dimanche 31 mai 2015

Pentecôte - Lecture des Actes des Apôtres


Image d'archive : Extrait de l'émission Orthodoxie sur France 2 en 1978.
Pentecôte : Lecture des actes des apôtres relatant la descente de l'esprit sur les apôtres, par Nicolas Lossky.
Source: Ina.fr

jeudi 28 mai 2015

Liturgie devant les reliques de ste Helene


MERCREDI 3 JUIN 2015 à 9h30 sera célébrée la Divine Liturgie devant les reliques de sainte Hélène dans l'église saint Leu - saint Gilles à Paris (92 rue st Denis, métro Etienne Marcel), à l'occasion de la fête des sts Constantin et Hélène (ancien calendrier)

Renseignements complémentaires : Alla Gouraud, 06 32 49 46 10.

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L’ACATHISTE AUX STS CONSTANTIN ET HELENE y est également récité tous les vendredis à 16h
à partir du 12 septembre 2014 jusqu’au 26 juin 2015.


Pour consulter le CALENDRIER des offices orthodoxes devant les reliques de sainte Hélène (Année ecclésiale 2014/2015), cliquez ICI.

N.B : Les Offices sont en Slavon et en Français.

dimanche 24 mai 2015

Lettre aux Italiens et aux Gaules

A l'occasion du Dimanche des Pères du Concile Œcuménique de Nicée (325), nous souhaitions rappeler cette lettre synodale, classé parmi les lettres de saint Basile le grand au numéro 92, et datée de 372, soit une dizaine d'année avant le second concile œcuménique (Constantinople 381) que nous avons justement commémoré cette semaine (22 mai). Cette lettre synodale appel à l'aide les évêques d'Italie et des Gaules face au ravage de l'arianisme en Orient.


Aux Italiens et aux Gaules
lettre 92 de saint Basile le Grand, anno 372.

1. A nos très pieux et saint frères qui servent en Italie et en Gaule, évêques avec nous unis en esprit, nous, Meletius d'Antioche, Eusebius de Samosate, Basile de Césarée, Bassus d'Edesse, Grégoire de Nazianze l'Ancien, Pelagius de Laodicée, Paul, Anthime de Tyana, Theodotus de Nicopolis, Bithus (Vitus) de Carrhae, Abraamius de Batnae, Jobinus, Zénon de Tyre, Theodoretus, Marcianus, Barachus, Abraamius d'Urimi en Syrie, Libanius, Thalassius, Joseph, Boethus, Iatrius, Theodotus, Eustathe de Sébaste, Barsumas, Jean, Chosroes, Iosaces d'Arménie Majeure, Narses, Maris, Grégoire de Nysse, et Daphnus, nous adressons nos salutations dans le Seigneur.
Les âmes dans l'angoisse cherchent quelque consolation en laissant soupir après soupir remonter du fond du coeur, et même une larme versée brise la force de l'affliction. Mais soupirs et larmes nous apportent moins de consolation que l'opportunité d'exprimer nos épreuves à votre charité. De plus, nous sommes encouragés par l'espoir encore plus fort que si d'aventure, nous vous exposons nos épreuves, nous pourrions vous amener à nous apporter le secours que nous espérons depuis si longtemps que vous donneriez aux Églises en Orient, mais que nous n'avons pas encore reçu; Dieu, Qui dans Sa sagesse arrange toutes choses, doit avoir ordonné d'après les jugements cachés de Sa justice, que nous devrions être éprouvés encore plus longtemps par ces tentations.
Le récit de notre condition est parvenu aux confins de la terre, et vous ne l'ignorez nullement; pas plus que vous n'êtes sans compassion pour les frères de même esprit que vous, car vous êtes disciples des Apôtres, qui nous enseignent que l'amour de notre prochain, tel est l'accomplissement de la Loi (cf. Rom. 13,10). Mais, comme nous l'avons dit, le juste jugement de Dieu, qui a ordonné que l'affliction méritée par nos péchés soit comblée, vous a retenus. Mais lorsque vous aurez apprit tout, en particulier tout ce qui jusqu'alors n'était pas parvenu à vos oreilles, par notre révérend frère le diacre Sabinus, qui sera à même de vous narrer en personne ce qui est omis dans cette lettre, nous vous supplions de vous lever tant par zèle pour la vérité que par compassion envers nous. Nous vous implorons de vous revêtir de profonde miséricorde, de laisser de côté toute hésitation, et d'entreprendre l'oeuvre de l'amour, sans envisager la longueur du chemin, vos propres occupations, ou tout autre intérêt humain.

2. Ce n'est pas seulement une Église [locale] qui est en péril, ni 2 ou 3 qui seraient tombées dans cette terrible tempête. Le trouble de cette hérésie se répand presque depuis les frontières de l'Illyrie jusqu'à la Thébaïde. Ses mauvaises semences furent d'abord semées par l'infâme Arius; elles se sont ensuite profondément enracinées par les oeuvres de nombreux qui ont vigoureusement cultivé l'impiété entre son époque et la nôtre. A présent, elles ont produit leur fruit mortel. Les doctrines de la vraie religion sont foulées aux pieds. Les lois de l'Église sont dans la confusion. L'ambition d'hommes, qui ne craignent pas Dieu, se précipitent aux plus hautes positions et rangs élevés est à présent publiquement connue comme étant le prix de l'impiété. Il en résulte qu'au plus l'homme blasphème, au plus les gens le trouvent digne d'être évêque. La dignité cléricale est une chose du passé. Il y a un manque total d'hommes érudits pour veiller sur le troupeau du Seigneur. Des hommes ambitieux ne cessent de dilapider les biens destinés aux pauvres, en faisant leur propre jouissance, et les utilisant pour faire des cadeaux. Il n'y a plus de connaissance précise des Canons. Il y a immunité complète pour le péché; quand des hommes ont été placés à un poste par la faveur d'autres, en retour, ils sont obligés de sans cesse montrer de l'indulgence pour les offenseurs. Le juste jugement appartient au passé; et chacun s'en va suivant les désirs de son propre coeur. Le vice ne connaît plus de limites; les gens ne se retiennent plus de rien. Les hommes qui ont autorité ont peur de s'exprimer, car ceux qui ont atteint le pouvoir par collusion sont les esclaves de ceux à qui ils doivent leur avancement. Et à présent, même l'apologie de l'Orthodoxie est regardée par certains partis comme une opportunité pour des attaques mutuelles; et les hommes cachent leurs basses intentions et prétendent que leur hostilité est pour le bien de la vérité. D'autres, redoutant d'être convaincus de crimes odieux, ont rendu le peuple fou jusqu'à entrer en querelles fratricides, de sorte que leurs propres méfaits puissent ne pas être remarqués dans la confusion généralisée. D'où les guerres n'acceptent nulle trêve, car les auteurs d'actions mauvaises ont peur de la paix, la redoutant car elle permettrait de dévoiler leur secrète infamie. Les incroyants rigolent; les hésitants dans la foi sont ébranlés; la foi est incertaine; les âmes sont imprégnées d'ignorance, car les adultères de la Parole imitent la vérité. Les bouches des vrais fidèles restent muettes, pendant que toute langue blasphématoire s'agite librement; les choses saintes sont foulées aux pieds; les meilleurs laïcs fuient les églises comme étant des écoles d'impiété; et ils élèvent leurs mains dans des déserts, avec soupirs et larmes, vers leur Seigneur qui est au Ciel. Même vous, vous avez dû entendre parler de ce qui advenait dans la plupart de nos villes, comment nos gens avec épouses et enfants et même nos vieillards en fuient les murs, et offrent leurs prières à l'air libre, supportant avec grande patience tous les inconvénients météorologiques, et attendant l'aide du Seigneur.

3. Quelle lamentation pourrait rencontrer ces malheurs? Quelle source de larmes pourrait leur suffire? Alors que certains semblent encore tenir bon, alors qu'une trace de l'ancien état des choses subsiste, avant que l'ultime naufrage ne frappe l'Église, hâtez-vous de venir à nous, hâtez-vous maintenant, frères véritables, nous vous en implorons; à genoux, nous vous implorons, étendez une main secourable. Puissent vos fraternelles entrailles être bouleversées face à ce que nous subissons; ne regardez pas, indifférents, la moitié de l'empire être dévorée par l'erreur; ne laissez pas la lumière de la Foi s'éteindre là où elle brilla pour la première fois.
Par quelle action vous pourriez aider, et comment vous pourriez montrer votre compassion envers les affligés, vous ne voudriez pas que nous vous l'exprimions; le Saint Esprit vous le suggérera. Mais incontestablement, si il faut que les survivants soient sauvés, prompte action est requise, ainsi que l'arrivée d'un nombre considérable de frères, de sorte que ceux qui nous visitent puissent compléter le nombre de présents au Synode, afin que nous puissions être en nombre pour effectuer une réforme, non simplement de la dignité d'entre ceux dont ils sont les émissaires, mais aussi par le fait de leur propre nombre : ainsi ils restaureront le Credo tel qu'établit par nos Pères à Nicée, proscriront l'hérésie, et, amenant à un accord tous ceux qui sont un d'esprit, diront la paix aux Églises. Car la plus affligeante chose à propos de tout ce qui se passe, c'est que la partie saine est divisée contre elle-même, et les troubles que nous souffrons sont de la même teneur que ceux qui frappèrent autrefois Jérusalem lorsque Vespasien l'assiégea. Les Juifs de cette époque étaient à la fois assaillis par des ennemis et consommés par la sédition interne de leur propre peuple. Dans notre cas aussi, en plus des attaques ouvertes des hérétiques, les Églises sont réduites à l'extrême impuissance par la guerre qui sévit entre ceux qui sont supposés être Orthodoxes.
Pour toutes ces raisons, nous aspirons en effet après votre aide, de sorte qu'à l'avenir, tous ceux qui confessent la Foi apostolique puissent mettre un terme aux schismes qu'ils ont hélas causés, et soient apaisés pour le futur de l'autorité de l'Église; de sorte qu'à nouveau, le Corps du Christ puisse être complet, restauré dans l'intégrité avec tous ses membres. Ainsi nous ne louerons pas seulement les bénédictions des autres, ce qui est la seule chose que nous puissions faire pour l'instant, mais nous verrons nos propres Églises à nouveau restaurées dans leur immaculée splendeur d'Orthodoxie. Car, vraiment, l'avantage qui vous a été donné par le Seigneur est digne des plus hautes félicitations, votre capacité de discernement entre le fallacieux et l'authentique et pur, et votre prédication de la Foi des Pères sans la moindre dissimulation. Cette Foi que nous avons reçue; cette Fois que nous savons être marquée du sceau des Apôtres; à cette Foi, nous acquiesçons, de même qu'à tout ce qui a été canoniquement et légalement promulgué par la Lettre Synodale.

Source française : Saint Materne.

jeudi 21 mai 2015

Les reliques de ste Hélène à Paris

A l'occasion de la fête des saints empereurs, égaux-aux-Apôtres, Constantin et sa mère Hélène, nous reprenons une homélie prononcé par le père Nicolas Nikichine (alors diacre), directeur du Centre de pèlerinage du diocèse de Chersonèse, sur sainte Hélène et la présence de ces reliques à Paris.


Les reliques de ste Hélène en I'église St.Leu-St.Gilles

Mes frères et sœurs,

Ste Hélène est plus que connue dans l'histoire de l'Eglise. Saint Grégoire le Grand la représentait comme l'instrument dont Dieu se servit, pour faire briller dans le cœur des Romains les lumières de la foi.

Elle était la mère du 1er empereur chrétien, st. Constantin qui fut " le premier qui a soumis sa pourpre au Christ librement, le reconnaissant comme Dieu et Roi de tous " (Vêpres, stichère du Lucernaire). Saint Ambroise estime " Constantin bienheureux d'avoir été formé par telle mère " ; saint Paulin de Nole affirme que " Constantin doit autant à la foi de sa mère, qu'à la sienne propre, d'avoir été le prince des princes chrétiens ".

Son autre titre de gloire fut la découverte de la Vraie Croix. La " Vraie ", parce que sur cette croix précisément notre Sauveur fut crucifié. L'Eglise a consacré par l'institution de deux fêtes le souvenir de cet acte de la vie de ste Hélène :
  • le 6 mars selon le calendrier grégorien ou le 19 mars selon le calendrier julien – Anniversaire de l'Invention de la Vraie Croix et d'autres reliques de la Passion de Notre Sauveur ;
  • le 14 septembre / le 27 septembre – Fête de l'Exaltation de la Vraie Croix.


C'est ste Hélène qui se distingua également par la restauration des Lieux Saints en Israël. Jusqu'à Hélène, cette terre était presque déserte et profanée par les Romains qui ont soit détruit soit caché sous des amas de décombres tous les vestiges de l'histoire évangélique. Ste Hélène, animée par une foi ardente, arriva en Palestine. Elle fit une véritable campagne de recherches pour identifier et authentifier les lieux liés avec la vie terrestre du Sauveur : de son lieu de naissance à Bethléem au lieu de sa crucifixion au Golgotha. Par ces découvertes, elle donna un argument puissant de la vérité historique des récits de Évangile. Grâce à ste Hélène, la Terre Sainte a été intégrée dans la vie spirituelle de l'Eglise. Elle a frayé la route des Saints Lieux, les générations de chrétiens ne cesseront d'y marcher sur ses traces pour puiser aux sources de notre foi.

Bref, ste Hélène est une des figures féminines les plus grandioses que l'antiquité chrétienne nous ait léguées. Ainsi, les Pères du 4-ème Concile œcuménique voulaient faire un éloge à l'impératrice Pulchérie, ils la proclamèrent " une seconde Hélène, digne émule de la première, par son zèle à défendre et à propager la foi orthodoxe ".

Ste Hélène est tellement grande que si l'on pose la question, en Russie ou en Grèce : où devrait être son corps, si Dieu l'a conservé pour nous ? La réponse naturelle serait d'associer ce lieu présumé avec l'un des centres de l'histoire chrétienne comme Jérusalem, Rome ou Constantinople. En aucune façon Paris ne serait parmi les candidats pour un lieu qui abriterait le corps de ste Hélène.

Et nous, nous sommes ici devant elle pour implorer son aide.

Est-ce que c'est vrai ou faux?

On éprouve d'abord un cruel embarras. Ste Hélène ? Au centre de Paris ? Dans cette ville qu'on associe davantage aux loisirs qu'aux événements de l'histoire de l'Eglise ancienne.
De plus, si l'on regarde du côté des scientifiques, des historiens, on ne trouve que le silence ! Comment est-il possible qu'ils aient oublié dans cette ville qui n'est pas du tout gâtée par les monuments antiques, la mère d'un des plus grands empereurs romains ?

La réponse aux premiers doutes est simple ! Notre science actuelle aime-t-elle le Christ, n'a-t-elle pas rejeté la foi en Lui, d'abord préférant la voix de la raison, ensuite celle de ses passions ? La science d'aujourd'hui occulte tout ce qui touche la vraie lumière. C'est pourquoi il faut être très prudent avant d'accepter les conclusions des historiens concernant le domaine spirituel, là où la nature de l'Eglise se manifestent avec ses propres lois.

Et les Parisiens ?

Où sont les héritiers de la vénération que st Ambroise de Milan, st Fortunat de Poitiers, st Grégoire de Tours manifestaient envers ste Hélène ?

Nous, les étrangers, nous ne nous rendons pas compte, au vu de la prospérité matérielle de l'Occident vis à vis des malheurs de nos propres pays d'origine, de la tragédie spirituelle qu'éprouve encore la France, et Paris en particulier. Paris a connu quatre révolutions dévastatrices pour l'Eglise : en 1789,1830,1848 et 1871. Encore en 1871, les Communards ont tiré du canon à l'entrée de l'église St.Leu-St.Gilles. L'église fut pillée, transformée en club. C'est par un miracle que les reliques de ste Hélène furent sauvées.

Et après ? Les lois anti-chrétiennes de la séparation de l'église et de l'état, la confiscation des biens de l'Eglise et des monastères, l'expulsion des ordres monastiques de France.

Et actuellement c'est la période du rationalisme triomphant qui nie les saints, ridiculise par tous les moyens les mystères de la foi, sans avoir trouvé d'opposition spirituelle adéquate. La société française du 20-ème siècle n'est pas encore passé par une perestroïka comme en Russie, où l'on voit ressurgir des cendres des églises, des monastères, des nouveaux séminaires.

En bref, l'absence de vénération actuelle de ste Hélène est une conséquence des problèmes sociaux et moraux d'aujourd'hui, mais en aucune façon n'est liée avec le problème d'authenticité de ses reliques.

Jamais de doutes

Si l'on s'adresse à la voix de l'Eglise, la réponse est plus que simple. Il n'y eut jamais de doutes ni d'objection jusqu'au 20-ème siècle. Tout le monde en Occident acceptait ce fait. D'abord à Rome :
on croyait que ste Hélène y a été enterrée en 328 par son fils Constantin dans un mausolée dont les vestiges existent à nos jours, d'où elle a été ramenée au 9-ème siècle par le moine Teutgis au monastère d'Hautvillers dans le diocèse de Reims.
A Hautvillers :
on a d'abord douté qu'un moine si simple, si chétif, puisse s'emparer d'un pareil trésor, du corps d'une véritable impératrice (imaginez en nos jours l'éventualité du vol du corps d'un président de France). 
Les moines ont effectué plusieurs expertises, ils ont notamment fait une analyse historique pour s'assurer que ste Hélène fut bien à Rome. Ensuite on a envoyé une commission compétente à Rome pour constater la disparition des reliques. Enfin, on a fait subir à Teutgis une épreuve, qu'on utilisait dans les circonstances exceptionnelles pour tester si le témoin dit la vérité. En présence de l'évêque de Reims, le célèbre Hincmar, du roi Charles le Chauve et de sa cour, Teutgis est passé par l'eau bouillante, croyant fermement que ste Hélène le délivrerait : il resta sain et sauf. 
Depuis, la foi en l'authenticité du corps de ste Hélène resta à Hautvillers inébranlable jusqu'à la Révolution. De plus beaucoup de miracles grâce aux prières à ste Hélène, ne pouvaient qu'affermir davantage cette foi.
A Paris :
on accepta l'authenticité des reliques car depuis leur arrivée à Hautvillers, elles avaient été examinées plusieurs fois à l'occasion des changements de châsse et des divers malheurs dûs aux guerres de religion du 16-ème siècle. Les conclusions des commissions qui ont procédé à l'ouverture de la châsse et à la translation des reliques de ste Hélène se corroborent. Elles témoignent que ce sont les mêmes reliques qui furent reçues au 9-ème siècle et qui ont été transmises en 1820 par le moine Grossard à la Confrérie des Chevaliers du Saint-Sépulcre qui avaient leur siège à l'église St.Leu-St.Gilles.
En 1875, après les désastres de la Commune de Paris, on a ouvert la châsse une dernière fois. On établit un certificat médical décrivant du point de vue anatomique les reliques de ste Hélène. Se basant sur ce certificat, Mgr Richard, archevêque de Paris, constata que " la châsse renferme le tronc presque entier du corps de ste Hélène ; dépourvu de tête et des membres fortement comprimé et aplati dans le sens bilatéral et que l'état du corps conservé dans la châsse de l'église St.Leu-St.Gilles correspond aux descriptions connues enregistrées par les Bollandistes au 18-ème siècle ". La châsse fut alors placée plus en vue, au-dessus et en arrière du maître-autel, au pied du grand crucifix, suspendu entre les deux piliers de l'abside. Depuis personne n'a ouvert le reliquaire.

La Croix est une folie...

Au 20-ème siècle, les historiens ont qualifié la translation de ste Hélène de Rome à Hautvillers par le terme de " vol ". Ils ont insisté sur ce terme, sous-entendu que tout devient suspect : les circonstances décrites, l'objet-même du vol.

Est-ce vraiment ste Hélène qui est arrivée en France ? Teutgis ne fut-il pas victime ou même personne consentant à la duperie ?

Or c'est ici que nous touchons le domaine propre de la foi. Les reliques sont-elles seulement des " objets " de ce monde, sous-entendu passifs, et dans ce cas elles ne sont que les témoins du passé ou bien sont-elles des " sujets " et, alors, elles sont et peuvent être actives.

Pour nous les chrétiens, la vénération des reliques repose sur la foi que les saints sont plus facilement accessibles par leurs restes terrestres que Dieu a voulu nous confier. Et ce saint continue à participer dans la vie de l'Eglise entière, dans notre vie personnelle par l'intermédiaire de ses reliques, à sa façon, selon la volonté de Dieu.

Plusieurs circonstances enregistrées dans le récit de la translation de ste Hélène de Rome à Hautvillers : événements extraordinaires, guérisons, – témoignaient à ceux qui les ont accompagnées lors du trajet, du consentement réelle de ste Hélène à poursuivre le chemin. C'est pourquoi, nous ne devons pas être étonnés, sachant que le pape Léon IX, après avoir reçu la commission des moines de Hautvillers venus vérifier le récit de Teutgis, n'avait pas réclamé les reliques. Après s'être renseigné sur l'histoire de la translation, il a compris que telle était la volonté de ste Hélène, elle-même, de reposer dans un autre endroit que Rome.

L'Eglise orthodoxe a déjà tranché dans un cas similaire, notamment en ce qui concerne la translation des reliques de st Nicolas de Myre en Asie Mineure à Bari en Italie, en 1087. On chante dans l'office du 22 mai commémorant l'événement, qu'il ne fut pas digne que ces reliques restent sans la vénération qui leur est due dans un lieu désert. C'est pourquoi elles ont été transférées de l'Asie Mineure, dévastée par les Turcs en Italie, pour servir aux fidèles dans un pays qui était à cette époque en voie de développement.

Rappelons que le 9-ème siècle, l'époque de la translation des reliques de ste Hélène, était l'époque de l'épanouissement culturel et politique, dit de la Renaissance carolingienne, période où se sont constitués en germe les états du monde moderne issus des royaumes barbares.

La conclusion s'impose : c'est vraiment le corps de ste Hélène qui est devant nous.

Dans ce cas des questions se lèvent :
  1. Pourquoi est-ce à Paris que repose ste Hélène, pourquoi cette rue fut-elle choisie dans cette ville ;
  2. Pourquoi cet abandon actuel ?

Peut-on comprendre ce signe que Dieu nous envoie ? Nous ne pouvons que sonder les desseins de Dieu.

Pourquoi Paris ?

Même si ce n'est pas une ville dite sainte, Paris est l'un des centres de la civilisation, de la culture incontournables des temps modernes. Comment voulez-vous que Dieu, qui veut que tout le monde soit sauvé et que chacun arrive à la connaissance de la vérité, sauve son peuple et son héritage. Il nous offre des signes de salut : les reliques des héros de notre foi, pour qu'elles soient à notre portée et là où l'histoire moderne se creuse réellement.

Pourquoi cette rue ?

On ne peut voir ici que le vice. Mais soyons prudents : les derniers peuvent devenir les premiers, et on se souvient de la mise en garde : les prostituées vous précédent dans le Royaume des cieux.

D'autre part, cette rue porte le nom de st Denis. C'est elle qui menait de l'Ile de la Cité, siège du pouvoir terrestre, à la Basilique de st Denis, lieu d'enterrement du 1er évêque de Paris, du patron spécial de la monarchie, de l'état français. C'est par cette rue que passaient les cortèges funèbres accompagnant les rois sur leur dernier chemin vers le lieu du repos à la Basilique, et c'est par elle que le cortège emmenait le roi de Reims après le couronnement. Ce n'est pas une rue, c'est la rue qui relie Paris à ses origines chrétiennes, la France terrestre avec son protecteur céleste.

Est-ce un hasard que celle qui a ranimé la foi de l'église déchirée par les querelles ariennes, se trouve ici sur cette rue qui mène vers celui qui a engendré la foi à Paris ?

Pourquoi cet abandon, cet oubli ?

C'est un signe, que l'évolution éthique et politique est défaillante et qu'il faut changer quelque chose.

Nous ne pouvons agir que pour nous-mêmes. Croyons, comme st Séraphin de Sarov : sauve-toi toi-même et mille autres seront sauvés.

Quel est le vrai sens de ce signe, de cette invention ?

Les Pères ont dit que Dieu souvent nous révèle les saints : leurs reliques, leurs tombeaux oubliés, la veille d'événements pénibles, de grands bouleversements pour nous affermir. Et tout incite à penser ainsi, en regardant le monde autour de nous. C'est comme si l'on déterrait les anciennes armes de guerre. Parfois Dieu révèle ces trésors pour manifester Sa gloire, Sa puissance. C'est pourquoi on pourrait trembler face à cette nouvelle invention des reliques de ste Hélène, mais nous devons croire que tout est pour notre bien, pour le mieux.

Qui oserait pénétrer les desseins de Dieu ?

Il y a un parallélisme frappant entre l'époque où vivait ste Hélène et la nôtre : l'indifférence spirituelle, la décadence morale, la foi chrétienne ridiculisée. C'est Hélène qui fut choisie comme l'un des instruments pour ranimer la foi chrétienne fléchissante. C'est elle qui a cru à la grâce des Lieux Saints et, par un effort extraordinaire, vu son âge avancé, elle a ouvert la voie vers la grâce aux innombrables foules de pèlerins. Les parcelles de la Vraie Croix retrouvée ont été distribuées à toutes les églises comme témoins de la vérité de l'Incarnation et les miracles qui ont été produits manifestaient la realité de l'Amour divin envers nous.

Aujourd'hui, quand notre foi est devenue plutôt tiède, quand notre salut est menacé, c'est pour rallumer la flamme de notre foi, qu'elle est là. Elle-même, à la fin de sa vie terrestre, a trouvé les lieux saints en Palestine. Actuellement c'est une terre déchirée par les conflits nationaux et religieux.

Maintenant, dans sa vie céleste, elle nous indique un autre lieu saint presque ignoré : Paris. Ne donnons que quelques exemples :

  • c'est ici dans la Sainte Chapelle que fut gardée la Couronne d'épines actuellement conservée à Notre-Dame de Paris ;
  • c'est à Argenteuil, à 15 mn de Paris, que l'on garde la Tunique du Christ, celle qui fut tirée au sort par les soldats au pied de la Croix (Qui va prier devant cette Robe " sans couture ", symbole par excellence de l'unité de l'Eglise ?) ;
  • c'est dans la Basilique St-Denis, aujourd'hui vide, que repose encore maintenant le corps de st Denis, de celui qui a fondé l'Eglise de Paris. D'après la Tradition unanimement confessée jusqu'aux Temps Nouveaux, temps de la Raison, peut-être, mais au profit de la foi, ce fut un disciple de st Paul Denys l'Areopagite, devenu 1er évêque d'Athènes, qui est venu évangéliser la Gaule et finit ses jours par un martyr glorieux. Les œuvres qu'on lui attribue ont fait de lui l'un des piliers de la théologie orthodoxe et occidentale.

Prions pour que le zèle ardent de ste Hélène fasse naître dans nos cœurs un élan pour nous débarrasser de nos préjugés rationalistes, pour que nous puissions nourrir notre foi auprès de ces sources pures que Dieu, dans son Amour a mis à notre disposition, à côté de nous.

Une chose est sûre : le fait que ste Hélène, la sainte universelle, ait choisi la France pour y reposer signifie l'incorporation de la France dans l'orthodoxie. Cette invention ouvre une nouvelle page dans les relations Est-Ouest, dans les relations entre les deux églises. Là où les discussions théologiques sont dans l'impasse, où les pourparlers entre les institutions représentatives des Eglises piétinent, Dieu fait intégrer l'Eglise de France dans l'économie du salut universel par le fait qu'une des plus grandes saintes orthodoxes repose ici. Cette terre ne peut plus être étrangère pour nous, car ste Hélène l'a choisi pour y habiter après son départ aux cieux.

Rappelons que dans l'Eglise orthodoxe sa mémoire est unie à celle de st Constantin, son fils. Leur fête est célébrée le 21 mai / 3 juin. On les vénère comme des " empereurs saints, glorieux, couronnés de Dieu et égaux aux apôtres ".

En Occident sainte Hélène a son propre jour de fête. C'est le 18 août. Dans la notice au Martyrologe Romain elle est aussi associée à l'empereur Constantin : " Fête de sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, lequel donna l'exemple aux autres princes, par son zèle pour la défense et l'extension de l'Eglise ".

Diacre Nicolas Nikichine

Sainte Hélène, prie Dieu pour nous. 

                                                                          _ _ _

Tropaire et kondakion à Sainte Hélène
Tropaire, ton 8.
Illuminée par la clarté divine, sainte Hélène, / tu délaissas en vérité les ténèbres de l'ignorance, / et fidèlement tu as servi le Roi des siècles, le Christ, notre Dieu.

Kondakion, ton 3.
En ce jour, avec sa mère Hélène, Constantin / a montré au grand jour le bois vénérable de la Croix, / sujet de honte pour les juifs et les païens, / arme de rois chrétiens pour triompher de l'ennemi / et qui pour nous-mêmes est devenue / un signe sublime, redouté des adversaires du Christ.

Source : La France orthodoxe ...vue de la Russie

samedi 16 mai 2015

Pèlerinage à Saint-Nicolas-de-Port


Vendredi 22 mai 2015, commémoration de la translation des reliques de saint Nicolas de Myre à Bari (selon l'ancien calendrier), avec la bénédiction de l'évêque Nestor de Chersonèse (Patriarcat de Moscou), aura lieu un office solennel avec les reliques de Saint-Nicolas dans la Basilique de Saint-Nicolas à Saint-Nicolas-de-Port.

Saint-Nicolas-de-Port en Lorraine est devenu un centre important pour la vénération de saint Nicolas pour les chrétiens de France et d'Allemagne, et surtout d'Alsace et de Lorraine, dont il est le saint protecteur, après le transfert de reliques du saint venant de Bari en 1098.


Programme
01h30 (du matin) : Départ de l'église des Trois Saints Docteurs (rue Pétel à Paris)

08h00 Acathiste devant les reliques de Saint Nicolas. Confession.

09h30 Liturgie de saint Jean Chrysostome.

12h30 Agapes fraternel (apporter de la nourriture avec vous).

20h00 Retour à Paris


Frais: 70€ (paiement à l'avance)


Adresse de la Basilique: 18 rue Anatole France, Saint-Nicolas-de-Port 54000 (12 km de Nancy)

Source

Célébration à Saint-Nicolas-de-Port en 2015
La Liturgie de saint-Jean Chrysostome sera célébrée chaque troisième samedi du mois à la basilique saint-Nicolas.*

samedi 9 mai 2015

Orthodoxie : Commémoration du Père Serge (Chevitch)


Nous vous proposons de voir ou revoir sur notre chaîne youtube cette émission Orthodoxie (Fr2) consacrée à la "Commémoration du 20e anniversaire de la mort du père Serge (Chevitch)" en 2007.

dimanche 3 mai 2015

Saint Gény de Lectoure


Saint Geny de Lectoure et ses compagnons soldats martyrs, Monastère orthodoxe St Clair et Maurin, Lectoure, 60 pages.

En ce jour de sa fête rappelons cette ouvrage consacré au saint ermite Geny de Lectoure qui se compose d'une brève vie de saint Gény, de l'office (Ménée) de saint Génie de Lectoure, écrit par le père Denis Guillaume en 2001 et de nombreuses photographies de la vie liturgique au monastère orthodoxe saint Clair et Maurin de Lectoure depuis sa restauration en l'an 2000, dont la basilique abrite le tombeau et les reliques de saint Geny.

Cet ouvrage est disponible au prix modique de 1 Euro dans le destockage effectué par le Monastère orthodoxe st Geny de Lectoure.

vendredi 1 mai 2015

Saint Orens - Poème

Saint Orens d’Auch, Poème, Monastère orthodoxe st Michel, 1992, 104 pages.

A l'occasion de la fête de saint Orens nous souhaitions rappeler cette publication.
Ce texte d’Orens (Orientius) évêque d’Auch au Ve siècle, fut traduit du latin et annoté par Yves-Germain Bouissou d’Arnaudet, également traducteur de la Divine liturgie de St Jean Chrysostome (Divenca liturgia de St Joan Crisostom) en langue d’Oc au édition du Monastère de l'Archange Michel de Lavardac.

Orens, fils d’une noble famille hispano-romaine, quittera sa famille et son pays pour se retirer de l’autre côté des Pyrénées dans une vallée où il vivra dans l’ascèse. La réputation de sa sainteté fera que le peuple d’Auch en quête d’un nouvel évêque enverra une délégation pour le quérir. Il acceptera cette tâche après que la volonté du Seigneur ce soit manifesté par un miracle. Devenu évêque d’Auch en 410, il luttera pendant son épiscopat contre le paganisme encore présent dans la société gallo-romaine et sera témoin du déclin de l’Empire romain en Gaule face à l’installation des Wisigoth (ariens) dans la région. Ce qu’il évoque d’ailleurs dans son ouvrage (p.76).

Cet ouvrage est plus une exhortation qu’un poème (nommé ainsi par Orens p.95). Il se compose de deux livres. Le premier exhortant à reconnaître que tout vient de Dieu et à vivre selon ses préceptes. Le second est consacré à la mort et au Jugement à venir.

A l’intérieur l’on trouvera en outre quelques illustrations dont l’icône du saint qui fait également la couverture du livre, son tropaire et kondakion, un tropaire au saint orthodoxe Gascogne avec une liste de ceux-ci (notons la présence d’un légère erreur : « ste Ode et st Mondin martyrs » au lieu de ste Dode et st Montin martyrs.).

Cet ouvrage est disponible au prix modique de 1 Euro dans le destockage effectué par le Monastère orthodoxe st Geny de Lectoure.

Rappelons la Divine liturgie de St Jean Chrysostome traduit en Occitan par le même traducteur également disponible dans ce destockage (2 Euros).