Situé sur la presqu'île de Rhuys, non loin de la côte dans le village de saint-Gildas-de-Rhuys, l'abbaye fut fondée par saint Gildas, moine venu de Grande-Bretagne. D'abord retiré sur l'île de Houat, il vient établir un monastère à la demande du comte de Vannes, vers 536. Ce premier monastère fut probablement construit en bois sur les restes d'un oppidum romain. Le monastère adopta la règle de saint Benoît en 818. L'abbaye alors prospère, accueillant jusqu'à 150 moines, fut détruite au Xe siècle par les attaques Viking (914 et surtout 919). Les moines fuyant les Normands, obtiennent protection et s’installent près du château Raoul (aujourd'hui Châteauroux), et y fondent une abbaye Saint-Gildas.
Le monastère est restauré à la demande du duc de Bretagne Geoffroy Ier. Un groupe de moines venus de la célèbre abbaye de Fleury (aujourd'hui à saint-Benoît-sur-Loire), conduits par un breton, saint Félix, arrive en 1008 et relève ou reconstruit totalement les bâtiments, dont une église de type romane. La restauration se terminant en 1032 par la consécration de l'église par Judicaël, évêque de Vannes et frère du duc.
Scène de joute équestre sur le mur de l'abside.
La nef et le clocher furent reconstruit au XVIIIe siècle suite à la chute de la foudre sur le précédent en 1668.
Le plan de l'église:
Ancien chapiteau roman transformé en baptistère.
Derrière le maître autel, se trouve le tombeau de saint Gildas, "fondateur de l'abbaye de Rhuys, mourut en 565 et fut inhumé derrière le maître-autel de l’église. Fut-il déposé dans une châsse en bois ou dans un cercueil en pierre ? — On l'ignore. — Au XIème siècle, lors de la restauration du monastère, le tombeau fut remanié. On mit dans une pierre de granit légèrement creusée quelques reliques du saint, pour justifier le titre de tombeau, et par dessus on plaça un couvercle, également en granit, pour les protéger. Ce couvercle, mesure environ 2 mètres de longueur, sur 0m,65 de largeur à la tête, et 0m,40 aux pieds. Il est très peu bombé, ne porte aucune inscription, et n’a d’autre ornement qu’un petit liséré sur les côtés."
Il faut aussi rappeler que saint Gildas ne mourut pas ici. Il était alors sur l'île de Houat quant il naquit au ciel le 29 janvier 570.
Dans les absidioles qui jalonnent le déambulatoire, l'on peut admirer quelques magnifiques pierres tombales.
Sous la pierre tombale d'un abbé inconnu, se trouve une pierre portant une inscription:
S. Gingurianus, monachus istius loci.
La plaque sur le côté indique : Saint Gingurien, frère convers, religieux de Rhuys chargé des abeilles.
"Saint Gingurien, mourut le 28 septembre, on ne sait en quelle année, mais certainement avant saint Félix. Il fut inhumé dans la chapelle de l’abside". La pierre n'est pas d'époque.
La pierre de gauche est d'un abbé inconnu,
celle de droite de Guillaume de Moncontour abbé au XVe siècle.
Les suivantes appartiennent à des abbés non identifiés.
Arrivé devant le transept nord, le pèlerin outre une grande maquette de voilier, découvre encore trois tombeaux de saints et un reliquaire.
Sous les deux arcades tout d'abord le tombeau de "saint Felix restaurateur de l’abbaye de Rhuys, mourut le 12 février 1038, et fut inhumé dans le transept nord de son église, sous une arcade cintrée, du côté de l’autel. Sa pierre tombale, en granit, taillée en forme de châsse, offre le dessin d’une croix pattée, en relief, avec quelques nervures, et une inscription en capitales romaines : t II. Id. febr. obiit — Felix abbas istius loci. La pierre mesure 2 mètres de longueur, sur 0m,70 de largeur à la tête, et 0m,45 aux pieds."
Les inscriptions sont difficilement visible.
Ci-joint une gravure des deux tombeaux:
"Tout auprès, sous la seconde arcade, se voit la pierre sépulcrale du moine Rioc ; elle a les mêmes dimensions que la précédente, porte une croix pattée en relief, avec quelques lignes droites, et présente l’inscription : Riocus abba.
Ce moine n’était pas abbé, mais simplement prieur ; c’est par honneur qu’on lui a donné le premier titre. Il y a probablement un cercueil en pierre sous ce couvercle, comme sous le précédent."
Il est écrit : St Rioc, moine compagnon de saint Goustan à Hoedic.
Le troisième tombeau et le reliquaire appartiennent à saint Goustan.
"Saint Goustan, simple frère lai de la maison et compagnon de saint Félix, mourut le 27 novembre vers l’an 1040 dans un voyage à Beauvoir en Poitou. Son corps fut ramené à Rhuys et enseveli dans le transept nord, en face de son maître."
"Voici le dessin du cercueil en pierre, qui renferme encore une partie de ses reliques. Ses dimensions y sont indiquées ; comme particularité il faut noter la logette creusée peur recevoir la tête.
Le couvercle primitif, en granit, ne portait aucun dessin. Comme il était brisé, on l’a remplacé en 1896 par un autre couvercle du XIème siècle, resté sans emploi. Il figure une croix pattée, avec des nervures et deux cercles à rayons."
Reliquaire de saint Goustan
Lequel n'est visiblement pas entretenu, au vu de l'état des reliques à l'intérieur ?!?
L'on trouve encore à l'extérieur de l'église entre l'absidiole et le transept nord une plaque indiquant : V. Idus septembris, obiit Simon, puer et monicus Sci Gildasii.
Aux Ides de septembre, mourut Simon, jeune garçon (ou enfant) et moine de st. Gildas.
Nous évoquerons aussi brièvement :
- saint Bieuzy disciple et compagnon de st Gildas qui "fut enterré dans le voisinage ; mais l’église primitive ayant été ruinée par les Normands en 919, son tombeau ne fut pas retrouvé par les moines de saint Félix, et aujourd’hui encore on ignore absolument le lieu précis de sa sépulture. " Mais nous aurons peut être l'occasion de reparler de ce saint dans un futur article.
- "Saint Ehoarn vivait en solitaire dans une cellule auprès de l’église abbatiale, quand une nuit il fut attaqué par des brigands et tué d’un coup de hache. Il est probable qu’il fut enterré dans l’église, mais aujourd’hui il ne reste aucune trace de son tombeau."
Le trésor conserve plusieurs reliquaires de saint Gildas.
Plus d'information ici.
Il n'est pas dans notre habitude de parler des saints au delà du IXe siècle, le doute quand à leur sainteté et à leur confession de foi orthodoxe est parfois légitime. Mais ici il nous a sembler pertinent d'indiquer tout les saints de saint-Gildas tant ce lieu a produit une lignée de saint moine. Les traces de sainteté s’arrêtant avec saint Goustan en 1040.
Pointe de Grand-Mont à St-Gildas-de-Rhuys
Une fois à saint-Gildas, n'hésitez surtout pas à faire une promenade sur les splendides sentiers côtiers.
Publié en la fête de saint Gildas.
Sources:
- concernant les tombeaux, nous avons cité : infobretagne
- pour l'historique : infobretagne et abbaye de Rhuys et Wikipedia.
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