Pèlerinage du Séminaire à Reims: liturgie auprès des reliques de saint Rémi, acathiste à la cathédrale et prière pour les soldats
L'ensemble des séminaristes, accompagnés par le recteur, le P. Alexandre Siniakov, et son adjoint M. Victor Smirnov, ainsi que neuf laïcs amis du Séminaire, se sont rendus le samedi 9 novembre en pèlerinage à Reims. C'était le premier pèlerinage de ce genre dans un diocèse de France. Il avait obtenu la bénédiction de l'archevêque de Reims, Mgr Thierry Jordan, et de l'évêque Nestor de Chersonèse.
Dès l'arrivée à Reims, une liturgie a été célébrée dans la Basilique Saint-Rémi, auprès des reliques de l'Apôtre des Francs qui a baptisé le roi Clovis, premier monarque mérovingien à embrasser la foi orthodoxe et à rejoindre l'Église catholique (indivise). Avant la célébration, le groupe orthodoxe fut salué, au nom de l'Archevêque de Reims, par le P. Jean Larghi, chancelier du diocèse et délégué aux relations avec les autres chrétiens. Le P. Larghi a rappelé que saint Rémi appartient non pas aux catholiques exclusivement, mais fait partie de l'histoire commune des chrétiens, bien avant leurs divisions.
La liturgie, célébrée en français et en slavon, était présidée par le P. Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire, qui, après la lecture de l'Évangile, s'est adressé à l'assemblée avec une homélie dont le texte est publié à cette page [NDLR : ou ci-après]. Pendant les litanies suivant l'homélie, une prière pour le repos de l'âme de la reine de France Anne de Russie (ou de Kiev), fille du grand-prince de Kiev Iaroslav le Sage, épouse du roi Henri Ier, qui connut la basilique (consacrée en 1049) et qui fut couronnée à Reims, a été élevée. A la fin de la liturgie, après le renvoi, tous se sont rendus en procession auprès de la châsse contenant les reliques de saint Rémi pour chanter un tropaire et un mégalynaire en son honneur.
Dans l'après-midi, le groupe des pèlerins, accompagné par le P. Jean Larghi et M. Marc Bouxin, conservateur en chef du patrimoine de la Ville de Reims et directeur du Musée Saint-Rémi, a visité le Fort de la Pompelle où un monument est érigé à la mémoire des soldats du Corps expéditionnaire impérial russe qui a combattu, aux côtés des soldats français, en 1914-1916 pour la défense de la ville de Reims. Après la visite du Fort, contenant de nombreux souvenirs des soldats russes, un office des défunts a été célébré à leur mémoire à l'entrée de la bâtisse.
Ensuite, ce fut la visite de la cathédrale Notre-Dame de Reims, lieu du sacre des rois de France, qui a accueilli aussi les empereurs russes Pierre le Grand et Nicolas II. Dans la cathédrale carolingienne, que l'actuel édifice gothique a remplacée au XIIIe siècle, Anne de Russie épousa le roi Henri Ier et fut couronnée reine. Dans la cathédrale, la délégation du Séminaire orthodoxe a chanté l'hymne acathiste à la Mère de Dieu, devant l'autel principal.
La journée s'est terminée par la visite de l'ancienne abbaye royale Saint-Rémi, aujourd'hui musée. C'est le directeur du musée et son fondateur M. Marc Bouxin qui a guidé les hôtes orthodoxes, à travers ses salles remplies de magnifiques souvenirs de l'histoire religieuse, civile et militaire de Reims, ainsi que de la présence russe dans la ville au XIXe et XXe siècle. Dans la salle capitulaire du XIIe siècle, devant l'ancienne châsse de saint Rémi, les séminaristes ont chanté le mégalynaire en l'honneur du saint évêque.
Un album de cinquante photographies de ce pèlerinage est publié à cette page.
Source.
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Homélie à la Basilique Saint-Rémi de Reims : "Personne n'allume une lampe pour la recouvrir d'un pot ou pour la mettre sous un lit".
Ci-dessous texte de l'homélie prononcée par le P. Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire orthodoxe russe en France, à la liturgie célébrée le 9 novembre 2013 à la Basilique Saint-Rémi de Reims:
« Personne n'allume une lampe pour la recouvrir d'un pot ou pour la mettre sous un lit ; mais on la met sur un support pour que ceux qui entrent voient la lumière » (Lc 8, 16) : la lecture de l’Évangile que nous venons d’entendre n’a pas été choisie spécialement, c’est la lecture habituelle de ce samedi de l’année. Pourtant, je crois qu’elle convient parfaitement aux circonstances extraordinaires dans lesquelles nous célébrons cette liturgie : la première liturgie orthodoxe dans le rite byzantin-slave dans cette auguste basilique, auprès des reliques de saint Rémi. [NDLR: Souligné par nos soins].
C’est bien lui, le bienheureux Rémi, qui a fait venir dans cette ville notre petit groupe de séminaristes et de laïcs orthodoxes. Le Seigneur nous a réunis aujourd’hui dans cette abbatiale renommée autour de la lampe de saint Rémi qui, mille cinq cents ans après sa mort, continue à briller parmi les chrétiens pour la grande gloire de Dieu qui l’avait fait évêque de cette ville. J’aimerais remercier l’Église de Reims – en particulier son Archevêque et M. le Chancelier qui le représente ici – d’avoir permis à la lampe de saint Rémi de briller aussi pour les pèlerins orthodoxes que nous sommes, de ne pas l’avoir cachée, mais de nous avoir permis de rendre grâce à Dieu auprès du magnifique support – cette basilique et ce somptueux reliquaire – qui la maintiennent allumée et exposée au regard des fidèles chrétiens et du monde entier.
Nous trouvons, chers frères et sœurs, dans ces paroles du Christ que nous venons d’entendre la raison de notre vénération de nos saints prédécesseurs dans la foi. Ils sont les luminaires de la grande Lumière divine. Ils sont pour nous les lampes qui rayonnent de l’inextinguible feu de la divinité.
Dans les saints nous contemplons, de manière bien concrète, ce qu’est la synergie entre Dieu et l’homme. Nous voyons en eux ce que signifie effectivement être l’image du Créateur. Nous observons, sur leur exemple, l’incroyable intimité, la parenté réelle entre Dieu et les hommes. Nous les aimons comme de vrais enfants de Dieu, comme les vrais parents du Seigneur Jésus, ceux auxquels il pensait quand il disait : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique ».
Aujourd’hui, nous sommes venus à Reims pour vénérer un grand membre de la famille de Dieu, un admirable frère de notre Seigneur Jésus-Christ : le bienheureux Rémi évêque, que je vous propose de prier tout particulièrement pour l’unité de tous les enfants du Très-Haut et surtout pour l’unité de l’ensemble des chrétiens.
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