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dimanche 18 juin 2017

Vénération des saints locaux

Voici le décret rédigé par les évêques de l’Eglise Russe Hors Frontières en Europe de l’Ouest, présidés par l’archevêque Jean Maximovitch, à propos de la vénération des saints occidentaux. Rédigé en 1952, ce décret et la liste de saint qui y fait suite, sont certes incomplet mais constituait un préliminaire :

« La conférence des évêques tenue à Genève les 16 et 17 septembre (ancien style) 1952 a inscrit à son ordre du jour la vénération des saints locaux sous la présidence de l’archevêque Jean.
Le dernier synode général (de tous les évêques de l’Eglise Russe Hors Frontières) avait déjà statué, vu la reconnaissance de saint Anschaire illuminateur du Danemark et de la Suède, de laisser à chaque évêque local son autonomie de décision pour promouvoir la célébration des saints locaux. Sur la base de cette déclaration, la conférence a poursuivi ses travaux sur la question. L’archevêque Jean a tracé une brève biographie de saint Anschaire, qui siégeait à Hambourg et à Brême : nulle raison de douter de sa sainteté, de son labeur apostolique, des miracles opérés par ses reliques. Si le Seigneur lui-même l’a glorifié, ce serait impudent de notre part de ne pas vénérer sa sainteté. Saint Anschaire est véritablement un saint qui plaît à Dieu, célébré par l’Eglise Orthodoxe en Occident avant sa rupture avec l’Eglise Catholique. On doit donc le célébrer comme tous les autres saints. Sa fête tombe le 3 février (865). On introduira saint Anschaire, hiérarque de l’Eglise, dans les calendriers.
D’autres saints d’Occident devraient être célébrés à l’égal de ceux de l’Eglise orthodoxe d’Orient, car leur vénération remonte à la plus haute antiquité. Parmi eux se trouvent :
[ndlr: Les traducteurs ont ajouté des informations complémentaires entre parenthèses.]

1. Saint Victor, martyr de Marseille +304 (21 juillet. Saint Jean Cassien bâtit un monastère sur sa tombe au Ve siècle).
2. Saint Pothin, prédécesseur de saint Irénée au siège épiscopal de Lyon (Martyr, +177, 2 juin).
3. Les martyrs de Lyon :  saint Alexandre (24 avril) et saint Epipode (22 avril) - (compagnons martyrisés peu de temps après saint Pothin ; leurs reliques furent conservées longtemps avec celles de saint Irénée) ; sainte Blandine et ses compagnons (2 juin, martyrisée avec saint Pothin en 177).
4. Saint Félicien (évêque de Foligno en Ombrie, Italie ; martyrisé en 252, le 24 janvier).
5. Sainte Geneviève +512, 3 janvier (vierge consacrée au Christ par saint Germain d’Auxerre, célèbre par ses miracles ; patronne de Paris).
6. Saint Germain d’Auxerre +488, 31 juillet (évêque, mort à Ravenne ; délivra la Grande Bretagne de l’hérésie pélagienne).
7. Saint Loup de Troyes +479 (évêque et confesseur ; alla en Grande-Bretagne avec saint germain combattre l’hérésie pélagienne ; évêque de Troyes pendant 52 ans).
8. Saint Germain de Paris +576, 28 mai (abbé, puis évêque de Paris).
9. Saint Cloud (Clodoald), +560, 7 septembre (prêtre et confesseur ; fonda un monastère près de Paris).
10. Les prédicateurs en Irlande, France, Suisse, Italie : saint Colomban (615, 21 novembre, abbé fondateur de plusieurs monastères dont Luxeuil en France et Boddio en Italie où il mourut) ; saint Fridolin (devint moine à Poitiers et répandit la vénération de saint Hilaire ; puis missionnaire en Suisse et en Haute Rhénanie ; VIIe siècle, 6 mars) ; saint Gall (disciple de saint Colomban, ermite en Suisse ; +646; 16 octobre).
11. Sainte Clotilde, Reine de France, +545 (3 juin ; par ses prières, son époux Clovis, Roi des Francs, embrassa la foi du Christ).
12. Saint Hilaire de Poitiers (évêque et confesseur ; conduisit la lutte contre l’arianisme en Occident ; +368, 13 janvier).
13. Saint Honorat de Lérins, fondateur du monastère de Lérins puis archevêque d’Arles ; +429, 16 janvier).
14. Saint Vincent de Lérins, docteur de l’Eglise (prêtre, auteur du Commonitorium ; +env. 450, 24 mai).
15. Saint Patrick, illuminateur de l’Irlande (évêque et confesseur, consacré par saint Germain d’Auxerre ; premier prédicateur du Christ en Irlande ; +env. 461, 17 mars).

La résolution suivante a été prise en ce qui concerne la vénération des saints occidentaux :
« Sur les lieux de notre diaspora, nous avons trouvé des missionnaires et des ascètes de toute antiquité. Attachés à faire mémoire de ceux qui ont plu à Dieu, nous glorifions le Seigneur admirable dans ses saints en célébrant les souffrances et les labeurs ascétiques des saints dont nous ne connaissions pas les noms ; nous leur demandons d’être nos intermédiaires et nos intercesseurs devant Dieu. Ainsi établissons-nous la vénération de ces justes par l’Eglise orthodoxe entière ; nous appelons les pasteurs et les fidèles à les révérer et à recourir à leurs prières. »

Saint Jean de Shanghaï et de San Francisco (1896-1966) : Thaumaturge, Témoignages rassemblés et édités par la Fraternité saint-Herman-de-l’Alaska, traduit par Michel Epstein, Ed. François-Xavier De Guibert, Paris, 2007. p.62-64.


dimanche 6 décembre 2015

Monastère Saint-Nicolas


Le monastère orthodoxe saint-Nicolas, est installé depuis 1965 dans le hameau de la Dalmerie, dans une vallée des monts d'Orb dans le département de l'Hérault, à environ 85 km à l’ouest de Montpellier et à 60 km au nord-est de Béziers.


On aperçoit l'église principale du monastère, ainsi que les bâtiments agricoles. En effet, dès le début la communauté afin d'assurer sa subsistance a développé une activité agricole: l'élevage de chèvre et la fabrication artisanale de fromage nommé "Saint Nicolas".

Le fondateur du monastère est l'Archimandrite du Trône Œcuménique Benoît, abbé émérite et père spirituelle de la communauté.
"Le monastère a été fondé en 1962 à Montbrison, dans la Drôme, à proximité de Valréas. Les conditions matérielles (manque d’eau, aucune possibilité d’extension) ont obligé les moines à déménager. Ils trouvèrent au hameau de la Dalmerie, aux limites des départements de l’Hérault et de l’Aveyron, les conditions favorables pour s’installer de manière définitive. Ce qu’ils ont fait, le 21 novembre 1965."



Dans l'un des bâtiment conventuel, le monastère dispose également d'une chapelle dédiée à saint Nicolas archevêque de Myre en Lycie, protecteur du monastère.
Fronton au dessus de la porte de la chapelle saint Nicolas.


Afin d’accueillir les fidèles dans de meilleur condition, le monastère décida d'érigé une église dédié à la Dormition de la Mère de Dieu. En 1990, la première pierre de l'église de la Dormition est posée, laquelle sera inaugurée en 1995.

Magnifique église de style byzantin, "le plan a été établi par M. Georges Axiotis, architecte officiel de l’église d’Hellade, qui a consacré toute sa carrière à la construction et à la restauration d’églises byzantines, tant en Grèce, qu’à Chypre et au Moyen-Orient. Le projet a été élaboré en concertation avec l’Higoumène et les moines de la Dalmerie, notamment avec l’Archimandrite Marc, de bienheureuse mémoire, chargé par le Métropolite et l’Higoumène d’être le maître-d’œuvre de cette construction." L'édifice possède également une crypte en raison de la déclivité du terrain.


Les peintures murales, achevées en 2007, ainsi que les icônes de l'iconostase ont été réalisés au monastère. Le programme iconographique murale est sobre, relevant de l'unique nécessaire propre à l'esprit monastique latin.


"Les aménagements intérieurs répondent aux exigences esthétiques de la tradition architecturale byzantine. Le sol est fait d’un tapis de marbre au dessin harmonieux, utilisant deux nuances de marbre de Livadia en Grèce. L’autel est également en marbre. Le mobilier a été fait en partie à Athènes (stalles en chêne), en partie en France. Le templon de l’iconostase, c’est-à-dire la cloison de bois sur laquelle viennent reposer les icônes de l’iconostase, est en tilleul de Serbie. Il a été offert généreusement par Sa Béatitude, Mgr Christodoulos (+ 2008), Archevêque d’Athènes et de toute l’Hellade, primat de l’Église de Grèce, alors qu’il était encore Métropolite de Dimitrias et Volos. Dans cette région se trouve une importante communauté de grecs réfugiés d’Asie Mineure qui ont maintenu les traditions architecturales et d’ornementation de leurs régions d’origine. C’est dans ce style qu’un artisan de cette communauté a réalisé le templon : un seul rang d’icônes, surmonté dune corniche."



Chapiteaux de marbre sculpté, représentant des scènes majeures de l'économie du Salut. Cela fait inévitablement pensée aux chapiteaux sculptés que l'on retrouve dans l'architecture romane en occident, dont l'architecture de cette église s'inspire également.


Dans l'église, le pèlerin trouvera notamment quelques reliques, l'une d'elle étant une étole et un chapelet ayant appartenu a saint Jean de San Franscico, lequel a été durant quelques années évêque en France.




Le monastère possède également une procure à Béziers : Métochion Saint Jean-Baptiste (31 bis rue du Touat).

N.B: Les paragraphes entre " " sont tiré du site du monastère dalmerie.com
N.B: Nous avons appris récemment que le monastère avait suspendu son activité agricole (voir onglet Fromagerie). La raison est humaine : le manque de moine. Les anciens étant partit rejoindre le Seigneur, le monastère peine à trouver le renouvellement nécessaire pour assurer sa pérennité. Espérons que par les prières de saint Nicolas, de l'archimandrite Benoît et de l'higoumène Gabriel, ce lieu de prière orthodoxe perdure.

Icône de st Nicolas vénérée dans l'église de la Dormition

Publié en la fête de saint Nicolas archevêque de Myre

vendredi 17 octobre 2014

Une interview de Bernard Le Caro


Sur Orthodoxologie: une interview très intéressante de Bernard le Caro à la revue serbe Geopolitika, dont nous aimerions souligner quelques passages :

2. Lorsque vous êtes devenu chrétien orthodoxe, à quel point étiez-vous conscient que vous reveniez à la maison – car, ne l’oublions pas, la France, votre patrie, était, à l’instar de l’Irlande, l’ornement de l’Occident orthodoxe, pleine de saints, depuis les martyrs de l’Eglise ancienne comme St Irénée, également un grand théologien, en passant par Ste Geneviève, saint Cassien le Romain, jusqu’aux ascètes des Gaules..

Je dois dire que cette conscience m’est venue un peu plus tard, même si c’est le commonitorium de St Vincent de Lérins qui, entre autres, m’a persuadé du manque de fondement du dogme papal. St Jean de Changhaï  a « donné le coup d’envoi » à la vénération des anciens saints qui en Occident même n’étaient plus vénérés, alors qu’il y a pratiquement, chaque jour, dans le calendrier, au moins un saint du territoire de la France actuelle, antérieur au XIème s. On peut ajouter à cela que plus de dix pour cent des communes françaises portent le nom d’un saint. Non seulement des saints de la Gaule ancienne, mais aussi des saints de toute l’Église universelle. Par exemple, ma commune natale porte le nom de St Germain de Constantinople. Sur les traces de St Jean, les orthodoxes russes de Grande Bretagne célèbrent désormais tous les saints des Iles britanniques, qui sont innombrables. Il en est de même en Suisse, où un office de tous les saints qui y ont vécu, est célébré annuellement par les paroisses orthodoxes russes. Il y a même maintenant  un office en slavon qui leur est dédié ! Cette vénération des saints anciens a donné une nouvelle vie à leurs reliques : les orthodoxes célèbrent des offices devant celles-ci, alors qu’elles étaient souvent à l’abandon. Et lorsque je dis une nouvelle vie, ce n’est pas théorique. Alors que je m’étais rendu avec un prêtre grec dans une église contenant les reliques d’un saint du Vème siècle, le prêtre les prit dans sa main, et une odeur très forte s’en dégagea. Vous disiez, que je suis « rentré à la maison, dans l’Église orthodoxe ». Mais on voit aussi que les saints, rentrant dans l’Église orthodoxe rentrent aussi à la maison. Il y a encore en France des reliques de grands saints, dérobées lors du sac de Constantinople, et ces reliques étaient également oubliées. C’est le cas, par exemple, du Crâne de St Jean Baptiste qui se trouvait relégué dans la sacristie de la cathédrale d’Amiens, et qui est maintenant accessible au public. Et cela grâce aux milliers d’orthodoxes qui viennent depuis la Russie le vénérer. Il en est de même des reliques de la sainte impératrice Hélène, à Paris. Les orthodoxes célèbrent souvent des offices d’intercession devant ces reliques. Il y a à cet égard un grand changement dans le clergé catholique-romain, qui laisse volontiers les églises à disposition des orthodoxes. Certains d’entre eux voient dans l’Église orthodoxe l’Église primitive, même s’ils ne peuvent faire le pas…

3. La France, au cours des siècles, a combattu courageusement l’enseignement sur l’infaillibilité papale. Parmi les grands témoins de la vérité à ce sujet, il y a entre autres l’archiprêtre Vladimir Guettée qui, au XIXème siècle est devenu orthodoxe et a écrit un livre, à ce jour insurpassé, sur le primat papal. Dîtes-nous quelque chose à ce sujet.  

Le Père Vladimir Guettée était un solide historien qui aimait la vérité. C’est son étude de l’histoire de l’Église qui l’a conduit à l’Orthodoxie. En examinant scrupuleusement et impartialement les arguments en faveur de la primauté papale, il en est venu à la conclusion que l’Église qui avait préservé l’enseignement des Apôtres et des Pères était l’Église orthodoxe. Son livre « la Papauté schismatique », traduite ensuite en plusieurs langues, est une étude exhaustive : siècle par siècle, il démontre qu’un « évêque des évêques » n’a pas existé dans l’Église du premier millénaire. Fait étonnant, St Théophane le Reclus conseillait la lecture du livre du père Guettée à ceux qui en Russie lisaient le français. Lui-même parlait couramment cette langue. Dans sa réclusion, il lisait la revue « L’union chrétienne » dirigée par Guettée. Maintenant, s’il est vrai qu’au cours du second millénaire, les Français ont lutté contre l’absolutisme papal, il faut encore souligner qu’au cours des premiers siècles la Gaule avait conservé de façon éclatante l’ancienne ecclésiologie. Je citerai les conciles de la Gaule du Vème siècle : l’un de ceux-ci condamna une hérésie locale et demanda au pape de Rome, non pas son opinion, non pas de confirmer la décision…  mais de communiquer celle-ci aux autres Églises !

4. Vous vivez depuis plusieurs décennies en Suisse et appartenez à l’Eglise russe hors frontières du Patriarcat de Moscou. Vous avez fourni votre apport à l’union de l’Eglise russe hors-frontières et du Patriarcat de Moscou. Quelle est votre expérience de l’Orthodoxie à l’étranger et comment s’est passé le processus d’union après la chute du communisme ?
[...]
Quant à moi, j’étais chargé de toute autre chose : évoquer la mission de l’Orthodoxie en Occident. J’ai rappelé que selon St Jean de Changhaï, la diaspora russe avait pour mission de ré-évangéliser – selon la foi droite – l’Occident. J’ajouterai que ce n’est pas seulement la tâche des Russes, mais de tous les autres peuples orthodoxes présents en Occident !
[...]

mardi 1 janvier 2013

Que renaisse la France Orthodoxe !

Bonjour et Bienvenue,

Nous commencerons ici ce blog et cette nouvelle année, par une homélie de st Jean de Shangaï et de San Francisco. Cela pourrait paraître incohérent pour un blog souhaitant faire (re)découvrir les racines chrétiennes orthodoxes de la France à travers l'Histoire, les saints et les lieux qui leurs sont attachés, pourtant c'est bien grâce tout d'abord aux immigrés grec et russe (puis d'autres nations par la suite) que la flamme de la sainte foi orthodoxe a pu reprendre vie sur cette terre comme partout ailleurs en Occident, dissipant ainsi les ténèbres de l'hérésie et permettant aux occidentaux de retrouver le havre du Salut qu'est l'Eglise et de se désaltérer aux sources vivifiantes de l'antique foi chrétienne orthodoxe qui jadis fleurissait sur cette terre.
Aussi il est tout à fait légitime de commencer notre pèlerinage avec ce grand saint que fut Jean de Shangaï, parfois appelé l'Apôtre de la diaspora, auquel nous consacrerons d'autres messages, et de l'inaugurer avec cette homélie :

« Le Christ ressuscité a envoyé les apôtres prêcher dans tous les pays. L’Église du Christ ne fut pas fondée pour un seul peuple, pour un seul pays, mais pour le monde entier. Tous les hommes, tous les peuples, tous les pays sont appelés à la foi du Dieu véritable.
Les apôtres ont pleinement accompli l’ordre du Christ en parcourant toutes les nations. Simon le Zélote est allé en Angleterre ; Jacques, fils de Zébédée, en Espagne ; Thomas, aux Indes et, selon la Tradition, il a poursuivi jusqu’en Chine. L’apôtre André a prêché en Russie et en Grèce. Suivant la tradition établie, Lazare, le ressuscité après quatre jours, fuyant devant les Juifs qui voulaient le massa­crer, est arrivé en France. Avec ses sœurs, Marthe et Marie, il s’est installé à Marseille et a prêché en Provence. Trophime d’Arles et d’autres disciples d’entre les soixante-dix ont sillonné la France.
Ainsi, dès les temps apostoliques, la foi orthodoxe du Christ fut prêchée en Gaule, la France actuelle. C’est à l’Église orthodoxe qu’appartiennent saint Martin de Tours, le grand Cassien, fondateur de l’abbaye de Marseille où, durant de longues années, il donna l’exemple de la vie ascétique, saint Germain de Paris et sainte Geneviève, parmi une multitude d’autres. Voilà pourquoi la foi orthodoxe n’est pas, pour les Français, celle d’un peuple étranger. C’est la leur, confessée ici, en France, par leurs ancêtres depuis les temps anciens : elle est la foi de leurs pères.
Sincèrement et chaleureusement, nous souhaitons que la foi orthodoxe, dans sa forme propre au génie français, rétablie sur le sol de France, redevienne pour tout son peuple la foi maternelle, comme elle l’est demeurée pour les Russes, les Serbes, les Grecs, selon l’esprit particulier de chacun de ces peuples.
Le propre du calendrier oriental — le pentecostaire — glorifie aujourd’hui (1), tout comme le sanctoral occidental, le saint archange Michel, qui s’est manifesté également, en Orient et en Occident, afin de vivifier les forces spirituelles des hommes pour les actes héroïques, de même qu’il inspira jadis à Jeanne d’Arc la lutte pour la liberté de la France.
Aujourd’hui, selon l’ancien calendrier, l’Église orthodoxe glorifie le saint apôtre Marc, l’un des quatre évangélistes qui, avant de partir pour Alexandrie, vint en Europe occidentale où il écrivit son saint Évangile — à Rome — en latin même selon certains.
À présent, nous en avons la conviction, l’élévation politique et patriotique de la France s’accomplit : qu’elle soit unie à son élévation spirituelle ! Que renaisse la France orthodoxe et que la bénédiction divine soit sur elle ! »

(1) Il s'agit ici des tropaires au saint archange figurant dans l'office du paralytique.

Extraite du livre de Bernard Le Caro, Saint Jean de Changhaï, Lausanne, L’Âge d’Homme, 2006, p175-176.

Une homélie remarquable de saint Jean de Shanghaï et San Francisco, prononcée lorsqu'il était archevêque du diocèse d'Europe occidentale de l'ÉORHF (Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières) le 8 mai 1960 après avoir célébré pour la première fois la Liturgie en français en l'église saint-Irénée à Paris.