samedi 25 février 2017

Sur les bords des fleuves de Babylone

Sur les bords des fleuves de Babylone (extrait)
chanté aux matines des Dimanches de pré-carême 
(du Dimanche du Fils Prodigue au Dimanche de l'Exil d'Adam)


Chant exécuté par la Chorale saint Jean Damascène 
dirigée par Serge Sorret sur une mélodie de AA Arkhangelsky.
Extrait du CD "C'est le jour de la résurection" - Chorale St Jean Damascène

lundi 20 février 2017

Interview du père Michel Quenot


réalisé par M. Tudor Petcu le 16 Novembre 2016.

1.) Tout d'abord, je vous serais très reconnaissant si vous pouviez nous faire savoir la raison pour laquelle vous avez choisi la conversion a l'Orthodoxie et comment l'Orthodoxie a-t-elle change votre vie et votre conscience.

Après une enfance paisible, je me souviens qu’à 13 ans, la personne du Christ me fascine. Dès l’âge de 16-17 ans, la question des images religieuses me préoccupe et gagne en acuité jusqu’à mes 19 ans où je séjourne deux ans en Italie. Les images religieuses côtoyées me provoquent avec cette question lancinante face à de nombreuses représentations naturalistes du Christ, de la Mère de Dieu, des Anges et des saints : ces images reflètent un monde étranger à la réalité ; il y a certes un effort et une tentative de dire l’indicible mais on reste trop dans l’émotionnel et une approche purement artistique. La fréquentation ultérieure des pinacothèques confirme ce malaise. Durant ce séjour, je suis un jour invité dans un chœur de circonstance dont la tâche sera de chanter la Divine liturgie orthodoxe lors d’un grand rassemblement. Ce premier contact avec le chant slavon, un long entraînement, puis la première Liturgie m’enthousiasment. Je comprends de l’intérieur que je me trouve face à quelque chose de fort qui me dépasse.
Et puis, je découvre l’icône, encore timidement présente dans le milieu des années soixante. Peu de temps avant Pâques, je tiens en mains une belle icône russe de la Descente aux Enfers qui me remplit de joie. Pour la première fois de ma vie, je soulève du bout du doigt le voile qui recouvre ce grand mystère, cœur de la foi des chrétiens. Cette image peinte dans la grande tradition me donne à comprendre ce que de nombreux livres sur le sujet n’auraient pu accomplir. La décision s’en suit de scruter l’iconographie orthodoxe. Quelle joyeuse surprise de puiser bientôt à pleines mains dans le trésor de cette Église qui comble généreusement ma soif d’eau vive. 
Quand on découvre une perle précieuse, le désir surgit d’en parler à ses amis. Ils m’écoutent avec attention, certains avec étonnement et des proches m’invitent à mettre ces paroles par écrit. J’hésite dans un premier temps par manque d’intérêt pour l’écriture. Puis l’invitation à donner un exposé sur l’icône dans un monastère catholique me provoque. Après quelques hésitations j’accepte, à condition de ne pas parler une soirée mais trois, par crainte d’effleurer le sujet sans profit réciproque, ce qui m’est accordé avec reconnaissance. Je me plonge ainsi durant un mois dans la préparation de ces exposés qui me font amorcer, à mon insu, le travail de recherche des décennies à venir. Les trois soirées avec projection de quelques icônes illustrant mon propos deviennent un moment de grâce et de ferveur extraordinaire. 
Un ami moine écrivain qui a lu mon texte me pousse à le publier. Je résiste une fois encore, puis je me remets au travail et complète le propos. Entre-temps, j’ai fréquenté de plus près l’Église orthodoxe et participé à maintes reprises à la Divine liturgie. Un prêtre orthodoxe me dit que le temps est venu de faire le passage mais je ne veux rien précipiter. En provenance du monde catholique où j’ai eu la chance, dès ma jeunesse, de côtoyer des personnes remarquables qui m’ont beaucoup donné, je ne m’en éloigne pas avec dédain mais mu par le seul désir de retrouver la source oubliée. J’entre ainsi dans l’Église orthodoxe, conscient qu’il me reste à tout apprendre et à assimiler, mais le passage se fait sans soubresauts, dans une paix profonde. 
À l’époque, je fréquente régulièrement avec mon épouse Élisabeth (devenue plus tard une bonne iconographe) le monastère de Saint Jean-Baptiste du Staretz Sophrony en Essex. À sa demande expresse, je poursuis mon travail d’écriture après mon premier ouvrage dont le succès inattendu me fait craindre le pire pour ma vie spirituelle et m’incite à ne plus toucher la plume. Fort de son soutien et de sa bénédiction, puis de celle de son disciple feu l’archimandrite Syméon, j’ai poursuivi cette diaconie jusqu’à ce jour.
Parler des changements dans ma vie dès ce moment me paraît présomptueux. Je saisis en revanche que l’image du Christ, son icône, s’est gravée en moi au fer rouge. La timidité et le manque d’aisance occasionnel à en parler ont fait place à une assurance dont j’ai été le premier surpris. On ne naît pas orthodoxe, on le devient, de sorte que cette étape jalonne ma vie où le vieil homme n’en finit pas de mourir et de renaître.


2.) Quelle serait la beauté spirituelle que vous avez découvert dans l'Orthodoxie, comment caractériseriez-vous le trésor de l'Orthodoxie?

Dans la dernière prière devant l’icône du Christ à la fin de la Divine liturgie, le prêtre dit : « Sanctifie ceux qui aiment la beauté de ta maison et glorifie-les en retour par ta grâce ». L’église, Maison de Dieu, est un lieu théophanique. La beauté spirituelle par excellence, c’est le Christ, sa Mère, les Puissances angéliques et les saints de tous les temps. Lieu de la rencontre, l’église est le pont et l’échelle sainte entre le ciel et la terre, le visible et l’invisible. La beauté spirituelle qui est harmonie et paix se reflète dans l’hymnographie et l’iconographie orthodoxe ancrée dans la tradition épurée de ses scories au fil des siècles. Mais attention, les images décadentes qui s’accommodent des critères du monde par des concessions au naturalisme qui gomme toute dimension ascétique et transfiguratrice ne sont plus des icônes et des fresques orthodoxes mais des images religieuses vidées de leur dimension ontologique. Il en va de même pour la musique apparentée aux sonorités mondaines qui flattent les sens et bercent sans rester au service de la parole prioritaire. 
Le trésor de l’Orthodoxie, c’est l’Esprit Saint qui anime l’Église et fait de chaque vrai disciple son temple vivant. C’est Lui qui inspire, transforme, accomplit, purifie et donne la vie en surabondance.
L’Orthodoxie connait la vraie grandeur de l’homme à la suite d’Isaac le Syrien qui questionne : « Quel est l’homme le plus grand ? » Et sa réponse déconcertante pour les néophytes : « Celui qui voit son péché ! » Reconnaître sa faiblesse, ses ombres et ses chutes n’est possible qu’en s’approchant de la lumière divine qui les révèle. Celui qui vit dans les ténèbres que sont l’éloignement de Dieu n’a pas conscience de son état et se révèle un nain, même s’il occupe les plus hautes sphères de la société. 
La beauté spirituelle se retrouve encore dans les trois piliers de l’ascension spirituelle que sont la purification, l’illumination et la sanctification ou déification. Quelle vocation que celle de l’homme : « Vous serez saints, parce que moi, votre Dieu, je suis saint » (Lévitique 11, 45 et 1 Pierre 1, 16). Appel repris sous une autre forme par les Pères qui déclarent : « Dieu s’est revêtu de chair afin que l’homme se revête de l’Esprit » ou encore « Dieu s’est fait homme afin que l’homme devienne dieu ». Qui dit mieux ?
Et comment ne pas mentionner le monachisme, ce fleuron de l’Orthodoxie et gardien de la foi à travers les siècles ! Sans lui, la vie de l’Église dépérit, la foi s’effrite et la piété se refroidit. Athlètes de Dieu, les moines et les moniales ont fourni les plus grands talents : iconographes, hymnographes et mélodes, liturgistes, etc., autant de domaines où s’exprime la vraie théologie inséparable de la vie d’union au Dieu trinitaire. Grâce aux monastères, la foi s’est enracinée et des milliers de gens ont progressé spirituellement sous la conduite de pères spirituels. L’hésychasme (amour du silence) qui s’y pratique tranche avec la civilisation du bruit visuel et phonique d’aujourd’hui.  
Et tout dans l’Orthodoxie parle de transfiguration. Transfiguration du Christ sur le Mont Thabor qui se révèle brièvement sous sa vraie nature humano-divine dans un flot de lumière. Transfiguration des saints Dons dans l’Eucharistie, transfiguration de l’homme par l’action de l’Esprit Saint et transfiguration de la terre promue à devenir une terre nouvelle.


3.) S'il vous plait aussi de nous expliquer quel est pour vous le plus important message de l'Orthodoxie mais aussi la plus importante prière orthodoxe.

Dans un monde rongé par le doute et s’efforçant par tous les moyens d’occulter la mort et d’en repousser les limites, le message de la Résurrection du Christ et de la résurrection des corps revêt une importance particulière. Le fait qu’environ 85 % des citoyens d’un pays comme la Suisse choisissent maintenant l’incinération après une longue tradition d’ensevelissement en dit long. Pourquoi la plupart des confessions chrétiennes se taisent ? N’est-ce pas une pratique nihiliste et païenne ? Quel contraste avec l’acclamation pascale inlassablement reprise : « Le Christ est ressuscité des morts, par sa mort il a terrassé la mort ! »
Face à la résurgence des vieilles hérésies sur la nature du Christ, l’Église orthodoxe clame haut et fort sa divino-humanité. L’icône constitue à ce niveau le plus beau et le plus fort témoignage de l’Incarnation du Dieu-homme, Face visible du Dieu invisible. Quelle distance avec le Dieu des philosophes, Dieu distant et abstrait recherché dans une démarche rationnelle ! Le Dieu trinitaire frappe en revanche à la porte du cœur humain afin d’y établir sa demeure. Dans ce sens, le chrétien est celui qui a une expérience vivante de Dieu à travers une relation de personne à Personne. 
Dans la vie quotidienne, l’amour occupe le sommet des vertus, dernier échelon de l’échelle sainte conduisant au Royaume. Mais l’amour postule l’humilité, socle indispensable à tout progrès spirituel authentique. 
Encore enfant, Virgil Gheorghiu se désolait à la pensée qu’il ne serait jamais un saint parce que son père prêtre lui avait enseigné comme prioritaire le pardon des ennemis. Son constat qu’il n’avait pas d’ennemis à qui pardonner lui semblait ainsi un échec vers cet idéal. Le pardon est en effet au cœur de la spiritualité orthodoxe et le saint évêque Nicolas Vélimirovitch l’exprime à sa façon dans Prières sur le lac : « Je ne sais pas qui de mes amis et de mes ennemis, je dois aimer davantage. Mes ennemis me poussent davantage dans Tes bras que les amis. Mes amis me lient à la terre, mes ennemis me délient de la terre et détruisent tous mes espoirs en ce monde. » 
Finalement, le plus important message est celui donné par l’homme lui-même à travers sa vie selon l’enseignement de saint Séraphim de Sarov : « Acquiers l’Esprit saint et beaucoup autour de toi seront sauvés. » L’Orthodoxie, c’est la vie, la vie en Christ s’entend ! Et comme toute distorsion de la foi perturbe la vie spirituelle, la foi juste offre une garantie sur le chemin du salut.
À part la prière du Notre Père que le Seigneur nous a Lui-même laissée et enseignée, la prière du Nom : « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous (ou : de moi pécheur) » revêt une très grande importance. Simple et précise, elle peut se réciter partout. Elle nous garde dans la mémoire de Dieu et se révèle une arme puissante contre les démons. J’aime aussi beaucoup la prière à l’Esprit saint qui véhicule une grande dynamique : « Roi du Ciel, Consolateur, Esprit de Vérité, Toi qui es partout présent et qui emplis tout, Trésor des biens et Donateur de vie, viens et demeure en nous, purifie-nous de toute souillure et sauve nos âmes, ô Toi qui es bonté ! »


4.) Il y a en Occident de nos jours beaucoup de représentants de l'Orthodoxie dont les noms sont bien connus dans les pays orthodoxes, comme par exemple, le père Placide Deseille, le père Gabriel Bunge, Jean-Claude Larchet, etc. Comment l'orthodoxie peut-elle être redécouverte en Occident a vos yeux?

La distinction entre Orient et Occident me semble surannée. Le monde entier n’est-il pas devenu un grand Occident ? En effet, si l’Occident doit indéniablement se ré-orienter, l’Orient traditionnel s’avère dés-orienté. Il en découle que les pays de tradition orthodoxe endossent une lourde responsabilité dans l’image renvoyée aux pays d’autres confessions chrétiennes. J’ai personnellement une grande dette envers l’émigration russe en France, avec notamment des personnes comme Paul Evdokimov, Wladimir Lossky, Georges Florowsky, Serge Boulkakov (même si je ne partage pas ses idées sur la Sofia), Alexandre Schmemann, les iconographes Léonid Ouspensky et Georges Morosov, et tant d’autres. Leur témoignage puissant à travers leurs écrits et leur vie a guidé incontestablement de nombreuses personnes hétérodoxes en recherche vers l’Orthodoxie. 
Si l’icône a été un chemin royal dans cette découverte jusqu’à récemment, un changement de paradigme dans nos sociétés, changement provoqué par l’intrusion massive des visibilités par des moyens techniques sophistiqués, parasite et déjoue plus ou moins ce message. L’homme est tellement saturé par le visuel qu’il ne sait souvent plus regarder et distinguer l’image authentique qu’est l’icône d’une simple imagerie. À ce niveau, l’icône peut exercer un rôle curatif dans la redécouverte de l’image révélatrice de l’invisible et de Celui qui est Parole.
Dans un monde marqué du sceau de la vitesse (Isaac le Syrien l’attribue aux démons) et d’un progrès illusoire, la tradition orthodoxe met l’accent sur la patience et la fidélité dans la durée. Sur le plan ontologique, l’homme est le même hier et aujourd’hui avec ses passions, autant d’énergies éparses et marquées par la Chute qu’il s’agit de réorienter dans la quête du Royaume. Au culte du présent, la vision du monde orthodoxe oppose l’ancrage dans la tradition, non pas une tradition figée, mais tendue vers un dépassement créatif dans l’attente du retour glorieux du Christ. Voilà pourquoi la Divine liturgie orthodoxe qui n’a pas changé au fil des siècles garde toute sa fraicheur et véhicule une dynamique incomparable. 
À ceux qui cherchent et qui frappent, je réponds à la suite de mon divin Maître : « Venez et voyez ! » Trop de chrétiens contemporains n’ont jamais fait l’expérience du Christ dans leur vie et cette expérience incontournable conduit à la conversion qui est retournement de tout l’être. Dieu est au-delà de la réalité telle que nous la connaissons, au-delà de l’espace et du temps. Perfection de l’amour, il a aimé les hommes jusqu’au don de son Fils incarné en la personne de Jésus qui a terrassé la mort du péché par sa propre mort sur la Croix. 
Esseulés dans un monde égocentrique et froid, les hommes sont conviés à communier au mystère de la filiation divine. Se sentir aimé de Dieu conduit à aimer les autres. Nous sommes en effet les enfants de Dieu, bénéficiaires d’un amour illimité et éternel. Mais notre liberté, preuve de cet amour qui rend libre de choisir, nous  place devant un choix redoutable. Et la relation aux autres change dès qu’ils sont perçus comme des personnes à l’image de Dieu, image peut-être recouverte de boue et illisible, mais image qui à l’exemple d’une pièce de monnaie encrassée retrouve sa brillance lorsque nettoyée et purifiée. 
L’Occident, selon l’ancienne terminologie, véhicule un passé orthodoxe qui s’étend sur près d’un millénaire. La plupart des gens l’ignorent et il est urgent de le leur rappeler ainsi que les circonstances qui ont conduit à l’éloignement, puis à la séparation. Que reste-t-il de commun et qu’est-ce qui a été perdu ? La redécouverte de l’Orthodoxie ne peut se faire que dans un dialogue de vérité à l’écart de toute démarche politique ou béatement consensuelle. Et puisqu’il est question de la foi, cette démarche implique une grande fidélité aux acquis de la tradition sans compromis théologique qui viderait tout rapprochement de son contenu spirituel. 
Le témoignage des pays de tradition orthodoxe s’avère ainsi plus que jamais crucial. Que la nation s’efface devant le message chrétien plutôt que de l’enfermer dans une nouvelle forme de nationalisme comme la tentation s’en manifeste aujourd’hui. L’église locale, ouverte à tous, doit pouvoir s’épanouir sans entraves, sans tentative d’en faire un ghetto national. L’inculturation, indispensable, prend du temps, mais il faut la promouvoir. Les vrais chercheurs de Dieu ne sont pas attirés par la nation en embuscade derrière l’église mais par le vécu d’une communauté fraternelle ancrée en Christ.


5.) Quelle serait votre perspective orthodoxe sur les maladies spirituelles, d'ailleurs un sujet très important dans la pensée de Jean-Claude Larchet?

La question des maladies spirituelles fait partout surface dans les écrits des Pères. Elle découle de la conception de la Chute et du relèvement qui sous-tend la théologie orthodoxe. Tout homme étant pécheur, il en résulte la nécessité de se purifier pour recevoir l’illumination sur le chemin vers la sainteté qui fait participer aux énergies divines. Sans vouloir entrer dans le détail, il me semble important de revenir à une vision ternaire de l’homme : physique, psychique et spirituel. L’abandon de l’esprit au XIIIe siècle se révèle en effet lourd de conséquences dans toute la pensée jusqu’à nos jours où l’on confond souvent psychique et spirituel.
L’homme est un composé indissociable, de sorte que tout ce qui affecte un domaine exerce une répercussion sur l’ensemble. La mise à l’écart du spirituel ampute l’homme qui ne parvient plus ainsi à son plein épanouissement et passe à côté de sa vraie vocation à la sainteté. S’il est essentiel de diagnostiquer les maladies, il l’est surtout de proposer des remèdes en vue de la guérison. 
Il me semble urgent d’accorder davantage d’attention au phénomène du bruit visuel et auditif qui envahit aujourd’hui le quotidien. La rencontre de l’homme avec Dieu se fait dans le silence. Le déluge d’images déversé sur les gens détourne de l’essentiel, souille le cœur et l’esprit, crée une captivité et une accoutumance qui nourrit toutes les maladies spirituelles. Dans la perspective du jeûne, la sélection des images et des sons l’emporte en importance sur celle des nourritures terrestres. Nous devenons en effet ce que nous absorbons !
Je n’en dirai pas davantage puisque mon dernier livre Maladie et guérison : les saints médecins anargyres, développe le sujet et propose des pistes.


6.) Que diriez-vous a quelqu'un qui n'a pas encore choisi l'Orthodoxie, mais veut la découvrir et comprendre?

Ma parole à quelqu’un en recherche dépend fondamentalement de la personne, de son âge, de sa propre histoire, de son lien préalable ou non avec une autre confession chrétienne. Si le désir de découvrir l’Orthodoxie et de la comprendre est sincère, je l’invite à venir à l’Église dans la ligne de saint Jean Damascène qui répondait à un musulman venu s’enquérir de sa foi : « Venez et regardez les icônes ». Mais il importe avant tout que cette personne participe à un office et ouvre tout grand son cœur. En ce qui concerne les icônes, il arrive encore malheureusement qu’elles soient si décadentes et frelatées qu’elles égarent celui qui cherche au lieu de le conduire vers la vérité. Il importe par conséquent de veiller à ce que le premier contact soit authentique.
Dès le départ, l’essentiel est le vécu. À l’encontre d’une approche rationaliste sans issue, la rencontre avec de vrais chrétiens s’impose. Un dialogue avec le prêtre est aussi indispensable, faute de quoi la personne risque de se concocter une Orthodoxie à la carte, ce qui conduit très vite à l’abandon. Tout se joue au niveau du cœur, ce grand champ de bataille où la victoire est donnée à ceux qui s’approchent avec foi et amour de l’Ami des hommes.

lundi 13 février 2017

Vie de saint Fulcran évêque de Lodève


L'évêque Lodèvois saint Fulcran a toujours reçu une grande vénération populaire, pas moins de cinq vitae lui ont été consacrées au fil des siècles. Mais il n'est pas toujours aisé de distinguer la vérité historique, de la volonté de surenchère dont faisait preuve certains hagiographe de cette époque. Ainsi nous pouvons résumer en quelques phrases la vie de saint Fulcran avant de donner accès à plusieurs autres documents plus complet.


Fulcran (Fulcrammus) naît et grandit à Lodève ou dans la région de Lodève. Il est issu d’une famille riche et noble.
Il est âgé d’environ 20 ans et est déjà prêtre quand il est consacré évêque en 949 par
l’archevêque de Narbonne à Narbonne.
L’évêque Fulcran a une réputation de charité : il aide son peuple à la mesure de sa richesse,
particulièrement lors d’une grave famine où il n'hésite à aller au devant d'un comte avide afin de fournir la nourriture à son peuple.
Son pouvoir spirituel est fort : homme de prière, thaumaturge et guide spirituel. Lors des grandes fêtes, il accomplissait des actes d’humilité en lavant les pieds des pauvres, et leur donnant nourriture et vêtement.
A Lodève, il fait bâtir une cathédrale de style roman consacrée à St Genès martyr à Arles (l’actuelle
cathédrale est édifiée à la place de cette dernière).
Il s'intéresse aussi la vie monastique, visitant monastères et sanctuaires en Auvergne, consacrant dans divers abbayes église et autel, ou en soutenant la restauration de quelques monastères.
A sa mort, en 1006, il lègue sa fortune à l’Eglise.
Fulcran mourut donc âgé après un épiscopat de 57 ans.
Fulcran a durant sa vie beaucoup voyager. Notamment il participa à plusieurs conciles locaux et se rendit plusieurs fois en pèlerinage à Rome.
Saint Fulcran vénéré de son vivant et est aujourd'hui encore un millénaire après son trépas vénérer dans son ancien diocèse. Chaque soir sonne le glas de St Fulcran, rappelant son bienheureux trépas.
Sa sainteté a en outre été validée par le miracle de la non-putréfaction de son corps.
Son « martyr » survient en 1573 lorsque Claude de Narbonne, chef du parti protestant met
le siège devant la ville de Lodève. La cathédrale est démolie, le corps de l’évêque est extrait
du tombeau et traîné dans les rues, découpé puis jeter à la rivière. Seules quelques reliques ont été sauvées et sont conservées dans l'ancienne cathédrale.

- Vie de saint Fulcran, tirée des Bollandistes.
- Une nouvelle vie de Saint Fulcran de Lodève, par Gérard Alzieu, Etude Héraultaises 1988.

lundi 6 février 2017

Compte-rendus de pèlerinages


  • Le samedi 10 décembre 2016 a eu lieu un pèlerinage à Chiry-Ourscamp où se trouve conservé le sommet du chef de sainte Anne mère de la Très Sainte Mère de Dieu. La Divine Liturgie y a été célébrée.

  • Le lundi 19 décembre (fête de saint Nicolas -ancien style) a été célébrée la Divine Liturgie à Saint-Nicolas-de-Port.