jeudi 24 octobre 2013

Histoire du monachisme dans le sud de la France



Source
Archimandrite Placide (Deseille), Higoumène du Monastère saint-Antoine-le-grand.


Errata :
- Page 1 : 3e § : Athanase d'Alexandrie exilé à Trèves. Trèves n’a jamais été dans le sud de la France comme le suggère le texte, mais dans le nord. Elle était situé dans la province romaine de Gaule Belgique, aujourd’hui ville allemande nommée Trier.

mercredi 16 octobre 2013

Sainte-Soline

Sainte Soline est une vierge chrétienne martyre à Chartres dont l'époque est incertaine. Tantôt placée par les uns et les autres à la fin du Ier siècle, au IIe ou au IIIe.
La tradition locale constante, nous a néanmoins permis de connaitre son origine. Le village poitevin d'où elle est issue et qui porte aujourd'hui son nom se trouvait à l'époque près de la voie romaine reliant les villes de Poitiers et Saintes.

L'église du village est également consacrée à la sainte martyre. Cette église aujourd'hui paroissiale, était au XIIe siècle un prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Maixent. Puis plus tard, de l'abbaye augustine de Saint-Séverin-sur-Boutonne.
Lors d'une campagne de restauration à la fin du XIXe siècle, la toiture en "platins" - plaques de pierre apparentées aux lauzes - que l'on peut encore voir sur plusieurs églises de la région, a été remplacée par une toiture en ardoise. Seul les contreforts ont gardés les leurs.

La façade ouest, à l'origine romane, fut refaite en 1785. Elle était à l'origine tripartite, les anciennes arcatures aveugles se devinent encore dans la pierre.

L'église a perdu son sanctuaire roman, probablement en abside avec une travée droite à l'origine qui a été détruite au cours de la guerre de Cent Ans (XIVe et XVe siècles). L'église a subi un incendie volontaire ainsi que le bourg, en 1348, par un dénommé Moreau Audouin, mercenaire à la solde des Anglais installés au château de Lusignan. Est-ce à ce moment là que l'église perdit transept et chœur ? Le chevet plat actuel et les arcs qu'il montre encore, témoignent de la démolition du sanctuaire roman. Les voûtes, couvertes en lauzes, ont résisté à l'incendie. La mairie, ancien presbytère, a été rebâtie en 1861 sur l’emplacement du chœur, dont il ne reste aucun vestiges.
L'église a été classé Monument Historique en 1907 pour les éléments romans qui y subsistent.

La description de l'église a été réalisée grâce à ces deux articles (1 et 2), auxquels les lecteurs désirant de plus ample renseignement pourront se référer.

En entrant dans l'église, sur la gauche le visiteur découvre une statue de sainte Soline dont l'iconographie est pour le moins peu traditionnelle (cheveux non couverts, médaillon, couronne de fleur assortie à la couleur du vêtements).
Le nom de la sainte autrefois sculpté sur le socle où repose la statue actuelle.

Les vitraux ci-dessous représentent l'initiation chrétienne (baptême et eucharistie) de sainte Soline, qu'elle reçoit des mains de saint Martial (de Limoges).
Saint Martial de Limoges, apôtre de l'Aquitaine, selon la tradition fondateur des antiques églises de Limoges, Poitiers, Saintes, Bordeaux, ..., est à son tour comme tout les apôtres des Gaules, de datation incertaine. Certaines traditions le plaçant tantôt à la fin du Ier siècle, tantôt au milieu du IIIe. Considérant les voyages apostoliques de saint Martial, il ne serait pas improbable qu'il puisse être celui qui ait amené à la foi chrétienne la sainte vierge poitevine, qu'il aurait bien put rencontrer à Poitiers (à environ 50 km) ou bien en voyageant par la voie romaine passant naguère par ici. 
Telles ont surement été les suppositions des auteurs des vitraux, bien que les scènes telles qu'elles sont représentées sont anachroniques avec l'époque supposée.


Vitrail du chevet : Sainte Soline devant le gouverneur romain de Chartres

Extrait de "Les cantons de Lezay et Sauzé-Vaussais", de R. Bouffard et P. Quintard, Ed. Alan Sutton, p.59.
Gravure représentant dans la partie haute une suggestion du martyre de sainte Soline à Chartes où d'après la tradition, existait une grotte dans laquelle était vénérée la Mère de Dieu. Dans la partie basse, la Translation d'une relique de la sainte, de l'abbaye Saint-Père de Chartes où reposait ces saintes reliques à Sainte-Soline en Poitou, le 16 Octobre 1901.

Le reliquaire datant de l'époque de la translation (1901) ne se trouve malheureusement pas dans l'église. Mais est conservé dans une famille du village.


Publié en la fête de la sainte vierge et martyre Soline. 
(Etait commémorée le 16 Octobre au diocèse de Poitiers, ou le 17 Octobre).

vendredi 11 octobre 2013

Cathédrale saint-Théodorit d'Uzès


La cathédrale saint Théodorit fut construite à partir de 1090 sur l’emplacement d’un temple romain. Ce premier édifice de style roman portait l'empreinte de l'influence de l'ordre de Cluny. Démolie partiellement pendant la croisade des Albigeois (1177), reconstruite au 13ème siècle, avant d’être une nouvelle fois détruite le 13 mai 1563 (en même temps que le palais épiscopal) au début des guerres de religion, la cathédrale du Moyen Âge subit une destruction totale en 1621.
Seul, le campanile roman, appelé Tour Fenestrelle échappa à la destruction mais amputé de deux étages.
Ce n’est qu’en 1642 qu'on entreprit la construction de l’édifice actuel achevé en 1663, au moment où le poète Jean Racine séjournait à Uzès. Elle a été transformée intérieurement (réduction du chœur) au lendemain du concordat de 1801, lorsque, l'évêché d'Uzès étant supprimé, il a fallu adapter le lieu à sa nouvelle fonction d'église paroissiale. La nef à trois travées est bordée de grands arcs en plein cintre qui délimitent des tribunes à balustres, l’ensemble étant voûté en croisée d’ogive.


Le dégagement de la Place de la Cathédrale permet une vue d’ensemble sur la Tour Fenestrelle : œuvre de l’école lombardo-romane, cette tour est l’unique spécimen, en France, de campanile rond. Construit au début du 12ème siècle sur un soubassement carré, ce monument mesure 42 mètres de hauteur et se compose de six étages de fenêtres géminées en retraits successifs.



La façade néo-romane accolée depuis 1871 à celle d’origine qui était très différente puisqu’elle comportait deux contreforts encadrant un grand oculus et réunis par un balcon à balustres.

Le tympan représente la Très sainte Mère de Dieu trônant, entourée des deux saints évêques d'Uzès, Firmin et Ferréol.


A l'entrée de l'église, le visiteur ou le pèlerin découvre ce panneau descriptif de l'église, illustré d'un vitrail de st Théodorit, d'où sont en partie extrait les quelques descriptions, complétées grâce à cet autre descriptif, qui légende cet article.

Vitrail de saint Théodorit

Saint Théodorit (ou Théodoret), a qui est consacré cette cathédrale, est un prêtre d'Antioche martyrisé sous l'empereur Julien l'apostat (vers 362). Il est commémoré par les "églises occidentales" le 23 octobre et dans l'Eglise orthodoxe le 3 mars.


Légende du tableau ci-dessus.


En entrant dans l’église, à gauche après les fonts baptismaux, se trouve un autel dédié à saint Firmin d'Uzès sur lequel se trouve un gisant-reliquaire contenant les reliques du saint.
Au niveau du transept, du même côté, un renfoncement du mur situe l’emplacement de l’ancienne communication avec l’Evêché.

Deux statues de saint Firmin

Un vitrail représentant saint Firmin. 
(Bien que celui-ci ne soit pas un martyr, il est ici représenté avec la palme des martyrs, ?)

Saint Ferréol, qui succédât à st Firmin sur le siège d'Uzès.




Saints Firmin et Ferréol, vénérables pontifes d'Uzès, intercédez pour nous !

Publié en la fête de saint Firmin d'Uzès.

samedi 5 octobre 2013

A Eschau célébration en l'honneur des saintes martyres Foi, Espérance, Charité et de leur mère Sophie


Les 29 et 30 septembre ont eu lieu les offices dédiés aux saintes martyres Foi, Espérance, Charité et de leur mère Sophie dans la petite ville d'Eschau, près de Strasbourg. C’est précisément en ce lieu, où se trouvait un couvent féminin, que furent transférées depuis Rome, le 10 mai 777, les reliques de ces saintes.

Avec la bénédiction du patriarche de Moscou Cyrille, l’évêque de Neftekamsk et Birsk Ambroise (Bachkirie, Russie) est venu à Strasbourg pour présider les offices. Il était accompagné par le chœur du séminaire de Chișinău.

Sont arrivés à Eschau des centaines de pèlerins venus de Russie, de France, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de Suisse et d’autres pays. Concélébraient avec l’évêque Ambroise, l’archiprêtre Maxime Kozlov, premier vice-président du comité pédagogique de l’Église orthodoxe russe, ainsi que l’higoumène Philippe (Riabykh), recteur de la paroisse stavropégiaque Tous-les-saints à Strasbourg et représentant du Patriarcat de Moscou auprès du Conseil de l’Europe, ainsi que des clercs de différents pays d’Europe.

Après la liturgie a eu lieu la procession solennelle autour de l’église conformément à la tradition orthodoxe, durant laquelle les paroissiens portèrent des bannières et une grande icône des saintes martyres, tandis que le clergé portait une relique de la Sainte Croix, les reliques de sainte Sophie et d’autres encore. À cette occasion, l’higoumène Philippe a rappelé que ces « célébrations suscitent un grand intérêt chez les habitants de la localité qui viennent voir l’office orthodoxe ».

Le maire de la ville d’Eschau, M. Freyd, qui offre un soutien organisationnel au pèlerinage, s’est adressé, avant le début de la liturgie, aux pèlerins orthodoxes et les a salués au nom des habitants de la ville. Le curé de l’église Saint-Trophime, Jean-Luc Friderich, s’est adressé aux pèlerins de la part de la paroisse catholique-romaine. À la fin des offices, une réception a été offerte par la mairie à la délégation du Patriarcat de Moscou. Une exposition a lieu au musée municipal sur le pèlerinage à Eschau. Les hôtes de la mairie l’ont visitée et ont pu voir la maquette de l’ancien couvent, fondé au VIIIème siècle.


Le 10 mai 777, les reliques des saintes martyres Foi, Espérance et Charité et leur mère Sophie ont été transférées de Rome au couvent de Eschau à la demande de l'évêque de Strasbourg Remi (Remigius), le fondateur du monastère. Au milieu du XVII e siècle, avec la Réforme, les reliques ont disparu, et le monastère a été fermé. Il est supposé que, voulant abriter les reliques des martyres de la profanation, les sœurs les ont cachées dans le cimetière du monastère, où elles résident encore cachés dans un lieu inconnu. L'église saint Trophime quant à elle a continuée à fonctionner jusqu'à la Révolution française, et a ensuite été vendue aux enchères. Durant plusieurs années ses locaux furent exploité comme taverne. L'église retrouve sa forme initiale à la suite de plusieurs restaurations effectuées à la fin du XIX et milieu du XX siècles.


Actuellement, l'église Saint Trophime abrite un reliquaire historique, dans lequel les reliques des martyres passèrent plusieurs siècles, ainsi qu'une relique de la sainte martyre Sophie et une parcelle de la Sainte Croix.

L'higoumène Philippe (Ryabykh) recteur de l'église stavropégiaque de Tous les Saints à Strasbourg , a déclaré: «Ce n'est pas par hasard, si en raison de circonstances historiques, ces deux reliques sont restées ensemble parce que la mémoire des saints martyrs coïncide toujours avec l'après-fête de la célébration de l'Exaltation de la Sainte Croix. Par conséquent, pendant le service résonnait, inséparable l'un de l'autre, les chants à la croix vivifiante et aux martyres romaines».


À l’occasion de la fête, la paroisse Tous-les-saints de Strasbourg (Patriarcat de Moscou) qui organise chaque année ces offices à Eschau, a édité un guide du pèlerin aux lieux saints de l’Église ancienne en Alsace. Il n’existait pas, jusqu’à présent de publication en langue russe sur les lieux saints de cette région. Dans le livre se trouvent des informations sur la diffusion du christianisme en Alsace, qui a commencé dès l’époque romaine, et aussi sur les grands saints de l’Est de la France : Materne, Amand, Arbogast, Odile, Attale, Richard et encore d’autres, qui sont proches par l’esprit et par la vie de tous les autres saints orthodoxes. Dans de nombreuses églises et anciens monastères d’Alsace sont gardées les reliques de ces saints.

Source : Pravoslavie.


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A l'occasion de cet événement plusieurs autres articles ont été publiés :
- En complément, un autre compte-rendu (en russe) sur le site de la Représentation de l'Eglise orthodoxe russe à Strasbourg.
- Sur le site de la Paroisse de Tous les Saints de Strasbourg, des photographies de l'office et de la procession d'un des deux jours.
- Deux articles sur le site de la mairie d'Eschau ICI et LA, qui relatent avec sympathie la vénération des orthodoxes pour les saintes martyres. Le site propose également un historique de l'abbaye et de son église.

Notons également d'autres documents publiés les années précédentes :
- Un album photo d'une liturgie épiscopale célébrée probablement en 2011 ou début 2012.
- Un article de Dernières Nouvelles d'Alsace d'Octobre 2010.
- Un article sur Pravoslavie de 2007. (en Russe).

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N'oublions pas que chaque année, le 30 septembre, le jour de la fête des Saintes Martyres, la paroisse de Tous les Saints de Strasbourg célèbre une Divine Liturgie et une procession.

Le clergé de la paroisse de tous les Saints célèbre régulièrement des actions de grâce devant les reliques (environ une fois par mois). Lors de ces actions de grâce, les prières sont faites pour ceux dont les noms figurent dans les diptyques transmis à l'église et par voie électronique.

Les pèlerins souhaitant venir à Eschau et célébrer une action de grâce ou une Divine Liturgie  peuvent s'adresser à la Paroisse de Tous les Saints.

Source : Paroisse de Tous les Saints à Strasbourg (1 et 2).

jeudi 3 octobre 2013

Liturgie devant les reliques de sainte Hélène


SAMEDI 5 OCTOBRE 2013 à 9h30 sera célébré la Divine Liturgie devant les reliques de sainte Hélène dans l'église saint Leu - saint Gilles à Paris (92 rue st Denis, métro Etienne Marcel).

Renseignements complémentaires : Alla Gouraud, 06 32 49 46 10.

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L’ACATHISTE AUX STS CONSTANTIN ET HELENE y est également récité tous les vendredis à 16h
à partir du 6 septembre 2013 jusqu’au 27 juin 2014


Pour consulter le CALENDRIER des offices orthodoxes devant les reliques de sainte Hélène (Année ecclésiale 2013/2014), cliquez ICI.


N.B : Les Offices sont en Slavon et en Français.