samedi 22 février 2014

Lieux saints de France : regard orthodoxe


Enregistrement vidéo de la conférence donnée par le P. Nicolas Nikichine, membre du clergé de l'Église orthodoxe russe en France (diocèse de Chersonèse), le 7 décembre 2013 au Séminaire orthodoxe russe en France.

Cliquez ici: Source

samedi 15 février 2014

Entretien avec le père Placide (Deseille)

Le site Pravoslavie (site russe) a mis en ligne un entretien (45:14) avec l'archimandrite Placide (Deseille), higoumène et fondateur du Monastère saint-Antoine dans le Vercors. 
Les réponses en français du père Placide sont totalement audibles.

Extrait de l'interview :


L'intégralité de l'entretien (45 min 14) est visible ici sur Youtube.
Il y est fait état de l'expérience monastique du père Placide et de son monastère, du monachisme en général, de la situation du christianisme en France, et en Russie,...etc, entrecoupé de très belles images du monastère.

samedi 8 février 2014

Liturgie devant les reliques de st Nicolas

Samedi 15 Février 2014 à 9h00 dans la basilique saint-Nicolas à Saint-Nicolas-de-Port, sera célébrée la Divine Liturgie devant les reliques de st Nicolas, fête de la Sainte Rencontre (ancien calendrier).


Pour consulter le CALENDRIER des Liturgies devant les reliques de saint Nicolas (Année ecclésiale 2013/2014), cliquez ICI.

Liturgie avec les reliques de st Nicolas / Compte-rendu


A la veille de l’Épiphanie, le samedi 18/01/14 à la basilique Saint Nicolas de Saint-Nicolas-de-Port, une petite ville de Lorraine, a été célébrée la Liturgie de saint Jean Chrysostome, devant les reliques de saint Nicolas, évêque de Myre en Lycie, le Thaumaturge.

Le service a été dirigé par le père Nicolas Nikichine, directeur du Centre de pèlerinage du diocèse de Chersonèse, il a concélébré avec l'archimandrite Hilarion Qaim (recteur de l'église saint-Nicolas de Nilvange) et le diacre Nicolas, clerc de l'église du saint égal-aux-Apôtres Vladimir et de la sainte égale-aux-Apôtres Marie-Madeleine à Contrexéville.

Après la liturgie a été effectuée la Grande Bénédiction des eaux. Les pèlerins participant au service venaient du Luxembourg, Fribourg (Allemagne), Strasbourg.



samedi 1 février 2014

Eglise saint-Sour à Terrasson-Lavilledieu

Une fondation mérovingienne

Le territoire de Terrasson conserve des traces d'occupation humaine très anciennes. L'homme préhistorique habita ses grottes et abris. Puis les Gaulois et les gallo-romains. Depuis toujours, c'est un point de franchissement de la Vézère.

Cependant, c'est comme souvent l'essor d'un établissement religieux au moyen-âge qui est considéré comme étant l'origine de la cité actuelle.

Au VIe siècle, une petite communauté de moines existe sans doute déjà sur les rives de la Vézère. Parmi eux, un moine auvergnat nommé Sorus (Sour) s'installe en ermite dans une grotte des rochers dits désormais de Saint-Sour. Vers la fin du siècle, autour de 585, il fonde le monastère de Genouillac. Ses compagnons Amand et Cyprien fonderont pour leur part, toujours en Périgord, ceux de Saint-Amand-de-Coly et de Saint-Cyprien.

L'abbaye de Genouillac fondée par Sour était située au niveau de la place du Foirail, renommée logiquement il y a quelques années place Genouillac. Car, si de l'abbaye mérovingienne il ne reste apparemment rien de visible, les travaux d'aménagement de la place en 2006 ont permis de mettre à jour un ensemble de sarcophages mérovingiens (conservés en place et mis en valeur au travers d'une vitrine, situé en face de l'actuel parking).
Ceux-ci daté du V-VIe siècle, sont sculptés dans la pierre, et ne comportent aucune décoration, contrairement à de nombreux sarcophages de la fin de l’Antiquité retrouvés en Aquitaine. On peut en déduire qu’il s’agit de personnes humbles enterrées là, et compte tenu du nombre, probablement d’une nécropole à proximité.

A cet endroit à côté des sarcophage, l'on peut également voir quelques fragments de chapiteaux de l'église du XIe siècle, et du XIVe.

Une église dédiée au saint martyr Julien de Brioude était bâtie sur la place, elle abrita le corps de saint Sour. Elle a été détruite vers 1825 sans être étudiée auparavant, on ne sait pas si elle était romane ou bien plus ancienne.

Sur la "place Genouillac" :
(n'oubliez pas de cliquez sur les photos pour les voir en plus grand)


Une histoire mouvementée

Dès le Xe siècle cependant, devant les invasions normandes, les moines avaient décidé de bâtir une autre église à quelques dizaines de mètres un peu plus haut sur la colline, dans le castrum (lieu fortifié) de Terrazum. C'est l'origine de l'église Saint-Sour actuelle, qui s'élève toujours à Terrasson, sur la place du Fort...
La première église Saint-Sour est donc romane. On sait que le corps de Saint Sour y a été transféré depuis l'église Saint-Julien.

Jusqu'à la guerre de cent ans, l'abbaye bénédictine est florissante. Assez pour s'affranchir au 12e siècle de la tutelle de Cluny et se placer sous l'autorité directe du Pape (acte du Pape Alexandre III du 28 mai 1165) et plus tard sous la protection du roi de France (1229). Les bâtiments sont agrandis ou reconstruits, en particulier au début du 14e siècle.

Malgré tout, l'abbaye ne résistera pas à la guerre de cent ans. Vers 1350, en plusieurs fois, Edouard III d'Angleterre pille l'abbaye et la ville. L'église est détruite.

Au début du 15e siècle, le monastère est à l'abandon. Plusieurs abbés vont en relever les ruines et Bertrand de Rouffignac (1491-1505) entreprend la construction d'une église qu'achèvera son successeur Bertrand Arnal de la Faye (1520-1540).

Mais c'est à nouveau le temps des guerres, de Religion cette fois. Les troupes en déroute du catholique duc d'Anjou pillent l'abbaye en juillet 1569. Le 3 octobre de la même année, le Huguenot Coligny incendie l'abbaye, la voûte de l'abbaye s'effondre, le tombeau de Saint Sour est brisé. En 1575 Turenne déloge le comte de Martinengue retranché dans l'abbaye. L'église est à nouveau en ruine.

L'abbé Antoine Le Sage (1595-1623) refait la voûte du chœur. Mais en 1712, il ne reste quasiment plus que le chevet de l'église. Au cours des 17e et 18 e siècles les abbès successifs, les Souillac de Montmège d'abord puis surtout Jean-Jacques du Sault (1720-1780) s'attachent surtout à leur fortune personnelle. Du Sault utilise la nef de l'église comme carrière de pierres pour construire des bâtiments pour l'abbaye... Le sol est abaissé devant la façade occidentale pour y établir une construction. La porte ouest de l'église se retrouve ainsi suspendue sur la façade.

L’église Saint-Sour en 1834.
(Crédit photo)

Il faut attendre le 19e siècle pour que l'abbé Pergot, qui sera curé de Terrasson pendant 60 ans, restaure l'église avec l'aide de l'abbé architecte Chevals, qui a aussi restauré Rocamadour. L'église est consacré le 21 mai 1889.
Les bâtiments abbatiaux sont détruits en 1906. Vers 1950, les maisons situées devant l'église à l'ouest- qui avaient été fortement touchées en 1944 - sont détruites et remplacées par les rampes d'escalier actuelles (voir photo ci-dessous, et où l'on trouve le fameux gisant). Le bâtiment plaqué contre la façade ouest par Du Sault au 18e siècle est également supprimé, le portail gothique est ainsi redécouvert.

Une église gothique

L'église Saint-Sour de Terrasson est un rare exemple de style gothique du Périgord, plus réputé pour ses édifices romans. Très classiquement, elle possède un plan en croix latine (un vaisseau transversal, le transept, séparant le chœur de la nef) et elle est orientée vers l'Est. Deux chapelles s'ouvrent dans le chœur.

Le chœur, les chapelles latérales, la plus grande partie du transept, le bas de la nef et le portail occidental sont des 15e et 16e siècles. Le reste de l'édifice a été reconstruit par Chevals au 19e siècle. il a aussi élevé un clocher mur triangulaire encadré de deux clochetons en haut de la façade occidentale, ornée d'une rosace.

C'est une église entièrement restauré intérieurement et extérieurement, suite à 6 années de travaux de grandes envergures et de fouilles archéologique, que le pèlerin découvre aujourd'hui.


Crédits photos 1 et 2
(Ces deux dernières photos ont été prises avant les dernières restaurations)


En montant les escaliers menant à l'église, l'on découvre :


Gisant du XIVe.


A l'intérieur de l'église :

(Situé au dessus de la porte d'entrée nord)
Saint Julien de Brioude martyr, à qui était dédié l'église primitive du monastère fondé par saint Sour.

Statue de st Sour (bois sculpté peint du XVIIIe siècle).

Vitrail représentant l'épisode de la rencontre entre saint Sour et le roi Gontran (cf. en haut, 2e photo, l'épisode de la rencontre résumée sur le panneau).

Dans le mur nord du transept de l'église se trouve l'ancien reliquaire (du XVIIIe, en bois peint et sculpté) de saint Sour.
Ces reliques, étaient autrefois portées en procession solennelle aux rochers de Saint-Sour puis à Lavilledieu et enfin à Pazayac pour arrêter les effets désastreux des grandes périodes de sécheresse et accompagnées par tous les agriculteurs de la région.
Il est aujourd'hui vide, les ossements qu'il contenait ayant été enterré au cimetière à une date que j'ignore. D'après le curé actuel de la paroisse (bien entendu catholique-romaine), lequel d'ailleurs doute de l’existence même de saint Sour, il s'agissait d'ossement découvert lors de travaux de l'église et placés là. Alors que les reliques du saint aurait disparu lors de la Révolution française. Ne disposant pas d'autre information, la vérité m'impose de dire que la soit disant disparation des reliques de saint Sour durant la Révolution, n'est pas de l'avis de tout le monde. Pour avoir des informations complémentaires à ce sujet, il convient de se référer à La vie de Saint Sour, ermite et Premier Abbé de Terrasson avec une notice historique sur l'Abbaye de Terrasson par A.-B. PERGOT curé de Terrasson, Paris, 1857, p.227-244 (Disponible en ligne ici ou ), celui-là même qui engagea les restaurations évoquées plus haut au XIXe, qui nous montre que les reliques de saint Sour n'ont pas disparues à la Révolution et était toujours vénéré comme authentique à la fin du XIXe siècle.

Une des douze croix de consécration de l'église.

Notons que les dernières fouilles dans l'église (2010) ont permis de retrouver le sol ancien de l'église, deux mètres sous le sol actuel :

Quelques uns des vitraux du chœur (du XIXe) représente des saints des Gaules :

Saint Julien de Brioude, martyr (+304)

Saint Martin de Tours (+ 397)

Saint Exupère évêque de Toulouse (+410)


Texte revue par nos soins d'après le dépliant diffusé par l'Office du Tourisme de Terrasson.

Publié en la fête de saint Sour ermite et fondateur du monastère de Terrasson.