mardi 29 janvier 2019

29 janv. / Mémoire de notre vénérable Père GILDAS de RHUYS, en Bretagne.


Saint Gildas naquit en 497 à Altcluyth, au sud-ouest de l’Écosse, sur les rives de la Clyde. Il était le plus jeune enfant d’une famille princière ; trois de ses frères et une de ses sœurs exerçaient déjà la vie érémitique. A sept ans, il fut baptisé et entra au monastère de Llantwit, au sud du pays de Galles, pour y être enseigné, tant dans les lettres humaines que dans la Loi évangélique, sous la direction de saint Iltud qui fut aussi le père spirituel de saint Malo, saint Samson [28 juil], saint Paul de Léon [12 mars] et d’autres saints bretons. Dans ce monastère régnait un zèle ardent pour la vie spirituelle, l’ascèse et le travail intellectuel.
Ses études terminées, Gildas voulut accroître son ascèse dans la prière et le jeûne. Il ne mangeait plus que trois jours par semaine, en petite quantité. Ordonnée prêtre (vers 518), il décida d’aller soutenir par sa prédication les populations chrétiennes du nord de la Grande-Bretagne. Il se rendit ensuite en Irlande, accompagné de saint Cado et de saint David, pour travailler à la fondation de monastères et à l’instruction du peuple, car la foi et la pureté des mœurs s’y trouvaient menacées depuis la mort de saint Patrick [17 mars]. Il entretint d’amicales relations avec saint Brigitte de Kildare [1er févr.], et l’on raconte qu’il fondit pour elle une châsse et une cloche. Il organisa à Armagh (en 525) une école monastique qui restera célèbre en Irlande, et opéra de nombreuses conversions, grâce aux miracles éclatants qui venaient confirmer la vérité de sa prédication
Il entreprit ensuite un pèlerinage à Rome, pour y prier sur les tombeaux de saint Pierre et saint Paul. Sur le chemin du retour, il parvint en Gaule et, décidant de mener la vie érémitique en Armorique, il s’établit sur la petite île d’Houat, entre Belle-Île et Vannes. Éloigné de toute consolation humaine et faisant de la méditation des saintes Écritures et de la prière sa seule activité, il reçut en abondance la grâce du Saint-Esprit. Le rayonnement de sa vertu attira bientôt quelques pêcheurs qui s’empressèrent de faire connaître aux habitants de la côte qu’un homme de Dieu habitait parmi eux. Un nombre croissant de disciples se rassembla dès lors autour de Gildas, désirant partager son mode de vie angélique, et il fut contraint de fonder un monastère sur la presque île de Rhuys, aidé dans cette entreprise par un seigneur des environs de Vannes. Après avoir organisé sa communauté selon le mode de vie cénobitique, basée sur les vertus évangéliques de pauvreté, de pénitence et d’humilité, il se retira dans un ermitage sur les rives du Blavet, près de Castennec, mais revenait de temps en temps sur l’île d’Houat. Par l’intermédiaire du saint, de ses enseignements et de sa prière aux effets miraculeux, c’était vraiment Dieu qui était présent dans la région avec puissance. Beaucoup de malades recouvraient par lui la santé de l’âme et du corps, et le monastère de Rhuys devint un centre d’évangélisation de tout le pays.
Il rédigea alors son livre : De la chute et de la conquête de la Bretagne (De excidio et conques tu Britanniae)*, résumé de l’histoire de la Grande-Bretagne depuis la conquête romaine jusqu’à son époque, qui était en même temps une éloquente exhortation à la conversion du peuple pour éviter les malheurs qui les menaçaient : guerre civile et invasion barbares. Outre la réputation acquise par ses prédications, c’est à la suite de cet ouvrage qu’il reçut le surnom de Gildas le Sage. Dans la deuxième partie de son livre, il adressait une audacieuse critique aux cinq rois bretons. Cette diatribe attira sur lui la fureur des intéressés, qui le firent enlever par quatre faux moines. Les faux moines le jetèrent à l’eau, mais il put regagner l’île d’Houat à la nage et de là son monastère.
En 565, saint Gildas fut rappelé en Irlande par le roi Ainmir pour rétablir la paix dans ce royaume et le bon ordre dans un monastère. De cette époque, il nous reste ses Canons de discipline ecclésiastique et un Pénitentiel. De retour sur l’île de d’Houat, le Seigneur lui apprit qu’il ne lui restait plus que huit jours de vie terrestre. Il légua en guise de testament spirituel à ses moines une hymne qui avait le pouvoir de repousser les attaques du démon. Puis il donna l’ordre, qu’après sa mort, son corps fût déposé sur une barque et abandonné au gré des flots. Tous ayant répondu : « Amen ! », il remit son âme à Dieu, le 29 janvier 570.
Après avoir appliqué l’ordre de leur père spirituel, les moines de Rhuys s’étant imposés trois jours de jeûne et de prière dans l’espoir de recueillir ses reliques, l’un d’eux apprit par révélation que le corps avait échoué près de la petite chapelle de Sainte-Croix, bâtie par le saint. Les précieuses reliques furent transférées, le 11 mai, à Rhuys, où elles peuvent être vénérées aujourd’hui, ainsi que son tombeau.

* D’après certains historiens, GILDAS LE SAGE, auteur du De exicidio Britaniae et du Pénitentiel, serait distinct de S. Gildas de Rhuys.

Source : Synaxaire orthodoxe


Tropaire à saint Gildas le Sage, (source)
Tu naquis en Ecosse et tu fus éduqué*
Dans un saint monastère du Pays de Galles.*
Tu voyageas en Irlande, puis en Bretagne,*
Et tu devins ermite en presqu'île de Rhuys,*
Avant d'y établir une communauté.*
Saint Gildas, prie le Christ d'avoir pitié de nous!

lundi 21 janvier 2019

Patrimoine à Paris : un mirage d’église orthodoxe : l'église saint Serge

Le Parisien a récemment publié cette article sur l'église orthodoxe st Serge (rue de crimée) à Paris.


À l’occasion du Noël orthodoxe le 7 janvier, nous sommes allés visiter l’église Saint-Serge, à Paris. Étonnante parenthèse slave dans le XIXe.

La grille en fer forgée contraste avec les enseignes lumineuses de la rue de Crimée (XIXe). Au loin, seule une icône juchée sur une maisonnette révèle l’exotisme du lieu. Après un chemin de terre sinueux qui monte vers la colline, un pavillon de bois apparaît, caché au milieu de la verdure : c’est l’église orthodoxe Saint Serge. Tel un îlot perdu hors du temps.


En gravissant le sentier, le piaillement des oiseaux couvre peu à peu le vrombissement des automobiles. Sur le seuil de l’édifice, Milan Radulovic, longue barbe et yeux bleu clair, comme lui aussi sorti d’un autre âge, accueille ses hôtes d’un air affable.

« Rentrez donc », invite notre guide en ouvrant la lourde porte de bois. On ne sait où regarder : tout n’est que dorure, profusion d’ornements et de couleurs… Des murs bleus, des colonnes vertes, un tapis rouge qui s’étire jusqu’à l’iconostase. Des fresques du plafond aux bancs sculptés, la minutie des motifs est frappante. Milan Radulovic nous tire de notre rêverie. « A l’origine, c’était vide », raconte le chantre de la paroisse.

LP/ Philippe Lavieille

Retour en 1857. Un Allemand, un certain von Bodelschwing, séduit par la magie de l’endroit, décide de construire un temple luthérien. Le style est épuré et simple, propre aux édifices protestants.

L’œuvre « du Michel-Ange russe »
Mais alors, d’où viennent ces décors grandioses ? « Du Michel-Ange russe », s’exclame l’historien Cyril Semenoff-Tian-Chansky. En 1924, le Comité orthodoxe rachète le terrain et commande des esquisses à Dimitri Stelletsky, éminent décorateur de théâtre. Ses modèles sont d’abord refusés. « C’est ça ou rien », martèle l’artiste. Le Comité cède. « Stelletsky était aussi intense que son art », concède Milan Radulovic.

Son œuvre ? « Une fantastique supercherie », s’enthousiasme Cyril Semenoff. Car le visiteur, persuadé de pénétrer dans une architecture en bois, aura la surprise de découvrir, s’il a la curiosité d’en faire le tour, des murs en briques typiques des églises protestantes. « Certains artistes auraient remplacé les vitraux néogothiques ou l’escalier, mais Stelletsky s’est réapproprié les éléments d’origine », détaille l’historien. Un pari risqué. Mais réussi : de cette communion improbable se dégage une incroyable impression d’harmonie.

Grâce à un travail acharné. « Stelletsky a réalisé en deux ans ce que d’autres auraient fait en une décennie », souligne Milan Radulovic. Il dessine, peint, sculpte, agence. De la taille des rosaces à la forme des porte-cierges, l’artiste peaufine chaque détail. Avec un tempérament bien trempé. L’évêque qu’il a enfermé dans l’église — après un différend — aurait pu en témoigner.

LP/ Philippe Lavieille

De la paume de la main, Milan Radulovic effleure les plantes ondulantes d’une peinture murale. « Stelletsky était seulement aidé par deux personnes qui broyaient les couleurs », précise-t-il. Avant de s’attarder devant l’icône Notre-Dame de Vladimir : « Mais c’est elle qui réalisait les finitions ». Elle ? La princesse Lvova. Devant notre air décontenancé, il s’explique : « Stelletsky a collaboré avec cette immense iconographe. Elle a dessiné tous les visages des icônes ». Les yeux noirs, la finesse de la bouche. C’est donc elle. « Seul un génie pouvait se fondre dans l’art de Stelletsky. On a l’impression qu’il a tout fait seul. »

Et pour cause : l’artiste après avoir terminé son œuvre a laissé une plaque avec l’inscription « J’ai commencé à peindre l’église le 6 novembre 1925. J’ai terminé le 1er décembre 1927. Dimitri Stelletsky. » Aucune mention de la princesse. Sympathique.

Eglise Saint Serge, 93 rue de Crimée (XIXe). Visites en dehors des offices sur rendez-vous au 06.32.68.41.92. Ou par mail milanjrad@gmail.com. Gratuit.
Le site de la paroisse http://www.saint-serge.fr


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On rencontre la princesse Lvova, reine des icônes

Elle était « aussi simple et modeste » que Stelletsky, l’architecte et décorateur à l’origine de l’église Saint-Serge, « était original et emporté ». Difficile de trouver des informations en français sur la princesse Elena Sergueievna Lvova. Et pourtant son père n’est autre que le frère du prince Lvov, président du gouvernement provisoire après l’abdication du tsar Nicolas II.

Elle fait partie de ces aristocrates russes contraints de quitter leur pays natal après la révolution de 1917.Ce n’est qu’après son arrivée en France qu’elle se consacre à l’art qui occupera toute sa vie : l’iconographie. Dès la fin des années 1920, elle s’impose comme l’une des meilleures de son temps. De la Finlande à la Tunisie, en passant par l’église Notre-Dame-du-Signe du boulevard Exelmans (XVIe), ses icônes sont partout.

Son empreinte ? Aucune. Son style se fond dans le classicisme. Epuré, simple, sans fioriture. Ses œuvres sont à l’opposé de l’inspiration ardente de Stelletsky. « Elle s’effaçait autant dans sa vie que dans son art. » Cette princesse est restée une figure incontournable, mais méconnue, de l’art russe du XXe siècle.


On découvre : une relique dans une croix métallique
Regardez bien à l’intérieur de la croix métallique de l’icône principale, vous aurez la surprise de découvrir un petit morceau… de Saint Serge de Radonège. Le patriarche de Moscou, Alexis II, a fait don de cette relique à l’ancien recteur en 2000.

Mais d’ailleurs pourquoi l’église est-elle dédiée à ce saint du XIVe siècle ? Par une curieuse affaire de circonstances ! En 1924, alors que de nombreux Russes ont rejoint la France après la révolution bolchevique de 1917, le métropolite Euloge, figure de l’orthodoxie locale, est à la recherche d’une église pour la formation de ses prêtres.

Grâce aux dons amassés par sa communauté, il parvient à acquérir le terrain de la colline lors d’une vente aux enchères… le 24 juillet 1924. Le jour de la fête de Saint Serge de Radonège. Dès lors, l’édifice parisien fut consacré à cette personnalité incontournable de l’histoire religieuse russe.


jeudi 17 janvier 2019

Des fragments des reliques de saint Antoine le Grand, venus de France, ont été offerts à la paroisse dédiée au saint à Bucarest

Juillet 2017
Des centaines de Bucarestois ont participé à un moment historique pour la paroisse Saint-Antoine de la ville, qui a reçu un fragment des reliques de son saint protecteur. Le coffret contenant les saintes reliques a été amené par Mgr Joseph, métropolite de l’Église orthodoxe roumaine en Europe occidentale et méridionale, accompagné par plusieurs prêtres, à l’église Saint-Antoine.
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dimanche 13 janvier 2019

HILAIRE DE POITIERS ET LA PASSION DE LA COMMUNION


Hilaire de Poitiers et la passion de la Communion, actes du colloque consacré à Hilaire de Poitiers par l'association Caritas Patrum.


HILAIRE DE POITIERS ET LA PASSION DE LA COMMUNION

Pionnier de la théologie d’expression latine, il continue de nous enseigner à travers ses textes et ses combats. Passionné du mystère de Dieu et de sa transmission, il vivait, disait-il, l’épreuve du langage confronté à la nécessité de formuler la foi tout en gardant une vive conscience des limites de nos simples mots face au mystère de Dieu.

Cette quête de cohérence et d’intelligibilité ne cessera d’éclairer sa recherche de vérité au long cours. Baptisé à l’âge adulte, puis choisi comme évêque par les clercs et les laïcs de sa ville, il fut intimement mêlé à la lutte contre l’arianisme. Payant le prix fort pour son engagement, il n’eut d’autre objectif, d’autre combat que d’affirmer la réciprocité entre vérité et communion au sein de l’expérience chrétienne. Artisan du rétablissement de l’orthodoxie en Gaule (on l’appellera « l’Athanase de l’Occident »), reconnu déjà comme « docteur de l’Église » par Augustin, sa théologie trinitaire, nourrie par l’Ecriture, s’enrichira, pendant ses années d’exil, de sa découverte des sources grecques. Pour notre plus grand profit.

Au sommaire de ces Actes :
- Le rassembleur (Philippe HENNE)

- Hilaire de Poitiers, l’homme des communions (Pascal-Grégoire DELAGE)

- Dimensions eucharistiques de la communio (Denis DUPONT-FAUVILLE)

- Le peuple juif dans le Commentaire sur Matthieu (Marc MIHAU)

- Hilaire de Poitiers à l’épreuve du langage (Annie WELLENS)

- Considération sur la prière selon Hilaire de Poitiers (Michel COZIC)

- La basilique dédiée à saint Hilaire à Poitiers : Bilan des dernières recherches archéologiques (Anne JEGOUZO)

- Phoébade d’Agen et la christianisation de l’Aquitaine (Pascal-Grégoire DELAGE)

Commander

jeudi 3 janvier 2019

Le 3 janvier, mémoire de notre Sainte Mère GENEVIÈVE de PARIS


Sainte Geneviève naquit en 422 au village de Nanterre, près de Paris. Elle avait à peine sept ans quand Saint Germain d'Auxerre (mémoire le 31 juillet), en route vers l'Angleterre avec Saint Loup de Troyes (mémoire le 29 juillet), discernant la faveur de Dieu sur l'enfant, annonça à ses parents qu'elle avait été choisie pour servir au salut d'un grand nombre; il la bénit et lui remit une pièce de monnaie marquée d'une croix comme signe de sa consécration à Dieu. Dès lors l'enfant s'adonna de plus en plus aux exercices de la piété. Un jour, sa mère, agacée de la voir fréquenter trop souvent l'Eglise, porta la main. sur elle, mais elle fut aussitôt frappée par Dieu de cécité. Elle ne retrouva la vue que deux ans plus tard, en se frottant les yeux avec de l'eau que sa fille avait mêlée de ses larmes et marquée du signe de la Croix. Ne trouvant plus d'obstacle de la part des siens, Geneviève fut alors définitivement consacrée au Seigneur par l'Evêque de Paris, Vilicus, mais elle continua sa vie ascétique dans la maison familiale, car les monastères n'existaient pas encore en Gaule. A la mort de ses parents, elle alla s'installer à Paris, chez sa marraine. Après avoir enduré avec patience une cruelle maladie, elle entreprit de très grandes austérités: priant sans cesse et ne sortant que pour servir les pauvres, elle ne se nourrissait que deux fois par semaine, d'un peu de pain et de fèves. Elle acquit ainsi la maîtrise sur les impulsions de la chair et une grande paix de l'âme, si bien qu'elle supporta avec patience les calomnies et les rumeurs répandues par des jaloux, jusqu'à ce que Saint Germain d'Auxerre intervienne pour leur imposer le respect de la servante de Dieu. C'est ainsi que les Parisiens commencèrent à reconnaître sa sainteté et que des jeunes filles se groupèrent autour d'elle pour imiter son genre de vie. La réputation de Geneviève se répandit dans toute la Gaule et parvint même jusqu'en Orient; on raconte qu'elle entretenait une relation spirituelle avec le grand Saint Syméon le Stylite (1er septembre).

Sainte Geneviève avait une grande dévotion pour les Saints qui avaient jeté les fondations de l'Eglise en Gaule. Elle fit construire la première basilique au-dessus de la sépulture de Saint Denis de Paris et inspira aux Parisiens la pieuse habitude d'y venir en pèlerinage, même par les plus mauvais temps. Un jour elle se rendit à la basilique en pleine tempête, avec un cierge à la main, sans que la flamme ne s'éteigne. De même, elle contribua grandement au développement du culte de Saint Martin à Tours, qui devait devenir un des plus grands lieux de pèlerinages d'Occident. Dans ses voyages, elle guérissait les malades, chassait les démons, servant pour tous d'instrument à la providence de Dieu.

Au début de 451, Attila et sa horde sauvage de Huns approchaient dangereusement de Paris, en pillant et ravageant tout sur leur passage. Les habitants de la cité, pris de panique, voulaient s'enfuir, seule Geneviève garda son sang-froid, elle réunit les femmes dans les églises pour implorer l'assistance de Dieu dans le jeûne, les larmes et la prière, et s'efforça de rendre courage aux hommes. On s'opposa à elle et on se préparait même à la jeter à la Seine, lorsqu'un messager arriva de la part de Saint Germain d'Auxerre, confirmant une fois de plus que Dieu avait élu Geneviève comme protectrice de la ville. De fait, conformément aux prédictions de la Sainte, Attila se détourna bientôt de Paris, subit une cuisante défaite contre les Francs unis aux Gallo-romains et s'éloigna.

Le roi des Francs, Childeric, exerça alors pendant une vingtaine d'années son hégémonie sur la région. Bien qu'encore barbare, il montrait du respect pour l'Eglise et, sur les instances de la Sainte, consentit à adoucir les peines des prisonniers. Les Francs furent cependant repoussés par les Romains et cherchèrent à regagner l'avantage en retenant le ravitaillement de Paris. La disette menaçait, le peuple perdait de nouveau confiance en Dieu. Geneviève réunit alors une flotille avec de hardis bateliers et, au prix de grands dangers de navigation, elle alla faire provision de grains à Arcis-sur-Aube, puis revint faire une distribution à tous les Parisiens, en privilégiant les plus pauvres.


En 481, Clovis devint roi des Francs et, sous l'influence de son épouse, Sainte Clotilde (mémoire le 3 juin), il montra toujours un grand respect pour la Sainte; il écoutait ses conseils et n'hésitait pas à modifier sa politique par égard pour les malheureux. Tandis qu'il achevait de conquérir la Gaule, Sainte Clotilde resta auprès de Geneviève à Paris, et Saint Remi venait parfois leur rendre visite pour s'entretenir des choses de Dieu. Trois Saints veillaient alors sur la France naissante.

Sainte Geneviève parvint ainsi à l'âge de quatre-vingts ans. Elle remit son âme au Seigneur, dans la paix, entourée de l'amour et de la dévotion de tout le peuple. Elle ne cessa pas toutefois de montrer au cours des siècles sa protection sur la ville de Paris et ses habitants. Ses précieuses Reliques, déposées dans l'église Sainte-Geneviève, sur la colline appelée depuis du même nom, accomplirent d'innombrables guérisons. Lors des grands périls: guerres, sièges, épidémies, famines, inondations ou incendies, le peuple venait en foule auprès de sa. sainte; on faisait alors de grandes processions, la châsse des Reliques en tête, et Dieu ne manquait pas de montrer sa bienveillance par des Miracles, en réponse aux prières de Sainte Geneviève et à la foi du peuple de Paris. Ces Reliques furent brûlées pour leur plus grande partie et jetées à la Seine par les révolutionnaires, en 1793; mais la Sainte ne cesse pas d'être bien vivante pour ceux qui savent l'invoquer avec foi.

Source : Synaxaire

Sainte Geneviève, prie Dieu pour nous !