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dimanche 25 décembre 2022
samedi 24 décembre 2022
Baptême de Clovis
Baptême de Clovis roi des Francs, par saint Rémi de Reims à la veille de Noël 496.
Converti à la foi chrétienne orthodoxe par la foi vivante de son épouse sainte Clothilde, il sera catéchisé, baptisé et chrismé par saint Rémi évêque de Reims. Rejetant ainsi le paganisme et l'hérésie arienne, il assurera ainsi par sa conversion la continuité de l'Eglise orthodoxe, de la Gaule romaine à la France.
Récit de sa conversion par saint Grégoire de Tours, dans Histoire des Francs :
XXX. La reine [Clothilde] ne cessait de prêcher pour qu’il reconnaisse le vrai dieu et abandonne les idoles ; mais elle ne put en aucune manière l’entraîner dans cette croyance jusqu’au jour enfin où la guerre fut déclenchée contre les Alamans, guerre au cours de laquelle il fut poussé par la nécessité à confesser ce qu’il avait auparavant refusé de faire volontairement. Il arriva en effet, que le conflit des deux armées dégénéra en un violent massacre et que l’armée de Clovis fut sur le point d’être complètement exterminée. Ce que voyant, il éleva les yeux au ciel, et, le cœur rempli de componction, ému jusqu’aux larmes, il dit : « Ô Jésus-Christ, que Clothide proclame fils de Dieu vivant, toi qui donnes une aide à ceux qui peinent et qui attribues la victoire à ceux qui espèrent en toi, je sollicite dévotement la gloire de ton assistance ; si tu m’accordes la victoire sur ces ennemis et si j’expérimente la vertu miraculeuse que le peuple voue en à ton nom déclare avoir prouvé qu’elle venait de toi, je croirai en toi et je me ferai baptiser en ton nom. J’ai, en effet, invoqué mes dieux mais, comme j’en ai fait l’expérience, ils se sont abstenus de m’aider ; je crois donc qu’ils ne sont doués d’aucune puissance, eux qui ne viennent pas au secours de leurs serviteurs. C’est toi que j’invoque maintenant, c’est en toi que je désire croire, pourvu que je sois arraché à mes adversaires ». Comme il disait ses mots, les Alamans tournant le dos commencèrent à prendre la fuite. Lorsqu’ils virent leur roi tué, ils firent leur soumission à Clovis disant : « Ne laisse pas, de grâce, périr davantage le peuple, nous sommes à toi désormais ». Et lui, ayant ainsi arrêté la guerre et harangué son peuple, la paix faite, rentra et raconta à la reine comment, en invoquant le nom du Christ, il avait mérité la victoire. Ceci s’accomplit la quinzième année de son règne [496]
XXXI. Alors la reine fait venir en cachette saint Rémi, évêque de la ville de Reims, le priant de faire croître chez le roi « la parole du salut ». Le pontife l’ayant fait venir en secret, commence à faire naître en lui qu’il devait croire au vrai Dieu, créateur du ciel et de la terre et abandonner les idoles, qui ne peuvent être utiles ni à lui, ni aux autres. Mais ce dernier dit : « Je t’ai écouté volontiers, très saint Père, toutefois, il reste une chose ; c’est que le peuple qui me suit ne veut pas délaisser ses dieux ; mais je vais l’entretenir conformément à ta parole ». Il se rendit donc au milieu des siens, et, avant même qu’il eût pris la parole, la puissance de Dieu l’ayant devancé, tout le peuple s’écria en même temps : « Les dieux mortels nous les rejetons, pieux roi, et c’est Dieu immortel que prêche Rémi que nous sommes prêts à suivre ». Ces nouvelles sont portées au prélat qui, rempli d’une grande joie, fit préparer la piscine. Les rues sont ombragées de tentures de couleur, les églises ornées de courtines blanches ; le baptistère apprêté, des parfums sont répandus, des cierges odoriférants brillent ; tout le temple du baptistère est imprégné d’une odeur divine et Dieu y comble les assistants d’une telle grâce qu’ils se croient transportés au milieu des parfums du paradis. Ce fut le roi, qui, le premier, demanda à être baptisé par le pontife. Il s’avance, nouveau Constantin, vers la piscine, pour effacer la maladie d’une vielle lèpre et pour effacer avec une eau fraîche les sordides taches anciennement acquises. Lorsqu’il fut entré pour le baptême, le saint de Dieu l’interpella d’une voix éloquente en ces termes : « Dépose humblement tes colliers, ô Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ». […] Ainsi donc, le roi, ayant confessé le Dieu tout puissant dans sa Trinité, fut baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit et oint du saint chrême avec le signe de la croix du Christ. Plus de trois mille hommes de son armée furent également baptisés.”
Grégoire de Tours, Historia Francorum, II, MGH. SS. RM, éd. B. Krusch, I, Hanovre, 1885, p. 91-93 ; éd. 1951, p. 75-78.
mardi 1 novembre 2022
Eglise St-Austremoine à Issoire
L'église Saint Austremoine à Issoire, ville située au sud de Clermont (Auvergne), est dédié saint Austremoine évangélisateur de l'Auvergne au IIIe siècle et premier évêque de Clermont.
Une tradition rapporte que le saint fondée en cette endroit une première fondation monastique qui aurait été détruite par un pillage wisigoth en 474. Les reliques seront par la suite transférée à Volvic, puis à Mozac (ville au nord de Clermont) où elle se trouve encore aujourd'hui.
Ancien reliquaire de st Austremoine (bois et émail de Limoges)
Au IXe siècle, des moines venu de l'ouest de la France, notamment du Poitou, et fuyant les incursions et pillages vikings, arrivent en Auvergne. Vers 816 un moine nommé Gislebert sera chargé de rebâtir l'ancien monastère. En 937, l'église abbatiale sera consacrée par Bernard évêque de Clermont, sous le double vocable de Saint Pierre et Saint Austremoine.
Au XIIe siècle (vers 1130) une église plus vaste sera édifié.
En 1575, durant les guerres de religion entre catholique-romain et protestant, le capitaine huguenot Merle, essaiera de brûler l'église et le monastère sans succès. Mais ce sera la foudre deux ans plus tard qui détruire le clocher.
Puis à partir du XVIe siècle le monastère entamera son déclin. A la Révolution française, l'église deviendra paroissiale.
Au XIXe siècle des restaurations rendront sa polychromie à l'église, puis au début des années 1990 se sera au tour du chevet (ses murs de grès) d'être restaurées.
lundi 24 octobre 2022
Le dernier voyage de l'archevêque orthodoxe de Limeray
Enterré dans la commune en 1940, Théophane de Poltava, confesseur de la famille du tsar Nicolas II de Russie, a été exhumé et rapatrié à Saint-Pétersbourg, à la demande de la famille du défunt.
C’est un petit comité qui s’est réuni, le 21 juillet 2022 au matin dans les allées du cimetière, sur les hauteurs de Limeray. Il y avait là des employés de pompes funèbres, la maire, Virginie Gay-Chanteloup, ainsi qu’une représentante de l’ambassade de Russie en France et encore l’archevêque orthodoxe Nestor, du patriarcat de Moscou.
Le rendez-vous n’en était pas moins solennel : ce jour-là, plus de quatre-vingts ans après sa mort dans la commune, on exhumait l’archevêque Théophane de Poltava, ancien confesseur de la tsarine Alexandra Fedorovna, avant un ultime voyage vers sa Russie natale.
« Quelques ossements sont restés ici »
Né Vassili Dimitrievich Bystrov, Théophane, archevêque de Poltava et de Peresslavl, avait été enterré en février 1940 à Limeray, où il avait fini sa vie en ermite dans les caves troglodytes de la commune. Ancien recteur de l’académie théologique de Saint-Pétersbourg, affilié à la famille royale au moment de la révolution russe de 1917, il avait connu l’exil en Europe, jusqu’à se retirer au lieu-dit « La Cave-aux-Renards », à Limeray, en 1931. Au fil des années, sa tombe, dans le cimetière communal, était devenue un lieu de recueillement pour la communauté orthodoxe.
L’exhumation a été réalisée après une demande de descendants de l’archevêque, au terme d’une procédure de plusieurs années. « Les premières demandes pour un retour en Russie remontaient aux années 80. Elles provenaient de l’Église orthodoxe russe, mais la commune n’avait pas donné suite car rien ne l’obligeait à le faire, explique Virginie Gay-Chanteloup. En 2020, la famille s’est manifestée une première fois par courrier. Puis, l’été 2021, un contact a été établi avec une entreprise de pompes funèbres mandatée par la famille. » La demande émanant de celle-ci, la commune ne pouvait s’opposer. Le contexte géopolitique actuel, avec la guerre en Ukraine en toile de fond, aurait pu encore compliquer l’affaire, par nature déjà délicate. Mais, tous les documents nécessaires (certificats de filiation, avis de réexhumation, etc.) ayant été fournis, la commune, accompagnée par les services de la préfecture, a validé l’exhumation. Celle-ci a été pratiquée par une équipe spécialisée des pompes funèbres.
« La dépouille est partie pour Paris en voiture. De l’aéroport de Roissy elle s’est ensuite envolée vers Istanbul (Turquie). Puis d’Istanbul vers Saint-Pétersbourg », indique la maire de Limeray. Dans l’ancienne capitale impériale, sa destination finale était le cimetière Volkovskoïe.
Le corps ayant été enterré en pleine terre, l’opération a permis de retrouver des ossements et des ornements. Tous les restes, néanmoins, n’ont pu être récoltés. Rénovée par l’Église russe, la pierre tombale, avec sa croix orthodoxe et ses inscriptions en français et cyrillique, a été remise en place.
Entretenue depuis plus de quatre-vingts ans par les services de la commune, la tombe de Théophane de Poltava devrait rester un lieu de pèlerinage pour la communauté orthodoxe. « Quelques ossements sont restés ici, dans la terre. Donc il est encore un peu ici, soulignent Zorica et Bogdan Jugovic, Amboisiens d’origine serbe qui viennent régulièrement se recueillir à Limeray. C’est le père spirituel de la famille de Nicolas II, le dernier tsar de Russie. C’est un personnage historique important. »
jeudi 21 juillet 2022
Liturgie à l’abbaye Saint-Victor de Marseille
Saint Jean Cassien était le diacre de saint Jean Chrysostome et avait été envoyé par le saint Pape Léon de Rome à Marseille afin de développer le monachisme oriental en Occident.
La Liturgie était présidée par l’évêque Maxime de Mélitène, avec la participation des archimandrites Joachim (Tsopanoglou), Dimitri (Ploumis) et Sébastien (Garnier), du prêtre Jean Garrigou et du diacre Chrysostome Rey.
Saint Victor est l’un des saints patrons de Marseille et ses reliques ainsi que celles de saint Jean Cassien sont conservées dans l’église paléochrétienne, ainsi que de nombreuses autres reliques sacrées. Ces derniers jours, des milliers de pèlerins venus de tout le sud de la France se sont rassemblés pour vénérer le lieu du martyre de ce grand saint.
Il est particulièrement intéressant de rappeler que la croix de Saint-André qui était conservée depuis les croisades dans la crypte de Saint-Victor, a été restituée à la suite de la demande de Mgr Mélétios, alors métropolite de France, à Mgr Roger Etchegaray, alors archevêque catholique de Marseille. La croix a été rendue à la métropole patriarcale de Patras, où elle est aujourd’hui conservée dans l’église homonyme de Patras. Une icône byzantine du martyre du saint apôtre, offerte par la sainte métropole de Patras, a été placée à l’endroit de la crypte où la croix de Saint-André était conservée.