jeudi 13 décembre 2018

Père Léonide Chrol


En juillet dernier, eu lieu à Montauban une journée dédiée à la mémoire du révérend père Léonide Chrol. Où fut entre autre célébrée une pannychide sur sa tombe.

Source La dépêche

En effet, la ville de Montauban à déjà consacré une avenue en l'honneur du père Léonide considéré comme le sauveur de la ville face à la 2e division SS "Das Reich" en Aout 1944.


Pour découvrir l'histoire du révérend père Léonide je vous invite à lire cette biographie rédigé par le père Georges Leroy:
UN GRAND "OUBLIÉ" DE L'ÉMIGRATION RUSSE :
LE PÈRE LÉONIDE CHROL

dimanche 18 novembre 2018

Vie de saint Patrocle, Ermite.


Saint Patrocle (Patroclus), habitant du territoire du Berry, fils d’Æthérius, fut destiné, âgé de dix ans, à garder les troupeaux, tandis qu’Antoine son frère était destiné à l’étude des lettres. Ils n’étaient point nobles, mais ils étaient libres.
Antoine ayant un jour témoigné son dédain à son frère un certain jour qu’ils venaient ensemble, l’un des écoles, l’autre des champs, prendre à midi leur repas dans la maison paternelle, et l’ayant appelé paysan tandis que lui s’adonnait au noble exercice des lettres, Patrocle abandonna pour les lettres ses brebis et devança bientôt tous les autres.
De là, il passa, par un acte de recommandation, chez Nunnion, personnage puissant auprès de Childebert, roi des Parisiens (+ 558), pour y remplir un office.
De retour auprès de sa mère qui lui apprit que son père était mort, au lieu de se marier comme elle le désirait, il alla trouver Arcade, évêque de Bourges, pour le prier de le tonsurer et de le recevoir parmi ses clercs.

Il se fit remarquer par sa piété et devint diacre; mais ayant soif de solitude orante, il quitta Bourges et alla au bourg de Néris (Neerensem vicum), où il construisit un oratoire et se mit à enseigner les lettres aux enfants.

Ne trouvant pas encore la solitude qu’il désirait, car les malades et les possédés venaient se faire guérir par ses prières, il plaça sur l’autel de son oratoire certains écrits qu’il avait faits pour savoir ce que Dieu lui ordonnerait. Après qu’il eut veillé et prié pendant trois nuits, le Seigneur lui indiqua de prendre celui de ces écrits d’après lequel il devait partir pour le désert (c'est-à-dire en solitude).

En conséquence il transforma son habitation en monastère de moniales, ne prit avec lui qu’une charrue et une hache à deux tranchants, et il alla se construire une cellule au fond des forêts au lieu appelé Mediocantus (vraisemblablement La Celle à 6 km de Colombier).

Là il guérissait les possédés, et un jour qu’il avait découvert l’œuvre du Diable, dans des objets remis à une femme nommée Leubella comme protection contre la peste, le noir instigateur de nos maux lui apparut.

Patrocle bâtit le monastère de Colombier, à cinq milles de la cellule qu’il habitait dans le désert, et dans laquelle il mourut âgé de 80 ans, le 19 novembre/2 décembre 576, après y avoir passé dix-huit ans et manifesté par toute son existence la sainteté de la vie en Christ.

L’archiprêtre de Néris œuvra vainement pour faire apporter les reliques du saint ermite dans son bourg, car ce fut à Colombier qu’on l’enterra.

A son tombeau, Prudence et une autre jeune fille aveugle du pays de Limoges recouvrèrent la vue, Maxonidius aussi, après cinq ans de cécité. Y furent aussi guéris les possédés Loup, Théodulphe, Rucco, Scopilia, Nectariola et Tacihildis, avec deux jeunes filles du Limousin qu’on oignit d’huile bénie par le saint.

Et tous les jours le Seigneur manifeste Sa Grâce par son intercession


(d'après saint Grégoire de Tours)


Saint Patrocle prie Dieu pour nous!



Fontaine Saint Patrocle 
à Colombier près de Néris-les-bains


Reliquaire de saint Patrocle
à Colombier

Une vie de saint Patrocle plus longue ( tirée des Petits Bollandistes) se trouve sur le site de Père Cassien.

Source : Orthodoxologie

vendredi 16 novembre 2018

St Eucher de Lyon : Eloge du désert

« D’Eucher, on ne sait presque rien. Ce seront, pour l’essentiel, des conjectures. Voici à peu près à quoi ressembla sa vie.
Il naît dans une grande famille lyonnaise ; la date est incertaine. (Celle de sa mort n’est pas plus assurée : entre 449 et 455. Du moins a-t-on ces repères.) Il lit beaucoup, connaît un peu le grec. On voit passer dans ses textes, dans le Mépris du monde, dans les Instructions, l’ombre d’un long cortège, Cicéron, Sénèque, Aulu-Gelle, Pline, Symmaque, Prudence, Claudien ; et Virgile et la Bible, dont il est évidemment pétri, comme le sont ceux qui vivent en sachant où est la vie. Il devient sénateur (il n’y a pas de plus haute fonction). Il a épousé Galla, qui est très pieuse elle aussi ; viennent deux fils, Salonius et Veranius - Salon et Véran -, qu’il envoie à Lérins pour y être élevés par le moine Hilaire dans le monastère de l’île, qu’Honorat vient de fonder. Les deux fils seront évêques du vivant de leur père, le premier de Genève, le second de Vence, sans doute.
La charge de sénateur ne semble pas le satisfaire ; on lit dans l’abrégé de sa Vie par Adon, telle qu’on la découvre en tête de la traduction qu’Arnauld d’Andilly a faite du Mépris du monde : « Il renonça à la qualité de Sénateur si relevée pour s’aller enfermer dans une caverne en l’une de ses terres assise sur la rivière de la Durance, où ne s’occupant qu’à servir Dieu il passait tous les jours & les nuits en jeusnes et en prieres ». Le désir grandit ; Eucher va retrouver ses fils à Lérins en 422, et embrasse la vie religieuse. Galla, de son côté, se retire dans un cloître. Le père, la mère et les deux fils : il y aura quatre saints dans la famille. Puis le monastère même ne suffit pas ; il choisit la vie d’anachorète, fait la traversée de l’île de Lérins (Saint-Honorat) à celle de Lero (Sainte-Marguerite), et s’y établit. Il est seul. Ses vertus sont connues, son exemple rayonne ; on vient le chercher pour l’asseoir sur le siège épiscopal, à Lyon […] Je cite Adon : « L’Evesque de Lyon estant mort, toute cette Eglise suivant l’ancienne coûtume jeusna & pria durant trois jours, pour demander à Dieu de luy vouloir donner un Pasteur capable de la gouverner. Vn ange apparut alors à vn enfant & luy dit : Il y a dans une caverne assise sur le bord de la Durance, vn Senateur nommé Eucher qui a tout abandonné pour suivre IESUS-CHRIST. Il faut l’aller trouver & le prendre pour vostre Evesque : car c’est luy que Dieu a choisi. » Le voici donc à Lyon, sans doute jusqu’à sa mort.

Sa réputation grandit encore. Il défend Augustin contre les « semi-pélagiens » provençaux , correspond avec bien des gens, si l’on en juge par ce qui reste des lettres qu’on lui envoie, Paulin de Nole , Cassien, qui lui dédie l’une de ses Conférences, participe activement au premier concile d’Orange, écrit vraisemblablement La Passion de saint Maurice d’Agaune, ce chef de la légion thébaine qui se fait massacrer au verrou du Rhône, ou alors c’est juste à côté, sur les hauteurs de Martigny (Octodure). Claudien Mamert, qui l’a connu, et avait écouté ses prédications, fait de lui ce bref éloge : « D’âge jeune et d’esprit mûr, méprisant la terre et n’aspirant qu’au ciel, profondément humble et d’un mérite éminent, doué d’une intelligence pénétrante, d’une science étendue et d’une éloquence débordante, il fut sans conteste le plus grand parmi tous les évêques de son temps ». Et c’est à peu près tout. Eucher a-t-il lu ces quelques phrases ? Peu importe. On découvre avec plaisir qu’on peut faire de quelqu’un le portrait le plus précis en ne reprenant que les lieux de l’exemplarité et de la dévotion. Les signatures et les fiertés viendraient plus tard, avec l’invention des individus et celle des écrivains. Je note simplement (et je ne reviendrai plus sur le contraste, c’est inutile) que l’extrême singularité de l’expérience de solitude, celle aussi bien, pour reprendre les termes anciens, du colloque avec Dieu, s’accompagne naturellement d’un certain effacement, et même d’un désir d’oubli, c’est-à-dire d’une confiance ; et qu’à l’inverse, les identités rivées à elles-mêmes, inquiètes et closes, sont comme la petite monnaie de masses indistinctes, leur conversion illusoire et apeurée. Le sens du tragique, donc celui de l’œuvre, s’en est accru ; le changement nous apporte des chances étranges, chèrement payées. »

L'on peut trouver la lettre d'Eucher à Hilaire de Lérins, couramment appelé "Éloge du désert" en format pdf dans une traduction de Christophe Carraud, agrémenté d'une introduction et de notes, sur le site patristique.org.

Publié en la fête de saint Eucher de Lyon

vendredi 2 novembre 2018

Archimandrite Barsanuphe (Ferrier) (1935-2018): Mémoire éternelle !

Archimandrite BARSANUPHE : Mémoire éternelle !

L’Archimandrite BARSANUPHE (Ferrier), de l’Église orthodoxe russe (Patriarcat de Moscou), a remis son âme à Dieu le 20 octobre 2018. Higoumène du skit du Saint Esprit (Le Mesnil Saint-Denis, Yvelines) et fondateur du monastère de l’icône de la Mère de Dieu de Korsoun (Charente) et de celui de l’icône de la Mère de Dieu de Znaménié (Cantal), il a été un travailleur infatigable au service de l’Eglise et de la tradition monastique orthodoxe. Depuis vingt-cinq ans, il est aussi connu pour son engagement en faveur de la Paix.
 
Né en 1935 à Paris de parents français, ancien élève des Beaux Arts de Paris, le Père Archimandrite BARSANUPHE a été fait moine au skit du Saint Esprit, en 1964 lors de la Fête de la Transfiguration, par son père spirituel, le Métropolite ANTOINE de Souroge, lui-même disciple de l’Archimandrite ATHANASE (Netchaïev), venu du monastère de Valaam (Nord-Ouest de la Russie) à Paris, dans les années 1920. Par cette filiation, le Père BARSANUPHE a perpétué la tradition monastique de Valaam. 

A son arrivée au skit du Saint Esprit, sous l’higouménat de l’Archimandrite SERGE (Chévitch), il a vécu avec le grand moine iconographe, Père GRÉGOIRE (Kroug) - qui a réalisé, dans l’église du skit et dans beaucoup d’autres lieux, une œuvre d’une évidente beauté ancrée dans la tradition byzantine -, et il a veillé sur ce dernier jusqu’à sa mort en 1969 et obtenu l’autorisation préfectorale de l’inhumer au chevet de l’église.

Par la suite, le Père BARSANUPHE a poursuivi sa vie au skit avec les pères JEAN CLIMAQUE, HILARION et BASILE.

Au fil des années, il a enrichi l’architecture de l’église du skit, commencée en 1934 par le Père Archiprêtre André SERGUIENKO. Il a construit la coupole sur l’abside, le narthex, le clocher, et édifié pour la célébration du Millénaire du Baptême de la Russie en 1988, le baptistère et le porche.

Le skit du Saint Esprit a, le 9 juin 2014, reçu du ministère de la Culture le label « Patrimoine du XXe siècle », en présence de Monseigneur NESTOR, Évêque du diocèse de Chersonèse (Patriarcat de Moscou) en France. 

Au cours de sa vie, le Père BARSANUPHE a reçu de nombreuses personnes, venues pour des entretiens spirituels. Par ailleurs, il a contribué à la renommée de ce lieu monastique en accueillant lui-même de nombreux visiteurs. 
 
Durant ses cinquante-quatre années de vie monastique, l’Archimandrite BARSANUPHE a engendré spirituellement des personnes de tous horizons. Et il a été un inlassable bâtisseur de lieux monastiques et d’églises orthodoxes en France. 

Pour répondre à la vocation monastique de jeunes filles, le Père BARSANUPHE a fondé deux monastères féminins : en 1987, le monastère de l’icône de la Mère de Dieu de Korssoun, à Grassac, en Charente, et en 1988, le monastère de l’icône de la Mère de Dieu de Znaménié, à Marcenat, dans le Cantal. Il a dessiné les églises de ces deux monastères dans le pur style byzantin russe. 

Il a animé l’atelier d’icônes des moniales de ces monastères et a publié, en 1999, Icônes et fresques du Père Grégoire et Le Père Grégoire, moine iconographe du skit du Saint Esprit ainsi que, en 2015, Icônes et vies de trente saints moines russes. Il a également publié des Vies de Saints et plusieurs ouvrages et articles sur les icônes et les lieux monastiques.

Il a beaucoup œuvré pour la paroisse de Vanves (Hauts-de-Seine), dont il était vicaire, notamment par la reconstruction de l’église de la Sainte Trinité et la création de l’église des Nouveaux Martyrs et Confesseurs de Russie.

Au total, le Père BARSANUPHE a conçu, dessiné et bâti une dizaine d’églises orthodoxes un peu partout en France et aménagé et équipé huit églises domestiques aujourd’hui disparues. 
 
L’Archimandrite BARNANUPHE s’est engagé dans le combat pour la Paix. Vice-président de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix (CMRP France), il a œuvré dans l’interreligieux et multiplié rencontres et actions pour la recherche de la Paix. En 1998, il a été élevé au titre de Délégué diocésain aux relations interreligieuses par son évêque Monseigneur GOURY (Chalimov) et envoyé pour le représenter au grand rassemblement interreligieux de Bucarest organisé par la Communauté chrétienne de Sant’ Egidio. La même année, le 27 octobre 1998, date anniversaire de la première Rencontre d’Assise pour la Paix, il a inauguré la série des Rencontres Interreligieuses de Doumérac, dans le Centre de Rencontres Interreligieuses Multilatérales pour la Paix qu’il a créé en Nouvelle Aquitaine. 
En 2005, le Patriarcat de Moscou l’a décoré de l’ordre de Saint Serge de Radonège au titre de son service pour l’Eglise et de son travail fructueux pour promouvoir la Paix. 
 
Par ailleurs, c’est dans un esprit d’ouverture sur le monde d’aujourd’hui et de demain que le Père BARSANUPHE, membre de plusieurs associations artistiques, a créé en 1992 l’association «l’Art dans la cité l’Art dans le hameau », pour permettre à des personnes en situation d’exclusion de découvrir une forme de beauté, la peinture abstraite construite.
 
Tout au long de sa vie, il a été donné à l’Archimandrite BARSANUPHE de faire fructifier la fidélité à une tradition millénaire, dans un esprit de discernement respectueux de tous et de chacun.
 
Au Skit du Saint Esprit, le 21 octobre 2018
Grégoire Charmois
Source

jeudi 18 octobre 2018

Aidons le monastère du Buisson Ardent dans l’Aude !


Le monastère du Buisson Ardent, situé à Villardonnel, dans l’Aude a été durement frappé le 15 octobre dernier par les très fortes pluies qui ont provoqué des inondations dans la région.
La communauté monastique de la Résurrection se trouve dans la juridiction de la  métropole orthodoxe antiochienne d'Europe occidentale et centrale.
Sœur Elisabeth, une moniale de 88 ans a été retrouvée morte sous les cyprès qui bordent le monastère hier lundi en début de matinée.
Ces inondations sans précédent ont causé de très importants dégâts. Au milieu de la nuit, la véranda du rez-de chaussée a explosé, et lorsque les sœurs sont descendues le matin, elles ont constaté que tout était inondé. Elles ont expliqué avoir eu de l’eau jusqu’aux épaules. Des volontaires sont venus du voisinage afin d’aider la communauté à remettre les meubles et les objets à leur place.


Aidons le monastère du Buisson Ardent dans l’Aude !
La sacristie du monastère du Buisson Ardent dans l’Aude !

La chapelle a été l’une des pièces les plus touchées. Les livres liturgiques ont été détruits par l’eau et la boue, les stalles ont été déplacées, brisées, mais, grâce à Dieu, les fresques qui ornent le cloître sont presque intactes.
Face à cette situation exceptionnelle, la solidarité des voisins et amis s’est immédiatement manifestée. Nous aussi lançons un appel à l'aide !
Pour aider le monastère, vous pouvez faire un don par virement bancaire.
Les dons ouvrent droit à une réduction d'impôt sur le revenu égale à 66 % du montant versé dans la limite de 20 % du revenu imposable. Un don de 50 € ouvre par exemple droit à une réduction d'impôt de 33 €, un don de 100 € à une réduction de 66 €, etc.
Vidéo : un reportage de France 3 Occitanie sur le nettoyage au monastère.

RIB :
LCL
Titulaire du compte : COMMUNAUTE MONASTIQUE ORTHODOXE DE LA RESURRECTION,
 LA BARTHE HAUTE
 11600 VILLARDONNEL
Identification nationale de compte bancaire-RIB
Code bancaire 30002. Identification 04900 numéro de compte 0000790294M clé
RIB 69
Domiciliation CL CARCASSONNE04900
Identification internationale de compte bancaire -IBAN
FR65. 3000. 2049. 0000. 0079. 0294 M69
Identifiant international banque -BIC (adresse Swift) CRLYFRPP

jeudi 28 juin 2018

Eglise orthodoxe Sts Côme et Damien de Pulversheim


L'ancienne église catholique-romaine de Pulversheim (banlieue de Mulhouse) en Alsace est devenue église orthodoxe en 2011.
Elle est aujourd'hui entièrement restaurée et recouverte de peintures murales. Le quotidien L'Alsace propose une visite de l'église orthodoxe Sts Côme et Damien en image (31 photos).


dimanche 1 avril 2018

Pâques



Image d'archive : Emission Orthodoxie où le père Boris Bobrinskoy parle de la Pâques.
19 avril 1981

samedi 17 mars 2018

Les peintures murales du monastère de l'Annonciation à Rosiers


L'émission ORTHODOXIE du 19/11/2017 diffusée sur France 2 consacrée aux peintures murales du monastère roumain de l'Annonciation à Rosiers peintes par Elisabeth Ozoline est disponible en ligne.

dimanche 11 mars 2018

Conférence : “Saint Germain de Paris. La foi chrétienne en Gaule à l’époque mérovingienne”




Le mercredi 14 mars à 20 h 30,  le père Noël Tanazacq a donner une conférence intitulé “Saint Germain de Paris La foi chrétienne en Gaule à l’époque mérovingienne”.
Le  Noël Tanazacq est recteur de la paroisse orthodoxe Sainte-Geneviève-et-saint-Martin à Joinville-le-Pont, conseiller de la Métropole roumaine pour les questions liturgiques, est historien de formation, spécialement versé dans l’histoire du christianisme des premiers siècles.

Mercredi 14 mars, à partie de 20 h 30;
Lieu: Paroisse orthodoxe Saint-Germain-et-saint-Cloud,
          Le Tilleul, 21 rue de Montbuisson,
           78430 Louveciennes

dimanche 14 janvier 2018

Archimandrite Placide (Deseille) : Mémoire Eternelle


Les funérailles du père Placide Deseille au monastère Saint-Antoine-le-Grand

Le 11 janvier ont eu lieu les funérailles de l’archimandrite Placide (Deseille) au monastère Saint-Antoine-le-Grand à Saint-Laurent-en-Royan, qui est le métochion du monastère athonite de Simonos Petras. Environ 300 personnes, clercs, moines, moniales et laïcs, ont participé à l’office des funérailles, présidées par le métropolite de France Emmanuel (Patriarcat œcuménique), assisté de l’archevêque de Telmessos Job (Patriarcat œcuménique), du métropolite Joseph d’Europe occidentale et méridionale (Patriarcat de Roumanie) et de l’évêque-vicaire Marc de Neamț (Patriarcat de Roumanie), ainsi que d’une trentaine de prêtres et diacres de différentes Églises locales orthodoxes. Avant l’office des funérailles a eu lieu la liturgie célébrée par Mgr Job. L’office même des funérailles a duré environ trois heures. Le message de condoléances du patriarche œcuménique Bartholomée a été lu par le métropolite de France Emmanuel, lequel a prononcé ensuite une allocution dans laquelle il a évoqué les étapes importantes du défunt et sa contribution à la renaissance de l’orthodoxie et du monachisme contemporains. À son tour, l’archimandrite Élie, higoumène du monastère de la Transfiguration à Terrasson, a prononcé l’éloge funèbre du père Placide au nom de la communauté monastique de Simonos Petras. Pendant le repas, l’évêque Marc a lu le message de condoléances du patriarche de Roumanie Daniel, dans lequel le primat a mentionné que le père Placide « était très proche de notre pays et de notre Église. Il a témoigné que c’est d’abord en Roumanie qu’il avait découvert ‘un peuple orthodoxe et une Église qui, malgré les persécutions les plus brutales, n’avaient pas cessé de garder vivante la foi en Christ par le sang des martyrs et le sacrifice de nombreux confesseurs, et où malgré les difficultés, la vie spirituelle était florissante autour de certains pères spirituels portant le feu du Saint-Esprit ».

L’archimandrite Placide (Deseille) est né à Issy-les-Moulineaux en 1926, au sein d’une famille très diverse : d’un côté très catholique, proche des milieux monastiques, d’un autre côté, anticléricale. Son premier « contact » avec l’orthodoxie eut lieu alors qu’il était âgé de douze ans, après avoir lu un reportage sur les monastères des Météores en Grèce. En 1942, à l’âge de seize ans, il entra au monastère cistercien de Bellefontaine. Dès cette époque, il étudia les Pères de l’Église, dont particulièrement saint Jean Cassien et saint Benoît. Cet attachement aux Pères, et la vie selon leurs préceptes, ne le quittèrent pas jusqu’à son trépas. Il reçut ensuite sa formation théologique supérieure à Rome. Dans les années cinquante, il fit la connaissance, à l’Institut Saint-Serge de Paris, de l’éminent patrologue qu’était l’archimandrite Cyprien Kern et qui l’initia à saint Grégoire de Nysse, saint Maxime le Confesseur et saint Grégoire Palamas. Il a rencontré également Vladimir Lossky, dont le livre « La théologie mystique de l’Église d’Orient » le marqua profondément, au point de le qualifier de « livre explosif ». Continuant son cheminement dans le monachisme catholique, il attendait, comme beaucoup, du concile Vatican II que celui-ci marque un véritable retour à la théologie et à la liturgie des Pères. Déçu, il pensait qu’en rejoignant le rite byzantin au sein de l’Église catholique-romaine, il trouverait une réponse à sa quête d’une vie fidèle aux préceptes des Pères. C’est ainsi qu’il fonda, avec un autre moine qui partageait ses préoccupations, un ermitage à Aubazine, en Corrèze, vivant dans une ascèse très stricte et célébrant les offices selon le rite byzantin. À cette époque, il fit de nombreux voyages dans le monde orthodoxe, en Roumanie, en Serbie, en Grèce, et particulièrement au Mont Athos. Il eut de nombreuses rencontres avec les grands spirituels de cette époque, notamment le père Cléopas (Ilie, +1998) en Roumanie, le père Justin (Popović +1979), en Serbie, les pères Païssios (+1994) et Éphrem de Katounakia (1988) sur le Mont Athos. Parvenu à la conclusion que l’Église orthodoxe était l’Église des Pères, il y fut reçu par l’archimandrite Aimilianos de Simonos Petras le 19 juin 1977. En février de l’année suivante, il devint moine de cette communauté et, sur le conseil du père Aimilianos, il revint en France, où il fonda d’abord le monastère Saint-Antoine-le-Grand à Saint-Laurent-en-Royans et plus tard le monastère de la Protection-de-la-Mère de Dieu à Solan. Outre son activité de père spirituel de ces monastères, le père Placide enseigna la patristique à l’Institut Saint-Serge de Paris et continua à développer son travail de publication et de traduction. Ancien membre du secrétariat de direction de la prestigieuse collection « Sources chrétiennes », il fut également le fondateur de la collection « Spiritualité orientale » de l’abbaye de Bellefontaine en 1966. En outre, il fut l’auteur de nombreux ouvrages et traductions (voir la liste ici).

Eglise du monastère st Antoine le grand

Ses traductions les plus importantes dans le domaine patristique sont l’Échelle de saint Jean Climaque, les Œuvres spirituelles de saint Macaire d’Égypte, et les Discours ascétiques de saint Isaac le Syrien. Dans le domaine liturgique, il faut citer son Psautier, traduit d’après la version grecque des Septante, qui est utilisé dans la plupart des paroisses orthodoxes francophones. Il fit également un grand nombre de conférences portant sur tous les domaines de la vie spirituelle.

Profondément attaché à la France, à ses saints anciens, sa langue qu’il maniait admirablement, et sa culture, il n’en était pas moins en communion profonde avec l’ensemble du monde orthodoxe, particulièrement les Grecs, les Roumains et les Serbes, mais aussi la Russie. S’il n’avait pu connaître celle-ci en raison du régime soviétique, il avait une profonde admiration pour son renouveau spirituel actuel, allant jusqu’à dire que ceux qui le niaient « péchaient contre le Saint-Esprit ».

À la veille de son trépas sont parues ses homélies en deux volumes intitulées La couronne de l’année chrétienne (éditions du monastère de Saint-Antoine-le-Grand), ainsi que De l’Orient à l’Occident. Orthodoxie et catholicisme (Éditions des Syrtes). Ce dernier ouvrage  contient son autobiographie complète et un certain nombre d’articles sur les différences, parfois certaines convergences, entre l’orthodoxie et le catholicisme. On peut dire que l’on y trouve le cheminement de ce grand spirituel de notre époque. Le père Placide est décédé le lendemain du jour de la Théophanie, fête qu’il aimait particulièrement, comme le révèlent les homélies qui viennent d’être publiées. Le monastère de Simonos Petras célèbre, le jour de la Nativité, ses bienheureux fondateurs. Prévenu peu avant l’office du trépas du père Placide, les moines de Simonos Petras l’ont donc commémoré avec les fondateurs. Que sa mémoire soit éternelle !

Source Orthodoxie.com d'après Afonit.

Plus de photographies sur Afonit.info

Archimandrite Placide : Mémoire Éternelle

dimanche 7 janvier 2018

Liturgie orthodoxe à Paris en l’honneur de Sainte Geneviève


Dans la crypte de l’église « Saint Sulpice » à Paris a été célébré mercredi dernier l’acathiste et la sainte liturgie en l’honneur de sainte Geneviève. Elle est la deuxième protectrice de cette paroisse roumaine de Paris, fondée en 1998 avec la bénédiction du métropolite Joseph (Métropole orthodoxe roumaine d’Europe occidentale et méridionale). Étant donné que la fête de la sainte avait lieu un jour de semaine, la fête patronale solennelle aura lieu le dimanche suivant. Le recteur de la paroisse le père Răzvan Ionescu a expliqué que la cérémonie de ce jour est l’expression de la vénération de la communauté roumaine de Paris pour sainte Geneviève. « C’est une sainte extraordinaire, elle a investi toute sa vie dans l’abnégation, par l’ascèse rigoureuse, pour le service de l’autre » a déclaré le père
Răzvan Ionescu à l’Agence roumaine Basilica, ajoutant, au sujet de la sainte qu’elle avait reçu l’habit monastique à l’âge de quinze ans. Le père Răzvan a souligné l’amour des fidèles de sa paroisse pour sainte Geneviève, lesquelles rendent visite de temps à autre à la sainte, dont les reliques se trouvent en l’église Saint-Étienne-du-Mont. « Nous sentons sa protection et elle est, à côté de sainte Parascève [l’autre sainte patronne de la paroisse] un pont de sainteté qui relie les peuples roumain et français » a déclaré le père. En même temps, il a rappelé « l’agressivité de ceux qui ni ne cherchent, ni ne comprennent Dieu » car, en 1793, ses saintes reliques ont été presque entièrement brûlées et jetées dans la Seine, tandis que l’église où elles se trouvaient a été transformée dans le Panthéon actuel. « Dans notre communauté, nous sentons d’une manière absolument évidente sa présence. Je fais allusion à nos vies, à chaque fidèle qui la cherche dans la prière » a-t-il précisé. Les premiers prêtres qui ont servi dans la communauté placée sous la protection de sainte Parascève et sainte Geneviève ont été le père Raphaël Noica et, plus tard, l’un de ses disciples, le père Cyprien, actuel évêque orthodoxe roumain en Italie. En 2002, le père Răzvan Ionescu a été nommé recteur. La chapelle de la communauté est hébergée dans la crypte Saint-François de l’église Saint-Sulpice. Les fidèles de la paroisse souhaitent construire une église byzantine, qui sera le futur lieu de culte de la communauté. Actuellement, à côté des Roumains, un certain nombre de Français orthodoxes participent aux offices.

Source : Orthodoxie.com

jeudi 4 janvier 2018

Paris : pèlerinage annuel au tombeau de sainte Geneviève


La paroisse Notre-Dame-Joie-des-Affligés-et-sainte-Geneviève, comme tous les ans, organise un pèlerinage samedi 6 janvier à 16h30 auprès du tombeau de sainte Geneviève de Paris dans l’église Saint-Etienne-du-Mont (carte). Un office sera célébré, puis aura lieu une vénération de l’icône et des reliques de la sainte patronne de la capitale.

lundi 1 janvier 2018

De l'Orient à l'Occident - Père Placide Deseille

Une recension de J.C. Larchet du dernier ouvrage du R.P. Placide Deseille. Ouvrage qui rassemble les nombreux fascicule écrit par l'auteur, dont nous avions déjà évoqué à quelques reprises l'existence.


Père Placide Deseille, « De l’Orient à l’Occident. Orthodoxie et catholicisme », Avant-propos de Bernard Le Caro, Éditions des Syrtes, Genève, 2017, 348 p.

C’est une excellente idée d’avoir rassemblé, dans ce volume, les riches études de l’Archimandrite Placide Deseille, qui datent pour beaucoup d’entre elles de l’époque déjà ancienne où il donnait des conférences régulières et très suivies à Montgeron, mais qui après des années passées n’ont pas pris une ride. Ces textes avaient été publiés sous forme de fascicules par son monastère, et de ce fait n’avaient pas connu toute la diffusion qu’ils méritaient. Le fait de les réunir permet des les avoir tous, mais aussi et surtout de monter un ensemble cohérent, consacré pour l’essentiel à une réflexion historique, théologique et spirituelle sur les rapports entre l’Orient et l’Occident chrétiens avant et après le schisme. Il s’agit plus précisément de montrer comment et pourquoi le christianisme occidental s’est progressivement éloigné du christianisme oriental, le catholicisme-romain se montrant sur certaines points en rupture totale avec l’Orthodoxie, mais conservant, sur d’autres points, des éléments de leurs racines communes, l’Orthodoxie, de son côté, gardant des liens forts avec les saints occidentaux du premier millénaire et assumant parfaitement ce qui, dans la tradition latine du premier millénaire, était en plein accord avec la tradition orthodoxe. Les dix-sept études qui composent le recueil peuvent être réparties en deux parties. Dans une première partie, le Père Placide montre comment l’Occident a été évangélisé à partir de l’Orient, comment le monachisme occidental a pris ses sources dans le monachisme des déserts d’Égypte et en a été profondément imprégné (dans la tradition bénédictine notamment), puis comment des points de rupture sont apparus déjà avec la théologie de saint Augustin, avant que ne se produise une déchirure entre ce qui devint le catholicisme-romain et l’Orthodoxie. Les différences puis les divergences se sont étendues à la spiritualité, mais certaines convergences ont cependant subsisté, et on en voit bien des éléments encore chez Pascal et les « Messieurs de Port-Royal », grands amateurs de la spiritualité des Pères grecs qu’ils ont édités, et jusqu’à nos jours dans les ordres monastiques les plus anciens, comme celui qui suit toujours la règle de saint Benoît. Dans une deuxième partie, l’auteur envisage surtout les rapports de l’Europe avec l’Orthodoxie à l’époque moderne et les questions liées à la diaspora, à l’uniatisme et à l’œcuménisme. L’ouvrage se conclut sur une réflexion sur la façon d’être chrétien orthodoxe aujourd’hui et sur la formulation de quelques exigences de la vie chrétienne.
La compétence particulière du Père Placide Deseille pour analyser les divergences et les convergences (statiques et dynamiques) entre l’Orient et l’Occident chrétiens du premier millénaire, puis entre l’Orthodoxie et le catholicisme-romain tient à sa formation bivalente et à son itinéraire personnel, exposés dans l’autobiographie qui ouvre le volume, avec : sa naissance en 1925, sa première formation au sein du catholicisme, la révélation précoce de sa vocation religieuse, son entrée dans le monachisme à l’âge de 16 ans en 1942, sa formation, sa vie et ses activités au sein du monachisme cistercien (où il fut notamment maître des novices, développa un secteur sur le monachisme et occidental dans le cadre de la collection « Sources chrétiennes », fonda la collection « Spiritualité orientale » aux éditions de Bellefontaine), la fondation d’une communauté de rite byzantin à Aubazine en 1966, puis la crise suscitée par le concile Vatican II, sa découverte progressive (déjà avant cette époque) de l’Église orthodoxe et de quelques-uns des ses grands spirituels au cours de pèlerinages dans les pays orthodoxes, la prise de conscience que le rite byzantin n’était au sein du catholicisme qu’un pauvre ersatz auquel manquait l’essentiel (voir sur ce point son précédent livre : Propos d’un moine orthodoxe), son entrée par le baptême dans l’Église orthodoxe en 1977, et sa fondation en France du monastère Saint-Antoine le Grand dans le Vercors et du monastère de Solan, deux métochia (dépendances) du monastère de Simonos-Pétra (Mont-Athos). Cette conversion du Père Placide et de sa communauté française ne fut pas une expatriation ni un exil, ni même une acculturation : il ne fit par là que retrouver les racines profondes de l’Occident latin et de la France, le christianisme de leurs origines, comme il l’explique dans les dernières lignes de cette autobiographie :
« Un vieux moine de la Sainte Montagne maintenant décédé, le père Gélasios de Simonos-Pétra, nous avait dit un jour : “Vous n’êtes pas des catholiques romains convertis à l’Orthodoxie grecque. Vous êtes des chrétiens d’Occident, des membres de l’Église de Rome, qui rentrez en communion avec l’Église universelle. C’est beaucoup plus grand et beaucoup plus important.” Et, tandis qu’il disait cela, de grosses larmes coulaient sur ses joues… Certes, nous nous sommes bien “convertis”, en ce sens que nous sommes passés de l’Église romaine – envers laquelle nous gardons une immense gratitude pour tout ce que nous avons reçu au sein de nos familles et de ce peuple chrétien qui nous a si longtemps portés – à l’Église orthodoxe. Mais cette Église orthodoxe n’est pas une Église “orientale”, une expression orientale de la foi chrétienne : elle est l’Église du Christ. Sa tradition fut la tradition commune de tous les chrétiens pendant les premiers siècles, et en entrant en communion avec elle, nous ne faisions que revenir à cette source. Nous n’avons pas “changé d’Église” : nous n’avons fait que rentrer dans la plénitude de l’unique Église du Christ. »
Bien documentée mais sans faire étalage d’érudition, claire et pédagogique, vivante (pour être issue de conférences), très équilibrée et nuancée dans ses jugements, et nourrie d’une longue et riche expérience personnelle, cette série d’analyses est indispensable à tous les Orthodoxes vivant en Occident, à tous les Occidentaux s’intéressant à leurs racines chrétiennes les plus profondes et les plus authentiques, et à tous ceux qui souhaitent comprendre, sans aveuglement, compromis ou exagérations de mauvais aloi, ce qui distingue, sépare ou rapproche le catholicisme romain et l’Orthodoxie tant dans leur théologie que dans leur spiritualité et leur mentalité.

Jean-Claude Larchet
Orthodoxie.com