L'abbaye de saint Junien de Nouaillé faisait partit des douze principaux monastères du Poitou.
Dès la fin du VIIe siècle un petit monastère est attesté par les sources à Nouaillé, sous l‘épiscopat d‘Ansoald de Poitiers. Celui-ci était une dépendance de l’abbaye Saint-Hilaire à Poitiers(1). C’est en 794 que Louis le pieux roi d‘Aquitaine (3e fils de Charlemagne et futur roi des Francs. Né à Chasseneuil près de Poitiers) confirmera l’abbaye de Nouaillé et que celle-ci adoptera la Règle de saint Benoît.
L’église abbatial sera reconstruite en 830 lors du transfert des reliques de saint Junien. C’est à cette époque que l’abbaye se placera sous la protection de saint Junien, alors qu’elle était antérieurement placée sous le vocable de la Vierge Marie et de saint Hilaire. L’église sera par la suite retouchée de nombreuses fois au XIe, XIIe, XIIIe, XVIIe siècle. On connaît assez peu de chose des édifices qui ont précédés l’église actuelle. La partie la plus ancienne en est la crypte, datant probablement de l’église du IXe siècle consacrée lors du transfert des reliques de saint Junien. Retrouvée à la fin du XIXe siècle par Camille de la Croix, elle ne fut dégagée qu’en 1947. Correspondant probablement au plan primitif du sanctuaire carolingien, elle comprend un chœur avec une abside en hémicycle, et deux absidioles emboîtées dans un chevet plat. Elle n'est malheureusement accessible au public qu’occasionnellement.
La partie la plus récente étant le chœur du XVIIe reconstruit après sa destruction (en 1569) lors des Guerres de religion où l‘abbaye attaquée sera brûlée. La façade occidentale (XIe) disparaîtra avec la construction du clocher-porche au XIIe siècle.
L’abbaye de Nouaillé sera prospère et rayonnera du VIIIe siècle jusqu’à la Guerre de Cent ans (de 1337 à 1453)(2). C’est à cette époque (XIVe) que l’abbaye renforcera son système défensif, mais connaîtra un déclin spirituel. Avec le retour de la paix la prospérité reviendra, mais seulement sur un aspect économique. C’est en effet l’époque des abbés commendataires, abbé laïc charger d’encaisser les revenus de l‘abbaye. Cette paix sera de courte durée avec l’arrivée au XVIe siècle des guerres de religions auquel l’abbaye paiera un lourd tribut, nous l’avons évoqué. C’est probablement à cette époque que disparurent les reliques de saint Junien. Après un nouvel essor au XVIIe siècle dû à la contre-réforme, c‘est d‘ailleurs à cette époque (à partir de 1640) que l‘abbaye de Nouaillé enverra des moines à l‘abbaye de Saint-Savin afin d’y restaurer les bâtiments et la vie monastique.
Le déclin de l’abbaye s’amorcera vers la fin du XVIIIe siècle. A la Révolution, il ne reste plus que quatre moines qui devront quitter l’abbaye en 1791. Ainsi se clôt l’histoire de cette ancienne abbaye qui connue plus de mille ans de vie monastique (bénédictine). L’église est devenue paroissiale jusqu’à aujourd’hui.
1) Voir à ce sujet : Levillain Léon. Les origines du monastère de-Nouaillé. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1910, tome 71. pp. 241-298. url : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1910_num_71_1_452493
2) Le roi de France sera d’ailleurs capturé par les Anglais à Nouillé en 1356. (épisode du Maupertuis).
L'historique de l'abbaye est présenté tout au long du parcours extérieur lors de notre découverte de l'abbaye:
A l'intérieur l'on peut découvrir des gravures de l'abbaye :
en 1890.
Reste de peintures murales d'époque romane (XIIe) : une scène avec un moine ? et deux évêques ?.
saint Lubin évêque de Chartres (+557) saint Hilaire évêque de Poitiers (+367)
Présenté ici en abbé (?), ce qu'il était avant
d'être élu évêque contre sa volonté en 544.
saint Martin évêque de Tours (+397) saint Junien abbé de Mairé (+587)
Le sarcophage de saint Junien orné au XIe siècle de peinture d'inspiration carolingienne représentant des aigles, fut placé derrière l'autel dans le mur du chevet au XVIIe siècle. L'enfeu fut orné de peinture mural de cette époque représentant des scène de la vie de saint Junien, que nous présenterons lors de la publication de sa Vie.
Une statue de saint Junien reposant sur un morceau de colonne avec chapiteau (époque gothique ?)
Publié en la fête de saint Junien abbé de Mairé.
le st martin qui tient le livre "de trinitate" est st hilaire
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimermerci à vous d'avoir repéré l’inversion des légendes. Erreur corrigée.