Saint Gildas naquit en 497 à Altcluyth, au sud-ouest de l’Écosse, sur les rives de la Clyde. Il était le plus jeune enfant d’une famille princière ; trois de ses frères et une de ses sœurs exerçaient déjà la vie érémitique. A sept ans, il fut baptisé et entra au monastère de Llantwit, au sud du pays de Galles, pour y être enseigné, tant dans les lettres humaines que dans la Loi évangélique, sous la direction de saint Iltud qui fut aussi le père spirituel de saint Malo, saint Samson [28 juil], saint Paul de Léon [12 mars] et d’autres saints bretons. Dans ce monastère régnait un zèle ardent pour la vie spirituelle, l’ascèse et le travail intellectuel.
Ses études terminées, Gildas voulut accroître son ascèse dans la prière et le jeûne. Il ne mangeait plus que trois jours par semaine, en petite quantité. Ordonnée prêtre (vers 518), il décida d’aller soutenir par sa prédication les populations chrétiennes du nord de la Grande-Bretagne. Il se rendit ensuite en Irlande, accompagné de saint Cado et de saint David, pour travailler à la fondation de monastères et à l’instruction du peuple, car la foi et la pureté des mœurs s’y trouvaient menacées depuis la mort de saint Patrick [17 mars]. Il entretint d’amicales relations avec saint Brigitte de Kildare [1er févr.], et l’on raconte qu’il fondit pour elle une châsse et une cloche. Il organisa à Armagh (en 525) une école monastique qui restera célèbre en Irlande, et opéra de nombreuses conversions, grâce aux miracles éclatants qui venaient confirmer la vérité de sa prédication
Il entreprit ensuite un pèlerinage à Rome, pour y prier sur les tombeaux de saint Pierre et saint Paul. Sur le chemin du retour, il parvint en Gaule et, décidant de mener la vie érémitique en Armorique, il s’établit sur la petite île d’Houat, entre Belle-Île et Vannes. Éloigné de toute consolation humaine et faisant de la méditation des saintes Écritures et de la prière sa seule activité, il reçut en abondance la grâce du Saint-Esprit. Le rayonnement de sa vertu attira bientôt quelques pêcheurs qui s’empressèrent de faire connaître aux habitants de la côte qu’un homme de Dieu habitait parmi eux. Un nombre croissant de disciples se rassembla dès lors autour de Gildas, désirant partager son mode de vie angélique, et il fut contraint de fonder un monastère sur la presque île de Rhuys, aidé dans cette entreprise par un seigneur des environs de Vannes. Après avoir organisé sa communauté selon le mode de vie cénobitique, basée sur les vertus évangéliques de pauvreté, de pénitence et d’humilité, il se retira dans un ermitage sur les rives du Blavet, près de Castennec, mais revenait de temps en temps sur l’île d’Houat. Par l’intermédiaire du saint, de ses enseignements et de sa prière aux effets miraculeux, c’était vraiment Dieu qui était présent dans la région avec puissance. Beaucoup de malades recouvraient par lui la santé de l’âme et du corps, et le monastère de Rhuys devint un centre d’évangélisation de tout le pays.
Il rédigea alors son livre : De la chute et de la conquête de la Bretagne (De excidio et conques tu Britanniae)*, résumé de l’histoire de la Grande-Bretagne depuis la conquête romaine jusqu’à son époque, qui était en même temps une éloquente exhortation à la conversion du peuple pour éviter les malheurs qui les menaçaient : guerre civile et invasion barbares. Outre la réputation acquise par ses prédications, c’est à la suite de cet ouvrage qu’il reçut le surnom de Gildas le Sage. Dans la deuxième partie de son livre, il adressait une audacieuse critique aux cinq rois bretons. Cette diatribe attira sur lui la fureur des intéressés, qui le firent enlever par quatre faux moines. Les faux moines le jetèrent à l’eau, mais il put regagner l’île d’Houat à la nage et de là son monastère.
En 565, saint Gildas fut rappelé en Irlande par le roi Ainmir pour rétablir la paix dans ce royaume et le bon ordre dans un monastère. De cette époque, il nous reste ses Canons de discipline ecclésiastique et un Pénitentiel. De retour sur l’île de d’Houat, le Seigneur lui apprit qu’il ne lui restait plus que huit jours de vie terrestre. Il légua en guise de testament spirituel à ses moines une hymne qui avait le pouvoir de repousser les attaques du démon. Puis il donna l’ordre, qu’après sa mort, son corps fût déposé sur une barque et abandonné au gré des flots. Tous ayant répondu : « Amen ! », il remit son âme à Dieu, le 29 janvier 570.
Après avoir appliqué l’ordre de leur père spirituel, les moines de Rhuys s’étant imposés trois jours de jeûne et de prière dans l’espoir de recueillir ses reliques, l’un d’eux apprit par révélation que le corps avait échoué près de la petite chapelle de Sainte-Croix, bâtie par le saint. Les précieuses reliques furent transférées, le 11 mai, à Rhuys, où elles peuvent être vénérées aujourd’hui, ainsi que son tombeau.
* D’après certains historiens, GILDAS LE SAGE, auteur du De exicidio Britaniae et du Pénitentiel, serait distinct de S. Gildas de Rhuys.
Source : Synaxaire orthodoxe
Tropaire à saint Gildas le Sage, (source)
Tu naquis en Ecosse et tu fus éduqué*
Dans un saint monastère du Pays de Galles.*
Tu voyageas en Irlande, puis en Bretagne,*
Et tu devins ermite en presqu'île de Rhuys,*
Avant d'y établir une communauté.*
Saint Gildas, prie le Christ d'avoir pitié de nous!
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