mercredi 27 août 2014
Liturgie à Ugine
A l'occasion des 80 ans de la naissance au ciel du saint prêtre Alexis d'Ugine et des 10 ans de sa canonisation aura lieu :
Le vendredi 5 septembre dans l'église St Nicolas et St Alexis à Ugine, Vêpres à 18 h.
Le samedi 6 septembre prochain dans l'église St Nicolas et St Alexis à Ugine, la Divine Liturgie sera concélébrée par Mgr Nestor de Chersonèse ou son représentant, Mgr Michel de Genève et Mgr Job de Telmessos avec des moines du Mt Athos et du Monastère St-Antoine le grand, le père hierodiacre Silouan (Iaroslavtsev) de la paroisse orthodoxe Saint-Ambroise à Milan et une délégation du Monastère Notre Dame de Toute Protection de Bussy en Othe où se trouvent les reliques de saint Alexis.
Des agapes "sorties du sac" auront lieu après la Liturgie.
Source +
vendredi 22 août 2014
Vie de saint Alexis d'Ugine
(fresque de Y. Dobrynine, église du monastère orthodoxe de Bussy-en-Othe, crédit photo)
Le 22 Août, Mémoire de saint ALEXIS (Medvedkov) d’UGINE, archiprêtre(1).
Né en 1861, dans la région de Smolensk, le père Alexis Medvedkov étudia d’abord au séminaire de cette région puis à Saint-Pétersbourg. A l’issue de ses études, ne parvenant pas à se décider sur sa vocation sacerdotale, il alla demander conseil à saint Jean de Cronstadt [20 déc.] qui lui donna sa bénédiction. Cet entretien le marqua tellement que la personnalité de saint Jean resta son modèle pour le reste de sa vie et de son ministère pastoral. Ordonné prêtre en 1895, il fut assigné dans une petite paroisse de Vroudy, dans la région de Saint-Pétersbourg.
Pendant vingt-quatre ans, il se consacra avec zèle à l’édification spirituelle de ses ouailles, particulièrement des enfants. Distingué pour son activité pastorale, il devint une des premières victimes du communisme et fut arrêté par les bolcheviques en 1918. Confessant le Christ sous la torture, il fut condamné à mort, mais échappa de peu au peloton d’exécution, grâce à sa fille aînée qui se livra comme otage pour le sauver. Il parvint à émigrer, avec sa famille, en Estonie, qui venait tout juste de recevoir son indépendance. Réduit à une grande pauvreté, il travailla pendant quelques mois comme mineur, puis comme gardien de nuit. Il fut ensuite attaché comme prêtre à la cathédrale de la Théophanie à Iykhvi, et se dépensa beaucoup pour organiser la petite paroisse de Kohtla-Iarve et éduquer les jeunes.
(fresque de l'église du monastère orthodoxe de la Dormition à La Faurie)
Après la mort de son épouse, le Père Alexis vint s’établir en France, avec ses deux filles et son petit-fils (1930. Le métropolite Euloge (Guéorguievsky) (1868-1946), qui dirigeait à l’époque les paroisses russes en Europe occidentale, le reçut à la cathédrale russe de Paris, puis lui confia la petite paroisse Saint-Nicolas d’Ugine en Haute-Savoie, près de Grenoble, pour subvenir aux besoins spirituels des ouvriers russes qui travaillaient à l’usine métallurgique.
L'église d'Ugine (en Savoie)
En plus d’une situation économique précaire, la paroisse s’avéra être une communauté difficile, divisée entre plusieurs tendances. Certains paroissiens ne ménageaient pas leurs critiques à l’égard du Père Alexis pour ses offices liturgiques, qu’ils jugeaient trop longs, ou pour sa façon très modeste de s’habiller. Ils portèrent plainte contre lui auprès du métropolite qui le convoqua à Paris ; mais le prélat se rendit bien vite compte que le vieux prêtre, humble et débordant de bonté, était victime de calomnies, et il remplaça le conseil paroissial. Écrasé par les difficultés de la paroisse et dans sa famille, mais remerciant Dieu pour tout, sans rien demander, le Père Alexis se vouait à la prière et distribuait le peu d’argent dont il disposait à ceux qui étaient encore plus que lui dans le besoin. Il célébrait quotidiennement la Divine Liturgie, et se tenait ensuite à la disposition de ses paroissiens, se rendant volontiers chez eux pour célébrer des offices privés. En plus de ses sermons, pleins de sève patristique, il aimait rassembler les enfants et leur parler des merveilles de Dieu.
Au bout de quatre ans, il fut atteint d’un cancer des intestins et, son état de santé se dégradant rapidement, il fut transféré à l’hôpital d’Annecy. Ses enfants spirituels venaient l’assister, et il leur demanda de convoquer les paroissiens qui s’étaient opposés à lui, pour leur demander pardon et se réconcilier avec eux avant sa mort. Il s’endormit dans le Seigneur le 22 août 1934. Sur le conseil du médecin, qui craignait que son corps ne se décompose rapidement, il fut enterré sans retard, en présence de toute la population russe d’Ugine.
(fresque de Y. Dobrynine, église orthodoxe de la Résurrection à Belfort, crédit photo)
Vingt-deux ans plus tard, le 22 août 1956, à l’occasion de travaux dans le cimetière, on procéda à l’exhumation, et les ouvriers restèrent stupéfaits de trouver son corps intact, ainsi que les vêtement liturgiques dans lesquels il était enveloppé, comme s’il reposait là depuis quelques jours, alors que le cercueil avait été réduit en poussière. La translation de la sainte relique au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, près de Paris, le 4 octobre 1957, en présence de fidèles de toutes les juridictions de l’émigration, fut un véritable triomphe de l’Orthodoxie.
(icône vénérée dans l'église de la Dormition à Ste-Geneviève-des-bois)
Elles furent ensuite déposées dans la crypte de l’église, et depuis elles ont accompli de nombreux miracles pour les fidèles qui venaient solliciter l’intercession de saint Alexis(2).
(icone de Ann Margitich, crédit photo)
(1) Le culte spontané que lui vouaient les fidèles a été reconnu par le Patriarcat Œcuménique en janvier 2004, pour être fêté le 20 juillet, avec Mère Marie et ses compagnons. Voir sa Vie et un recueil de ses miracles dans : Paul, Evêque de Tracheia, L’archiprêtre Alexis Medvedkov, Paris 1986.
(2) Ses reliques sont désormais vénérées au monastère de la Protection de la Mère de Dieu à Bussy-en-Othe.
Tirée du Synaxaire orthodoxe.
Reliquaire de saint Alexis d'Ugine dans l'église du Monastère orthodoxe de Bussy-en-Othe.
Saint père Alexis, intercède pour nous !
vendredi 15 août 2014
Dormition de la Mère de Dieu
Bonne fête à tous de la Dormition de notre Toute-Glorieuse Souveraine la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie !
Chartres, Cathédrale Notre-Dame, verrières de la nef, collatéral méridional (baie 42 - vers 1210).
Comme à notre habitude ajoutons un petit commentaire. L'iconographie de ce vitrail est conforme à l'iconographie orthodoxe traditionnelle. Les apôtres réunis autour du corps de la Très Pure Vierge Marie et le Christ accompagné d'anges vient recueillir l'âme de la bienheureuse défunte. Seul différence avec l'iconographie byzantine, l'âme de la Vierge sainte qui y est d'ordinaire emmaillotée est ici représentée nue, de même le Christ entouré d'une mandorle, se trouve près du lit. Ce dernier point n'a peut être pas put être réalisé ici par manque de place.
mercredi 13 août 2014
L'ancienne Abbatiale Saint-Junien à Nouaillé
L'abbaye de saint Junien de Nouaillé faisait partit des douze principaux monastères du Poitou.
Dès la fin du VIIe siècle un petit monastère est attesté par les sources à Nouaillé, sous l‘épiscopat d‘Ansoald de Poitiers. Celui-ci était une dépendance de l’abbaye Saint-Hilaire à Poitiers(1). C’est en 794 que Louis le pieux roi d‘Aquitaine (3e fils de Charlemagne et futur roi des Francs. Né à Chasseneuil près de Poitiers) confirmera l’abbaye de Nouaillé et que celle-ci adoptera la Règle de saint Benoît.
L’église abbatial sera reconstruite en 830 lors du transfert des reliques de saint Junien. C’est à cette époque que l’abbaye se placera sous la protection de saint Junien, alors qu’elle était antérieurement placée sous le vocable de la Vierge Marie et de saint Hilaire. L’église sera par la suite retouchée de nombreuses fois au XIe, XIIe, XIIIe, XVIIe siècle. On connaît assez peu de chose des édifices qui ont précédés l’église actuelle. La partie la plus ancienne en est la crypte, datant probablement de l’église du IXe siècle consacrée lors du transfert des reliques de saint Junien. Retrouvée à la fin du XIXe siècle par Camille de la Croix, elle ne fut dégagée qu’en 1947. Correspondant probablement au plan primitif du sanctuaire carolingien, elle comprend un chœur avec une abside en hémicycle, et deux absidioles emboîtées dans un chevet plat. Elle n'est malheureusement accessible au public qu’occasionnellement.
La partie la plus récente étant le chœur du XVIIe reconstruit après sa destruction (en 1569) lors des Guerres de religion où l‘abbaye attaquée sera brûlée. La façade occidentale (XIe) disparaîtra avec la construction du clocher-porche au XIIe siècle.
L’abbaye de Nouaillé sera prospère et rayonnera du VIIIe siècle jusqu’à la Guerre de Cent ans (de 1337 à 1453)(2). C’est à cette époque (XIVe) que l’abbaye renforcera son système défensif, mais connaîtra un déclin spirituel. Avec le retour de la paix la prospérité reviendra, mais seulement sur un aspect économique. C’est en effet l’époque des abbés commendataires, abbé laïc charger d’encaisser les revenus de l‘abbaye. Cette paix sera de courte durée avec l’arrivée au XVIe siècle des guerres de religions auquel l’abbaye paiera un lourd tribut, nous l’avons évoqué. C’est probablement à cette époque que disparurent les reliques de saint Junien. Après un nouvel essor au XVIIe siècle dû à la contre-réforme, c‘est d‘ailleurs à cette époque (à partir de 1640) que l‘abbaye de Nouaillé enverra des moines à l‘abbaye de Saint-Savin afin d’y restaurer les bâtiments et la vie monastique.
Le déclin de l’abbaye s’amorcera vers la fin du XVIIIe siècle. A la Révolution, il ne reste plus que quatre moines qui devront quitter l’abbaye en 1791. Ainsi se clôt l’histoire de cette ancienne abbaye qui connue plus de mille ans de vie monastique (bénédictine). L’église est devenue paroissiale jusqu’à aujourd’hui.
1) Voir à ce sujet : Levillain Léon. Les origines du monastère de-Nouaillé. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1910, tome 71. pp. 241-298. url : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1910_num_71_1_452493
2) Le roi de France sera d’ailleurs capturé par les Anglais à Nouillé en 1356. (épisode du Maupertuis).
L'historique de l'abbaye est présenté tout au long du parcours extérieur lors de notre découverte de l'abbaye:
A l'intérieur l'on peut découvrir des gravures de l'abbaye :
en 1890.
Reste de peintures murales d'époque romane (XIIe) : une scène avec un moine ? et deux évêques ?.
saint Lubin évêque de Chartres (+557) saint Hilaire évêque de Poitiers (+367)
Présenté ici en abbé (?), ce qu'il était avant
d'être élu évêque contre sa volonté en 544.
saint Martin évêque de Tours (+397) saint Junien abbé de Mairé (+587)
Le sarcophage de saint Junien orné au XIe siècle de peinture d'inspiration carolingienne représentant des aigles, fut placé derrière l'autel dans le mur du chevet au XVIIe siècle. L'enfeu fut orné de peinture mural de cette époque représentant des scène de la vie de saint Junien, que nous présenterons lors de la publication de sa Vie.
Une statue de saint Junien reposant sur un morceau de colonne avec chapiteau (époque gothique ?)
Publié en la fête de saint Junien abbé de Mairé.
samedi 9 août 2014
Collégiale Saint-Martin à Brive
Véritable épicentre de la ville de Brive-la-Gaillarde, la collégiale saint-Martin est un édifice remarquable. Bâtit à l'emplacement du tombeau de saint Martin l'Espagnol martyr à Brive le 9 Août 407, l'édifice actuel fait suite à plusieurs édifices primitifs. Dès la fin du Ve siècle, une chapelle fut érigé sur le tombeau de saint Martin par saint Ruricius (Rorice ou Rurice) évêque de Limoges (+507-20 juil.). Reconstruite au VIe siècle par saint Ferréol évêque de Limoges (fin VIe-18 sept.) suite à l'incendie de la ville, celle-ci sera agrandie à l'époque carolingienne.
Saint Grégoire de Tours nous a laissé le souvenir de ces événements dans son Histoire des Francs :
"[...] au bourg de Brive-la-Gaillarde, où l’on dit que repose saint Martin disciple de notre saint Martin (de Tours) [...] Dans ce temps, un grand incendie, suscité par l’ennemi qui veille toujours, consuma à Brive la basilique de Saint-Martin à tel point que l’autel et les colonnes qui étaient faits de différentes espèces de marbre furent réduits en cendre. Mais ce temple a été dans la suite si bien reconstruit par l’évêque, Ferréole [Ferreolus – Évêque de Limoges], qu’il paraissait n’avoir aucunement souffert. Les habitants sont remplis d’admiration et de respect pour ce saint, parce qu’ils éprouvent souvent sa miraculeuse puissance." (Livre septième)
Une crypte montrant des vestiges de ces époques, mis au jour dans les années 1986-87, est visible dans l'église. Une présentation des différentes fouilles menées sur le site est visible ici sur le site de l'Inrap.
Le site était une nécropole importante du VIe au XIe siècle, jusqu'à l'établissement d'un collège de chanoine et le développement de la collégiale au XIIe siècle.
(vue nord-ouest)
(façade nord)
(façade est)
L'histoire de cette magnifique église est résumée dans le panneau suivant à l'entrée ouest de la collégiale :
Portail ouest
(vue une fois entrée dans l'église par le portail principal ouest)
La crypte :
Le plan de la crypte actuelle
Sur ce plan on peut voir sa position dans l'édifice.
Celle-ci contient outre des vestiges de l'édifice primitif, le trésor de la collégiale.
Parmi les objets du trésor, on peut voir principalement les deux bustes reliquaires, en bois polychrome, du saint martyr Martin de Brive :
XIXe (?) d'après la légende ci-joint XIXe
peut être réalisé en souvenir du buste reliquaire
en argent fondu à la Révolution.
On découvre également un magnifique chef-reliquaire, en cuivre doré, datant du dernier quart du XIIIe siècle, caractéristique des ateliers limousins médiévaux. Celui-ci contient (ou contenait ? non précisé dans la notice jointe) d'après l'inscription la tête d'une des compagnes martyres avec sainte Ursule.
On y voit également un fragment d'enduit portant une inscription découvert durant les fouilles de la crypte et appartenant à l'édifice primitif, sans doute fin du VIe siècle.
- Quelques vitraux représentant des saints orthodoxes :
Au dessus de la porte sud, on découvre un vitrail représentant saint Martin "l'espagnol" et la scène de son martyr. Malheureusement de style moderne.
Un peu découvrir parmi les vitraux du XVIIIe :
saint Léonard, le célèbre moine de Noblat (+559), libérateur des prisonniers.
Saint Léon le grand évêque de Rome (+461)
représentant probablement la scène de sa rencontre avec Attila en 452, où il persuada le conquérant de faire demi-tour.
Le portail sud de style mozarabe
Publié en la fête de saint Martin martyr à Brive.
Libellés :
Brive,
Corrèze,
Limousin,
st Martin de Brive,
ste Ursule
Pays/territoire :
Brive-la-Gaillarde, France
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