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vendredi 22 août 2014

Vie de saint Alexis d'Ugine

(fresque de Y. Dobrynine, église du monastère orthodoxe de Bussy-en-Othe, crédit photo)

Le 22 Août, Mémoire de saint ALEXIS (Medvedkov) d’UGINE, archiprêtre(1).


Né en 1861, dans la région de Smolensk, le père Alexis Medvedkov étudia d’abord au séminaire de cette région puis à Saint-Pétersbourg. A l’issue de ses études, ne parvenant pas à se décider sur sa vocation sacerdotale, il alla demander conseil à saint Jean de Cronstadt [20 déc.] qui lui donna sa bénédiction. Cet entretien le marqua tellement que la personnalité de saint Jean resta son modèle pour le reste de sa vie et de son ministère pastoral. Ordonné prêtre en 1895, il fut assigné dans une petite paroisse de Vroudy, dans la région de Saint-Pétersbourg. 


Pendant vingt-quatre ans, il se consacra avec zèle à l’édification spirituelle de ses ouailles, particulièrement des enfants. Distingué pour son activité pastorale, il devint une des premières victimes du communisme et fut arrêté par les bolcheviques en 1918. Confessant le Christ sous la torture, il fut condamné à mort, mais échappa de peu au peloton d’exécution, grâce à sa fille aînée qui se livra comme otage pour le sauver. Il parvint à émigrer, avec sa famille, en Estonie, qui venait tout juste de recevoir son indépendance. Réduit à une grande pauvreté, il travailla pendant quelques mois comme mineur, puis comme gardien de nuit. Il fut ensuite attaché comme prêtre à la cathédrale de la Théophanie à Iykhvi, et se dépensa beaucoup pour organiser la petite paroisse de Kohtla-Iarve et éduquer les jeunes.

(fresque de l'église du monastère orthodoxe de la Dormition à La Faurie)

Après la mort de son épouse, le Père Alexis vint s’établir en France, avec ses deux filles et son petit-fils (1930. Le métropolite Euloge (Guéorguievsky) (1868-1946), qui dirigeait à l’époque les paroisses russes en Europe occidentale, le reçut à la cathédrale russe de Paris, puis lui confia la petite paroisse Saint-Nicolas d’Ugine en Haute-Savoie, près de Grenoble, pour subvenir aux besoins spirituels des ouvriers russes qui travaillaient à l’usine métallurgique. 

L'église d'Ugine (en Savoie)

En plus d’une situation économique précaire, la paroisse s’avéra être une communauté difficile, divisée entre plusieurs tendances. Certains paroissiens ne ménageaient pas leurs critiques à l’égard du Père Alexis pour ses offices liturgiques, qu’ils jugeaient trop longs, ou pour sa façon très modeste de s’habiller. Ils portèrent plainte contre lui auprès du métropolite qui le convoqua à Paris ; mais le prélat se rendit bien vite compte que le vieux prêtre, humble et débordant de bonté, était victime de calomnies, et il remplaça le conseil paroissial. Écrasé par les difficultés de la paroisse et dans sa famille, mais remerciant Dieu pour tout, sans rien demander, le Père Alexis se vouait à la prière et distribuait le peu d’argent dont il disposait à ceux qui étaient encore plus que lui dans le besoin. Il célébrait quotidiennement la Divine Liturgie, et se tenait ensuite à la disposition de ses paroissiens, se rendant volontiers chez eux pour célébrer des offices privés. En plus de ses sermons, pleins de sève patristique, il aimait rassembler les enfants et leur parler des merveilles de Dieu.


Au bout de quatre ans, il fut atteint d’un cancer des intestins et, son état de santé se dégradant rapidement, il fut transféré à l’hôpital d’Annecy. Ses enfants spirituels venaient l’assister, et il leur demanda de convoquer les paroissiens qui s’étaient opposés à lui, pour leur demander pardon et se réconcilier avec eux avant sa mort. Il s’endormit dans le Seigneur le 22 août 1934. Sur le conseil du médecin, qui craignait que son corps ne se décompose rapidement, il fut enterré sans retard, en présence de toute la population russe d’Ugine.

(fresque de Y. Dobrynine, église orthodoxe de la Résurrection à Belfort, crédit photo)

Vingt-deux ans plus tard, le 22 août 1956, à l’occasion de travaux dans le cimetière, on procéda à l’exhumation, et les ouvriers restèrent stupéfaits de trouver son corps intact, ainsi que les vêtement liturgiques dans lesquels il était enveloppé, comme s’il reposait là depuis quelques jours, alors que le cercueil avait été réduit en poussière. La translation de la sainte relique au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, près de Paris, le 4 octobre 1957, en présence de fidèles de toutes les juridictions de l’émigration, fut un véritable triomphe de l’Orthodoxie. 
(icône vénérée dans l'église de la Dormition à Ste-Geneviève-des-bois)

Elles furent ensuite déposées dans la crypte de l’église, et depuis elles ont accompli de nombreux miracles pour les fidèles qui venaient solliciter l’intercession de saint Alexis(2).

(icone de Ann Margitich, crédit photo)

(1) Le culte spontané que lui vouaient les fidèles a été reconnu par le Patriarcat Œcuménique en janvier 2004, pour être fêté le 20 juillet, avec Mère Marie et ses compagnons. Voir sa Vie et un recueil de ses miracles dans : Paul, Evêque de Tracheia, L’archiprêtre Alexis Medvedkov, Paris 1986.
(2) Ses reliques sont désormais vénérées au monastère de la Protection de la Mère de Dieu à Bussy-en-Othe.


Reliquaire de saint Alexis d'Ugine dans l'église du Monastère orthodoxe de Bussy-en-Othe.

Saint père Alexis, intercède pour nous !

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