vendredi 13 décembre 2024

Mémoire de notre vénérable mère Odile de Hohenbourg

 


Le 13 Décembre, Mémoire de notre vénérable mère Odile de Hohenbourg en Alsace.

    Au temps du roi d'Austrasie Childéric II (650-675), le duc Adalric (Etih), fils de l'intendant du souverain, voulut fonder un monastère à la gloire de Dieu. Des chasseurs lui recommandèrent un site situé sur une hauteur, qui avait été jadis fortifié. Il y fit bâtir une église et se préparait à y installer des moines, quand son épouse, Persinde, qui était parente de saint Léger [2 oct.], donna naissance à une fille aveugle. Le duc en fut bouleversé et, malgré sa piété, donna l'ordre de faire disparaître l'enfant. Mais Persinde la confia à une servante qui avait été congédiée et qui prit soin de l'enfant pendant un an. Elle la conduisit ensuite au monastère de Balme (auj. Baume-les-dames), dont la supérieur était la tante de Persinde. Sur un signe de Dieu, l'évêque iralandais Erhard d'Ardagh, alors itinérant en Bavière, vint la baptiser sous le nom d'Odile (ou Ottilia, ce qui signife "lumière de Dieu".). Lorsqu'elle remonta des eaux baptismales pour être chrismée, l'enfant recouvra la vue et regarda l'évêque de ses yeux clairs.

    Odile grandit parmi les moniales et progressa dans toutes les vertus évangéliques, à tel point qu'elle suscita la jalousie de certaines sœurs. Elle fit alors appel à son frère qui, malgré l'interdiction d'Adalric, envoya un char pour la reprendre et l'amener à Hohenbourg (auj. Mont saint-Odile). En la voyant arriver, le duc, saisi de fureur, frappa de son bâton son fils qui en mourut peu après. Réalisant sa faute, le père meurtrier se retira au monastère qu'il avait fondé, pour y passer le reste de ses jours dans les larmes de repentir. Il confia Odile à une moniale d'origine britannique, en lui assurant un minimum pour subsister dans l'enceinte du monastère, où elle servait comme une domestique.

    Quelque temps après la mort de sa gouvernante, Adalric rencontra Odile qui allait porter discrètement un peu de farine à des pauvres. Emu, il en abandonna son animosité à son égard, et lui légua toutes les ressources du monastères, en lui demandant de lui pardonner le péché qu'il avait commis à son égard. Il mourut peu de temps après, et sainte Odile obtint, à force de jeûne et de prières, qu'il soit délivré des peines de l'enfer. Par la suite, la sainte devint la supérieure du monastère, où vivaient près de cent trente moniales. Comme ce monastère était difficile d'accès pour les pèlerins et les malades qui venaient solliciter des prières, Odile en fit bâtir un second avec une église dédiée à saint Martin et un hospice pour les pauvres. Puis, à la suite d'une révélation de saint Jean-Baptiste, elle fit construire une autre église en son honneur.

    Après avoir lutté pendant de longues années pour l'édification de son troupeau spirituel, ayant appris que l'heure de sa délivrance approchait, sainte Odile rassembla ses disciples dans la chapelle du Précurseur pour leur délivrer ses dernières instructions, puis elle les envoya célébrer l'office divin dans l'église de la Mère de Dieu. Lorsqu'elles revinrent, leur mère en Christ avait expiré avant de recevoir le saint viatique, aussi prièrent elles instamment, et la sainte reprit vie pour communier au Corps et au Sang vivifiants du Seigneur. Elle s'endormit aussitôt après et fut inhumée dans la chapelle du Précurseur. Par la suite, le culte de sainte Odile se répandit très largement en Europe, principalement en Alsace, où les pèlerins continuent d'affluer au Mont Saint-Odile.

Source: Le Synaxaire, Vie des saints de l'Eglise orthodoxe

Par les prières de sainte Odile, Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de nous.