dimanche 29 décembre 2013

Basilique Saint-Trophime à Arles

Nous vous proposons dans cet article de découvrir l'ancienne cathédrale primatiale Saint-Trophime, dédié au premier évêque de la cité d'Arles. Il ne s'agira ici que d'une présentation générale de la basilique. La sublime façade romane qu'elle arbore, et les galeries romanes de son cloître pourraient faire à eux seuls l'objet de plusieurs publications, nous préférons en donner seulement un aperçu général complet et inviter nos lecteurs à aller voir par eux-mêmes les détails de ces sculptures romanes, d'une exceptionnelle qualité, fleurons de l'art roman provençal. Les plus impatients trouverons un échantillon de photo de la façade ici.
Nous reviendrons ultérieurement sur cette basilique et l'histoire du quartier dans lequel elle s'insère. N'étant pas un bâtiment isolé, elle s'inscrit dans un ensemble, une cité épiscopale dont les origines remontent au IVe-Ve siècle.

Au XIIe siècle, l'ensemble épiscopal existant depuis le Ve siècle à cet emplacement, est reconstruit. Il comprend la Primatiale Saint-Trophime, l'Archevêché et les bâtiments canoniaux organisés autour d'un cloître dont la construction ne se terminera qu'au XIVe siècle.
Un chœur gothique viendra prolonger l'église au XVe siècle.
Au XVIIe siècle le palais épiscopal est reconstruit, des modifications sont apportées à l'église et aux bâtiments des chanoines.

(N'oubliez pas de cliquer sur une image pour la voir en plus grand)











Panneau présentant les traditions concernant la primo-évangélisation de la Provence. Le caractère historique d'une partie de ces traditions sont sujettes à caution et nous y reviendrons en tant utile.

Les vitraux du XIXe siècle*.
 La Vierge Mère de Dieu et saint Trophime 1er évêque d'Arles (IIIe s.).

Saint Virgile évêque d'Arles (+610) et saint Etienne le proto-martyr à qui était dédiée la basilique du Ve siècle.

Saint Honorat évêque d'Arles (+430) et saint Genès martyr à Arles (+308).

La chapelle des reliques de la Basilique (face nord).

Parmi les plus fameuses reliques conservées ici on relèvera : 
- st Etienne le proto-martyr
- st Sébastien martyr à Rome
- st Laurent diacre martyr à Rome
- st Genès martyr à Arles
- st Trophime évêque d'Arles
- st Aurélien évêque d'Arles
- st Césaire évêque d'Arles
- st Virgile évêque d'Arles
- st Hilaire évêque d'Arles
- ste Anne mère de la Mère de Dieu
- stes myrrophores : Marie Jacobé, Marie Salomé, Marthe.
- ste Césarie moniale à Arles, sœur de st Césaire.
- ste Rusticule abbesse à Arles.
- etc....
Sans oublier celle de saint Antoine le grand.


Reliquaire de saint Antoine le grand, contenant une partie de ses reliques, dont le crâne du saint.

Sarcophage de Paulus Geminus (début du Ve siècle), situé dans la chapelle du Saint-Sépulcre (une des chapelles rayonnantes) (Crédit photo)
Le Christ entouré des apôtres Paul (à gauche) et Pierre (à droite, portant une croix conformément à l'iconographie de cette époque).

 Sarcophage du IVe siècle dit "du passage de la mer rouge", situé dans la chapelle saint-Genès (face nord de l'église).

Ce sarcophage du milieu IVe-Ve siècle, provient de l'église Saint-Honorat des Alycamps (site majeur auquel nous consacrerons un article ultérieurement) où il servait de maître-autel jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Il aurait été le sarcophage de saint Honorat évêque d'Arles. Transporté dans cette église, il servit de fond baptismaux. Illustrant ainsi parfaitement la parole de l'apôtre : "ayant été ensevelis avec lui (le Christ) par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l'a ressuscité des morts." (Col 2:12). Il est aujourd'hui encastré dans le mur nord de l'église.
 
Description des scènes du sarcophage.


Basilique vue de la cour de l'archevêché

Le cloître
Ce bâtiment construit au XIIe (galerie Nord et Est) et au XIVe siècle (galerie Ouest et Sud) était destiné à la vie régulière des chanoines attachés à la cathédrale : il comporte la salle capitulaire (salle du chapitre) au Nord, le dortoir en étage à l'Est et le réfectoire à l'Ouest.
Un plan légendé de toutes les sculptures du cloître se trouve ici.

 Galeries romanes du cloître


 Le cloître
Sur le toit du cloître

 Le dortoir

Salle capitulaire (Crédit photo



+Publié en la fête de saint Trophime évêque d'Arles+

mardi 24 décembre 2013

Nativité selon la chair de Notre Seigneur Jésus Christ

Chartres, Cathédrale Notre-Dame, verrière occidentale, vers 1150.

Un Joyeux et Saint Noël à tous !

***

L'iconographie de ce vitrail du XIIe siècle qui représente la nativité du Christ de manière traditionnelle comporte néanmoins quelques particularités intéressantes que nous allons tenté d'évoquer.
Mais tout d'abord décrivons cette icône de lumière, ce vitrail. La Mère de Dieu allongée sur sa couche présente son fils de la main droite "préfigurant" en quelque sorte l'icône Hodigitria (Celle qui montre le chemin), Joseph assis dans un coin méditant en reposant sa tête sur sa main, le Christ en lange entouré de bandelettes dans sa crèche au dessus de la Vierge est entouré de l'âne et du bœuf. Les deux rideaux tirés de chaque côté figure comme l'entrée de la grotte que l'on trouve dans l'iconographie traditionnelle. L'étoile quant à elle est placée dans le coin droit. 
Ce qui sort de l'ordinaire ici ce n'est pas le geste de la Très Sainte Mère de Dieu présentant son fils de la main droite, ce que l'on retrouve notamment sur une fresque de la même époque en Cappadoce pour ne donner qu'un exemple, mais le fais qu'elle bénisse.
Détail peut être plus intéressant encore, la crèche sur laquelle repose le Christ nouveau-né évoque un autel (cf. exemples 1 et 2). En effet le Christ nouveau-né dans l’iconographie de la nativité est porteur de symbole fort. Il annonce déjà symboliquement sa Passion et sa Résurrection. Les langes se changent en bandelettes mortuaires et la crèche en tombeau (cf. la très grande majorité des icônes de la Nativité). Mais ici ce n'est pas le tombeau qui a été choisi mais l'autel. Le Christ nouveau-né ici annonce certes sa Passion et sa Résurrection par ces bandelettes et son attitude vivante rendue par sa tête légèrement relevée, mais plus encore il est déjà ici pain eucharistique immolé sur l'autel, corps du Christ ressuscité. Ce qui nous rappel certaines fresques dépeignant l'eucharistie avec le Christ nouveau-né sur la patène sur l'autel (exemple 1), ce type de représentation qui n’apparaît d'ailleurs qu'à partir du XIII-XIVe siècle constitue une entorse au principe majeur de l'iconographie orthodoxe qui est l'incarnation et donc la représentation d'un événement s'incarnant dans l'Histoire. Ce qui n'est évidement pas le cas de ce que nous venons d'évoquer, mais ne nous y arrêtons pas plus longtemps puisque là n'est pas notre sujet. Concluons en revenant à la fresque de l'église Karanlik de Göreme en Cappadoce que nous évoquions précédemment en rapport avec le geste de la main de la Vierge mère. Cette fresque présente également la crèche de manière intéressante. La crèche y est à la fois tombeau et autel. Combinaison la plus complète de la symbolique que nous avons évoqué et magnifique illustration de l'unité de l'iconographie chrétienne en Orient et en Occident que l'on pouvait encore trouvé à cette époque avant que cette dernière ne dévie irrémédiablement.



jeudi 19 décembre 2013

Don d’une relique de saint Vigor à la paroisse orthodoxe de Colombelles / Compte rendu

La paroisse Saint-Serge et Saint-Vigor de Colombelles, près de Caen, a transmis le compte rendu suivant au site Orthodoxie.com, concernant la remise d'une relique de saint Vigor le Grand à la paroisse.

La vie orthodoxe en France et en particulier en Normandie ne s’est pas construite sur un simple particularisme national, liturgique ou linguistique; elle s’enracine dans sa propre histoire locale, dans un christianisme qui cherche et respecte ses propres racines qui sont celles de l’Eglise du premier millénaire. C’est dans cet esprit que la communauté orthodoxe de Colombelles a vécu la réception des saintes reliques de saint Vigor, évêque de Bayeux (VIe siècle), des mains de l’évêque catholique Jean-Claude Boulanger, lors de l’office des vêpres célébré dans l’église de Saint-Vigor le Grand, en présence des membres du clergé catholique, des moniales bénédictines du monastère Sainte-Trinité de Bayeux des fidèles catholiques et du maire de Saint-Vigor le Grand, Benoît Ferrut, qui se sont unis fraternellement  à cette prière. Dans une brève allocution, le père Pierre Argouet, recteur de la paroisse Saint-Serge et Saint-Vigor, a invité tous les fidèles à l’occasion de la réception de la relique à la paroisse de Colombelles le 1er février 2014 à 17h30 pour un office d’intercession et de vénération*. L’office  sera  suivi par une rencontre fraternelle.


Photographie: le père Pierre Argouet montre la relique qui vient d'être remise.

Source : Orthodoxie.com

* Ce que nous ne manquerons pas de rappeler à nos lecteurs à l'occasion.

jeudi 12 décembre 2013

Pèlerinage à Saint-Nicolas-de-Port


Le jeudi 19 décembre 2013, à l'occasion de la fête de saint Nicolas évêque de Myre (selon l'ancien calendrier) est organisé un pèlerinage à la basilique st-Nicolas à Saint-Nicolas-de-Port, situé à 12 km de Nancy.
Le départ, en bus, s'effectuera de l'église de Trois-saints-Docteurs à Paris.

Programme
- 1h30 (nuit) : départ en bus de l'église de Trois-saints-Docteurs.
- 8h : Acathiste à saint Nicolas devant sa relique. Confessions.
- 9h30 : Divine Liturgie de st Jean Chrysostome.
- 12h30 : repas fraternel (apporter de la nourriture avec vous).
- 20h : Retour à Paris à l'église de Trois-saints-Docteurs.

Tout le monde est le bienvenu!

Pour couvrir les frais - 70 euros ( paiement à l'avance requis).

Pour cela contacter :
- Prêtre Nicolas Nikichine
   Directeur du Centre de pèlerinage du diocèse de Chersonèse
   Tél.: +33 (0) 6 20 34 95 46
   E-mail: nicolas.nikichine@gmail.com

- Inna Botcharov
  Adjoint.
  Tél.: +33 (0) 6 50 64 01 26
  E-mail: inessa0228@mail.ru

Source (en russe) : Centre de pèlerinage du diocèse de Chersonèse.

Don d’une relique de saint Vigor le Grand à la paroisse orthodoxe de Colombelles

Icône de saint Vigor de Bayeux, vénérée à la paroisse orthodoxe st-Serge et st-Vigor à Colombelles.

Samedi 14 décembre, à 17 heures, à l'église Saint-Vigor le Grand, à Saint Vigor le Grand dans le Calvados, une relique de saint Vigor sera remise au père Pierre Argouet pour la paroisse orthodoxe Saint-Serge et Saint-Vigor à Colombelles près de Caen (histoire de la paroisse). C'est l'évêque catholique, Mgr Jean-Claude Boulanger, assisté par l'archiprêtre Laurent Berthout, curé de la cathédrale, et les fidèles, qui remettra la relique. La chorale orthodoxe de la paroisse de Colombelles accompagnera la réception et translation de la relique avec le tropaire dédié à saint Vigor le Grand, qui fut évêque de Bayeux au VIe siècle.

Source : Orthodoxie.com

samedi 7 décembre 2013

Liturgie devant les reliques de sainte Hélène


SAMEDI 14 DÉCEMBRE 2013 à 9h30 sera célébrée la Divine Liturgie devant les reliques de sainte Hélène dans l'église saint Leu - saint Gilles à Paris (92 rue st Denis, métro Etienne Marcel).

Renseignements complémentaires : Alla Gouraud, 06 32 49 46 10.

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L’ACATHISTE AUX STS CONSTANTIN ET HELENE y est également récité tous les vendredis à 16h
à partir du 6 septembre 2013 jusqu’au 27 juin 2014


Pour consulter le CALENDRIER des offices orthodoxes devant les reliques de sainte Hélène (Année ecclésiale 2013/2014), cliquez ICI.


N.B : Les Offices sont en Slavon et en Français.

lundi 2 décembre 2013

Vénération de la Sainte Couronne d'Epine


L'Assemblée des Évêques orthodoxes de France annonce dans son dernier communiqué, daté du 15 novembre 2013, aux "fidèles orthodoxes de France que le 6 décembre prochain à 15h aura lieu à la Cathédrale Notre Dame de Paris un office qui sera présidé par le Métropolite Emmanuel pour la vénération de la Sainte Couronne d’Epine."
Source

dimanche 1 décembre 2013

Godoncourt : Les soeurs quittent le monastère

Elles ont attendu en espérant que le Ciel les aide. Mais aujourd’hui, les sœurs orthodoxes de Godoncourt doivent se rendre à l’évidence. Elles quittent le monastère faute d’argent pour l’entretenir.

« Lucides » les sœurs du patriarcat de Serbie sont dans l’obligation de quitter l’édifice. Elles s’installeront courant décembre en Mayenne. (Photo Philippe BRIQUELEUR)

GODONCOURT

Elles ont prié pour qu’un mécène leur offre ce qu’elles voulaient : rester ici, à Godoncourt, dans leur monastère. Mais Dieu en a décidé autrement. Les sept sœurs orthodoxes du monastère du patriarcat de Serbie vont, à contre cœur, quitter ce lieu chargé de souvenirs dans quelques semaines. « Nous sommes très attristées », confie sœur Elena, la mère supérieure. Tristes de partir de cet édifice qu’elles occupent depuis 2002. « Mais il faut se rendre à l’évidence et être lucide », poursuit-elle. Faute de finances suffisantes, la communauté, et plus généralement le diocèse orthodoxe serbe, ne peut plus entretenir le bâtiment.

Le toit menace de s’effondrer

A leur arrivée, cet ancien couvent fondé en 1843 était déjà délabré. Mais elles n’avaient pas peur de se retrousser les manches pour redonner un peu d’éclat aux murs. Sauf que ces menus travaux en appelaient d’autres… Dans la chapelle, la communauté de sœurs est obligée de prier aux cierges car l’électricité y est défaillante. Sans parler des problèmes de chauffage récurrents. « La première année, les habitants sont même venus nous apporter des couvertures et le maire un poêle à bois pour que l’on se chauffe correctement », explique sœur Clara. Et si ça n’était que ça…
L’an passé, les fortes chutes de neige n’ont pas arrangé les choses. Sous le poids de la poudreuse, la toiture s’est affaissée. Concrètement, aujourd’hui, le toit menace de s’effondrer. Et les sœurs n’ont pas les moyens de payer. Alors qu’elles ne vivent que de leurs réalisations (peinture sur œufs, bougies décoratives, reliures, calligraphies, enluminures…), elles ne peuvent demander de prêt. « De toute façon, c’est une somme que l’on ne pourrait pas honorer », souligne sœur Elena. « Quel est le but de notre communauté ? », se demandent-elles. A chercher quelques sous ici et là, les sœurs ne remplissent plus leur mission, ne s’astreignent plus à leur vocation première c’est-à-dire prier. « Notre décision a été prise dans la sérénité. »

Bon espoir

Après un « au revoir » aux habitants du village ce dimanche, la communauté rejoindra la Mayenne. Les sœurs s’installeront dans le petit village de Fontaine-Daniel sur des terres léguées à l’église orthodoxe. « Mais on se sentira toujours vosgiennes », confient-elles émues.
Le monastère de Godoncourt, lui, verra peut-être une nouvelle communauté s’installer d’ici quelques mois. « Nous avons bon espoir , relève sœur Elena. Il y a d’autres communautés » en l’occurrence russes ou roumaines dont les diocèses sont plus aisés « qui sont intéressées ». Les sœurs, elles, fidèles à leur conviction seront « toujours là pour faire le lien ».
Les moniales invitent ce dimanche à 15 h 30 tous les proches, les habitants et toutes les personnes qui ont apporté aide et soutien à venir leur dire « au revoir » au monastère de Godoncourt.

Charlotte OVERNEY

mardi 26 novembre 2013

Vénération de la Sainte Croix près de Poitiers

(Le reliquaire de la sainte Croix reçu de Constantinople)

Comme chaque année, la Paroisse orthodoxe Saint-Hilaire à Poitiers est invité par l'abbaye Sainte-Croix, fondé par sainte Radegonde au VIe siècle, à venir assister aux vêpres de la communauté monastique catholique-romaine, lesquelles sont suivies par la vénération de la relique de la Sainte et Vivifiante Croix du Seigneur que sainte Radegonde reçue à sa demande de l'empereur de Constantinople Justin II en 569.

Rendez-vous Dimanche 1er Décembre à 17h30 pour les vêpres dans l'église de l'abbaye :
Abbaye Sainte-Croix
Lieu dit La Cossonnière
Chemin de la Cadoulière
86 280 Saint Benoît
Lien Google Map

lundi 18 novembre 2013

Pèlerinage du Séminaire orthodoxe russe à Reims / Compte-Rendu

Sur le site du Séminaire orthodoxe russe en France, nous trouvons publié le compte-rendu d'un pèlerinage à Reims qui avait été annoncé fin octobre, que nous reproduisons pour nos lecteurs in-extenso:


Pèlerinage du Séminaire à Reims: liturgie auprès des reliques de saint Rémi, acathiste à la cathédrale et prière pour les soldats

L'ensemble des séminaristes, accompagnés par le recteur, le P. Alexandre Siniakov, et son adjoint M. Victor Smirnov, ainsi que neuf laïcs amis du Séminaire, se sont rendus le samedi 9 novembre en pèlerinage à Reims. C'était le premier pèlerinage de ce genre dans un diocèse de France. Il avait obtenu la bénédiction de l'archevêque de Reims, Mgr Thierry Jordan, et de l'évêque Nestor de Chersonèse. 


Dès l'arrivée à Reims, une liturgie a été célébrée dans la Basilique Saint-Rémi, auprès des reliques de l'Apôtre des Francs qui a baptisé le roi Clovis, premier monarque mérovingien à embrasser la foi orthodoxe et à rejoindre l'Église catholique (indivise). Avant la célébration, le groupe orthodoxe fut salué, au nom de l'Archevêque de Reims, par le P. Jean Larghi, chancelier du diocèse et délégué aux relations avec les autres chrétiens. Le P. Larghi a rappelé que saint Rémi appartient non pas aux catholiques exclusivement, mais fait partie de l'histoire commune des chrétiens, bien avant leurs divisions. 


La liturgie, célébrée en français et en slavon, était présidée par le P. Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire, qui, après la lecture de l'Évangile, s'est adressé à l'assemblée avec une homélie dont le texte est publié à cette page [NDLR : ou ci-après]. Pendant les litanies suivant l'homélie, une prière pour le repos de l'âme de la reine de France Anne de Russie (ou de Kiev), fille du grand-prince de Kiev Iaroslav le Sage, épouse du roi Henri Ier, qui connut la basilique (consacrée en 1049) et qui fut couronnée à Reims, a été élevée. A la fin de la liturgie, après le renvoi, tous se sont rendus en procession auprès de la châsse contenant les reliques de saint Rémi pour chanter un tropaire et un mégalynaire en son honneur. 

Dans l'après-midi, le groupe des pèlerins, accompagné par le P. Jean Larghi et M. Marc Bouxin, conservateur en chef du patrimoine de la Ville de Reims et directeur du Musée Saint-Rémi, a visité le Fort de la Pompelle où un monument est érigé à la mémoire des soldats du Corps expéditionnaire impérial russe qui a combattu, aux côtés des soldats français, en 1914-1916 pour la défense de la ville de Reims. Après la visite du Fort, contenant de nombreux souvenirs des soldats russes, un office des défunts a été célébré à leur mémoire à l'entrée de la bâtisse. 

Ensuite, ce fut la visite de la cathédrale Notre-Dame de Reims, lieu du sacre des rois de France, qui a accueilli aussi les empereurs russes Pierre le Grand et Nicolas II. Dans la cathédrale carolingienne, que l'actuel édifice gothique a remplacée au XIIIe siècle, Anne de Russie épousa le roi Henri Ier et fut couronnée reine. Dans la cathédrale, la délégation du Séminaire orthodoxe a chanté l'hymne acathiste à la Mère de Dieu, devant l'autel principal. 

La journée s'est terminée par la visite de l'ancienne abbaye royale Saint-Rémi, aujourd'hui musée. C'est le directeur du musée et son fondateur M. Marc Bouxin qui a guidé les hôtes orthodoxes, à travers ses salles remplies de magnifiques souvenirs de l'histoire religieuse, civile et militaire de Reims, ainsi que de la présence russe dans la ville au XIXe et XXe siècle. Dans la salle capitulaire du XIIe siècle, devant l'ancienne châsse de saint Rémi, les séminaristes ont chanté le mégalynaire en l'honneur du saint évêque.

Un album de cinquante photographies de ce pèlerinage est publié à cette page.

Source.

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Homélie à la Basilique Saint-Rémi de Reims : "Personne n'allume une lampe pour la recouvrir d'un pot ou pour la mettre sous un lit".

Ci-dessous texte de l'homélie prononcée par le P. Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire orthodoxe russe en France, à la liturgie célébrée le 9 novembre 2013 à la Basilique Saint-Rémi de Reims: 

« Personne n'allume une lampe pour la recouvrir d'un pot ou pour la mettre sous un lit ; mais on la met sur un support pour que ceux qui entrent voient la lumière » (Lc 8, 16) : la lecture de l’Évangile que nous venons d’entendre n’a pas été choisie spécialement, c’est la lecture habituelle de ce samedi de l’année. Pourtant, je crois qu’elle convient parfaitement aux circonstances extraordinaires dans lesquelles nous célébrons cette liturgie : la première liturgie orthodoxe dans le rite byzantin-slave dans cette auguste basilique, auprès des reliques de saint Rémi. [NDLR: Souligné par nos soins].

C’est bien lui, le bienheureux Rémi, qui a fait venir dans cette ville notre petit groupe de séminaristes et de laïcs orthodoxes. Le Seigneur nous a réunis aujourd’hui dans cette abbatiale renommée autour de la lampe de saint Rémi qui, mille cinq cents ans après sa mort, continue à briller parmi les chrétiens pour la grande gloire de Dieu qui l’avait fait évêque de cette ville. J’aimerais remercier l’Église de Reims – en particulier son Archevêque et M. le Chancelier qui le représente ici – d’avoir permis à la lampe de saint Rémi de briller aussi pour les pèlerins orthodoxes que nous sommes, de ne pas l’avoir cachée, mais de nous avoir permis de rendre grâce à Dieu auprès du magnifique support – cette basilique et ce somptueux reliquaire – qui la maintiennent allumée et exposée au regard des fidèles chrétiens et du monde entier. 

Nous trouvons, chers frères et sœurs, dans ces paroles du Christ que nous venons d’entendre la raison de notre vénération de nos saints prédécesseurs dans la foi. Ils sont les luminaires de la grande Lumière divine. Ils sont pour nous les lampes qui rayonnent de l’inextinguible feu de la divinité. 

Dans les saints nous contemplons, de manière bien concrète, ce qu’est la synergie entre Dieu et l’homme. Nous voyons en eux ce que signifie effectivement être l’image du Créateur. Nous observons, sur leur exemple, l’incroyable intimité, la parenté réelle entre Dieu et les hommes. Nous les aimons comme de vrais enfants de Dieu, comme les vrais parents du Seigneur Jésus, ceux auxquels il pensait quand il disait : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique ». 

Aujourd’hui, nous sommes venus à Reims pour vénérer un grand membre de la famille de Dieu, un admirable frère de notre Seigneur Jésus-Christ : le bienheureux Rémi évêque, que je vous propose de prier tout particulièrement pour l’unité de tous les enfants du Très-Haut et surtout pour l’unité de l’ensemble des chrétiens.