Église Saint-Jean-Baptiste et son enclos paroissial du village Saint-Jean-du-Doigt.
Elle est située au sein d'un enclos paroissial ayant toujours son cimetière, ouvrant sur la ville par une porte, et incluant une fontaine sacrée et une chapelle funéraire dédiée à saint Mélar.
L'église renferme également un trésor d'orfèvrerie remarquable.
Avant l'arrivé de la relique de saint Jean-Baptiste au XVe siècle, l'église était dédié à St Mériadec.
Saint-Jean-du-Doigt est réputé pour son enclos paroissial qui « offre l'exemple le plus complet de ce qu'était autrefois une église paroissiale avec toutes ses annexes : église monumentale entourée de son cimetière, arc de triomphe pour pénétrer dans l'enceinte, fontaine, calvaire, ossuaires et oratoire ».
Icône du saint précurseur et baptiste Jean dans l'église
Les 17 pièces qui constituent le trésor ne permettent pas d'en connaître l'origine.
La relique du doigt de saint Jean-Baptiste va donner à Saint-Jean-du-Doigt son nom actuel, ainsi que son émancipation de Plougasnou. Une église y existe déjà et une relique lui est déjà rattachée, celle de saint Mériadec, depuis une date inconnue. Les dates se précisent au XVe siècle : Jean de Mauléon fait mention de « Saint Mériadec » pour désigner le lieu à l'occasion d'un don fait pour un reliquaire destiné à mettre en valeur un doigt de saint Jean-Baptiste. En 1636 est mentionnée « l'église Saint Jehan Traoun-Meriadec, dite communément Sant Jan ar Bis », que l'on traduit par Saint-Jean-du-Doigt en français.
L'origine des pièces du trésor s'étend sur plusieurs décennies, avec des datations plus ou moins précises. La pièce la plus ancienne est la cuve baptismale en plomb, datée de la fin du XVe siècle. Les reliquaires de saint Jean-Baptiste, de saint Mériadec et de saint Maudet sont tous trois du début du XVIe siècle, le grand calice, une croix de procession et un autre calice du milieu du XVIe siècle, puis, pour le reste des pièces, des XVIIe et XVIIIe siècles.
Reliquaire d'une phalange du saint précurseur et baptiste
Comme toujours en Bretagne, une légende est attachée au reliquaire du doigt de saint Jean-Baptiste.
Il aurait été volé en Terre Sainte par un croisée normand, qui le déposa dans son village près de Saint-Lô, fondant l'église de Saint-Jean-de-Daye. Mais un archer breton vient dérober la relique pendant la guerre de Cent Ans, en 1418. En arrivant à Traon-Mériadec, en prière, il est pris d'une douleur à la main, et voit le doigt de Saint-Jean Baptiste sortir de sa propre chair pour se placer de lui-même sur l'autel de ce qui devient l'église de Saint-Jean-du-Doigt. Le voleur rentre sur le plus haut point de son village, et une fontaine miraculeuse en jaillit du sol.
Moins polémique, Albert Le Grand rapporte un don fait en 1437, ou 1447, par un seigneur normand à un jeune homme natif de Plougasnou. La venue de la relique, qu'importe par quel moyen, va rapidement déclencher la venue de pèlerins et d'offrandes.
Le compte du receveur général Jean de Mauléon, ouvert le 20 mars 1429, mentionne le don fait par le duc de Bretagne Jean V de « deux marcs d'argent pour couvrir le doy S.Jehan qui est à S. Mériadec », ce qui confirme la date de 1418. Albert Le Grand mentionne également le duc Jean V, venu à Saint-Jean-du-Doigt voir la relique : « il tira un beau reliquaire d'Or, qu'il portait à son col, & le donna pour servir d'estuy au saint Doigt». Ce reliquaire, fabriqué à partir de l'argent donné, ou donné par le Duc (ou même, dit-on, par Anne de Bretagne) n'est pas celui qui existe aujourd'hui, car fabriqué au XVIe siècle par un orfèvre inconnu.
Quoi qu'il en soit, c'est à la suite d'une série de miracles que le duc de Bretagne Jean V vient à Traou-Mériadec et finance la construction de l'église. La première pierre de l'église est posée le 1er août 1440 (qui est consacrée en 1513), dédiée à saint Jean-Baptiste. Traou-Mériadec devient alors Saint-Jean-du-Doigt.
En 1850, une observation de la relique est faite. Elle rapporte qu'elle est de couleur noire, et qu'il s'agit probablement d'un index ou d'un majeur, ayant toujours un ongle et un morceau de peau.
Le reliquaire est classé au titre objet des monuments historiques en 1898.
Bras reliquaire de saint Maudez
Reliquaire de saint Mériadec
Le calice, l'une des plus belle pièce d'orfèvre bretonne et de la renaissance française, aurait été offert par la reine Anne de Bretagne.
Pour en savoir plus sur ce remarquable trésor : Trésor de Saint-Jean-du-Doigt
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