L’abbaye de Gellone fut fondé en 804 par Guillaume (Guilhèm en langue d'oc) comte de Toulouse, duc d'Aquitaine et marquis de Septimanie dans le désert du vallon de Gellone, un vallon désertique au cœur des gorges de l'Hérault. Lequel s' étant retirer de la vanité de ce monde pour y vivre en simple moine, y finira ces jours saintement quelques années plus tard (812 ou 14).
Le pont du diable à l'entrée des gorges de l'Hérault.
Pont roman construit pour faciliter la liaison entre les abbayes de Gellone et Aniane
L'entrée des gorges
La fondation de l'abbaye de Gellone s'inscrit dans le contexte de la conquête franque de l'Occitanie, arrivant après l'occupation par les Wisigoths suivie de celle des Musulmans. Pépin le Bref puis Charlemagne (742-814) s'efforcent de mettre en place une nouvelle structure administrative.
Alors que tout proche d'ici, à Aniane, un noble d'origine germanique devenu moine, Benoît d'Aniane se chargera dans la fondation d'un monastère dans les années 780 et de la réforme monastique carolingienne.
Guillaume (Guilhem), comte de Toulouse, cousin de Charlemagne par sa mère, après une carrière militaire bien remplie, se retire de la vie laïc et fonde en 804, deux cellules de l'abbaye d'Aniane, Notre-Dame de Caseneuve à Goudargues (Gard) et Saint-Sauveur de Gellone en y effectuant une donation, le 14 décembre 804. L'abbaye de Gellone restera sous l'autorité d'Aniane jusqu'au début du Xe siècle, avant d'être suffisamment prospère pour être indépendante.
Le monastère se verra doté d'une précieuse relique de la Vrai Croix offerte par Charlemagne et par la suite du corps du bienheureux Guilhem.
Reliquaire de la Vrai Croix
Reliquaire de saint Guilhem
L'abbaye deviendra donc une étape incontournable pour les pèlerins dans la région, notamment pour ceux venant de Arles et se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle, comme en atteste le Guide du pèlerin de saint Jacques de Compostelle au XIIe siècle :
Ces précieuses reliques et le flux de pèlerin favoriseront le développement d'un bourg autour de l'abbaye.
Plan du village |
Le blason du village
Le moulin |
Maison romane
Maison romane, place du village.
Au centre de la place du village face à l'entrée de l'abbatiale trône un imposant platane.
Un plaque atteste qu'en 1855 il avait 6m de circonférence.
Au début du XIe siècle, l'abbé Pierre Ier fait reconstruire l'abbaye. Commencée vers 1030, l'abbatiale et le cloître sont représentatifs du « premier art roman méridional ». La campagne de travaux est marquée par la consécration d'un autel à Saint-Guilhem en 1076. Car en 1066, Guillaume de Gellone avait été canonisé sous le nom de Saint-Guilhem. C'est à cette époque que des troubadours commencèrent la composition de la Geste de Guilhem d'Orange, qui contribuera à son renom et à celui de l'abbaye.
À son apogée, l'abbaye devait compter une centaine de moines, la moitié résidant au monastère, les autres établis dans des prieurés dépendant de Gellone.
Le XVe siècle marque le début du déclin de l'abbaye. En 1568, pendant les Guerres de Religion, des protestants pillent l'abbaye. Une grande partie du mobilier et du temporel sera ensuite vendu pour réparer les dégâts. Un rapport de 1624, du chapitre général bénédictin, indique que malgré les réparations, les bâtiments conventuels, le réfectoire, le dortoir et les cellules sont en état de ruine. Les seize moines ne logent plus au monastère et ne suivent plus la vie commune.
L'abbaye est dans un état d'abandon avancé, quand la Congrégation de Saint-Maur en prend possession et réussit à sauver l'essentiel. En 1644, les bâtiments conventuels sont reconstruits, le cloître, le réfectoire, le dortoir et la salle capitulaire sont restaurés.
À la Révolution, six moines de Saint-Maur vivent à Saint-Guilhem.
L'abbaye est alors vendue comme bien national, et l'église devient l'église paroissiale du village. On installe dans le monastère une filature et une tannerie. Le cloître, vendu à un maçon, fait office de carrière de pierres.
En 1840, l'administration des Monuments historiques prend l'abbaye en charge. Des restaurations successives donnent un nouveau lustre aux bâtiments sauvés de la destruction. Néanmoins, en 1906, un collectionneur américain George Grey Barnard achète à Pierre de Vernière, juge à Aniane, un ensemble d'éléments sculptés du cloître aujourd'hui intégré à une reconstitution du cloître présentée au musée The Cloisters à New York.
L'abbatiale saint-Sauveur :
Le clocher a pris place sur le porche au xve siècle.
Plan de l'abbaye et du cloître
La nef
Reliquaire de saint Guilhem |
Reliquaire de la Croix |
L'autel du Saint-Sauveur, dit de saint Guilhem :
Dans l'absidiole sud se trouve l'autel du saint-Sauveur. Il s'agit d'un autel roman du XIIe siècle. En pierre calcaire, le devant d'autel en marbre blanc est incrusté de verre coloré.
Cette pièce exceptionnelle fut démembrée au XVIIIe siècle avant d'être reconstitué au siècle suivant et classé au Monument historique en 1903.
Il s'agit probablement de l'ancien maître-autel de l'abbatial.
L'iconographie du devant d'autel en marbre et verre est hélas légèrement détérioré par des sulfites, il nécessite donc des restaurations et une surveillance constante. L'autel est placé sous protection.
Reproduction de l'aspect originel de l'autel
La crypte :
Reconstitution de la crypte |
Vestige de la crypte sous le sanctuaire |
Les vestiges de la crypte furent retrouvés, et dégagé en 1962-1963. L'on y voit les restes du chevet de l'église pré-romane (la première église de l'abbaye). A la fin du Xe siècle, alors que l'on souhaitait exhumer les restes de saint Guilhem de sa sépulture, la partie inférieur du chevet fut aménagé en crypte voûtée et divisée en deux petites nefs.
Dans celle de droite, sur un socle de maçonnerie encore visible, un monument abrita les reliques du saint. En 1138, elles furent élevées dans l'abside romane et déposée dans un sarcophage paléo-chrétien, à droite du maître-autel (aujourd'hui conservée au musée de l'abbaye).
Il semblerait qu'au fond de la nef de gauche, un autre monument, aujourd'hui disparu, ait abrité la relique de la Vrai Croix, offerte par Charlemagne.
La crypte, sans doute abandonnée au moment des guerres de religions, fut comblée, ses voûtes détruites et son souvenir perdu jusqu'aux fouilles récentes. Les travaux de dégagements ont permis de retrouver et de rétablir les deux escaliers latéraux et le couloir transversal qui permettaient aux pèlerins du Moyen-Age de vénérer ici les saintes reliques.
Le cloître :
Suite dans le prochaine article..
Source : d'après Wikipedia et document de l'abbaye.
Publié en la fête de saint Guilhem.
Quel magnifique témoignage à France ainsi à les Bénédictins.
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