jeudi 11 septembre 2014

Agde : l'église st-André et le concile (2/2)

Le concile
Le concile d’Agde qui s’est tenu à l'église Saint-André de la ville d’Agde en 506, sous le règne d'Alaric II (de confession arienne), et qui autorisa la réunion de cette assemblée orthodoxe. La ville fut choisie pour sa situation géographique centrale entre les diocèses de Provence et ceux du sud-ouest. Il réunissait 24 évêques orthodoxes du royaume wisigothique, plus dix délégués de prélats empêchés de se rendre à ce synode. Sous la présidence de l'archevêque d'Arles, saint Césaire, qui en a préparé les travaux et suggéré les décisions, son but était de régler dans le royaume wisigothique (arien, où les orthodoxes sont persécutés plus ou moins violemment depuis plusieurs décennies) le statut disciplinaire et temporel de l'Église catholique (orthodoxe). À l'issue du concile, une série de canons furent rédigés.
En mémoire du 1500e anniversaire du Concile d'Agde (506) une plaque fut posé dans l'entré de l'église siant-André.



Pour en savoir plus sur ce concile et en guise d'introduction à la bibliographie suivante voir cet intéressant article :
Le 10 septembre 506 se tient à Agde un concile qui réunit, sous la présidence de Césaire d'Arles, les évêques catholiques du royaume wisigoth. Par cette initiative hardie, le roi arien, Alaric II espère se réconcilier avec ses sujets gallo-romains fidèles à la foi chrétienne orthodoxe. Victimes de maintes pressions et persécutions, ceux-ci lui sont chaque jour un peu plus hostiles.
Au début du VIème siècle, le royaume wisigoth s'étend de l'Aquitaine, au nord, à la péninsule ibérique, au sud, au Languedoc et à une partie de la Provence, à l'est. A l'instar de Clovis, Alaric II règne à la fois sur des barbares et des Gallo-Romains. Entre ces deux populations, les dissensions sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus profondes. Comme leur souverain, les Wisigoths ont opté pour l'arianisme. Les Gallo-Romains, eux, professent la foi chrétienne orthodoxe, le catholicisme.
Ayant été, en particulier sous le règne d'Euric, le père d'Alaric II, victimes de persécutions et de déportations, ils sont de plus en plus hostiles aux Wisigoths. Contrairement à Alaric II, Clovis, depuis qu'il a été baptisé par Rémi de Reims, s'est fait le défenseur de la foi catholique tout en montrant une certaine tolérance vis à vis des ariens. La relative concorde qui règne au nord des Gaules risque d'inciter les sujets du roi des Wisigoths à faire allégeance à Clovis.
Il devient donc urgent pour Alaric II de rallier les catholiques et de rétablir la concorde entre les populations qu'il gouverne. Et ce d'autant que, en 505, la situation s'aggrave. Alors que Césaire d'Arles a été déporté à Bordeaux, où il est en exil, Eugène de Carthage s'éteint le 6 septembre. Le petit peuple l'érige aussitôt en martyr de la foi orthodoxe, lui rend un culte fervent et se rend en pèlerinage sur sa tombe, où, dit-on, les miracles ne sont pas rares. En Aquitaine et dans la Provence wisigothe, une bonne vingtaine d'évêchés s'opposent résolument à la domination des barbares ariens.
A la fin de l'été 506, afin d'amadouer ses sujets gallo-romains, Alaric II se résout à rappeler Césaire, l'évêque d'Arles, de son exil bordelais et le charge d'organiser un concile qui réunira, le 10 septembre, les prélats catholiques du royaume wisigoth. L'assemblée se tiendra à Agde, cité commerçante à mi-chemin entre l'Aquitaine et le pays arlésien, au point de contact entre les régions d'influence arienne et celles qui sont farouchement attachées au catholicisme.
L'espoir qui anime le roi des Wisigoths lorsqu'il autorise la tenue de ce concile est clair. Sous la pression de Théodoric 1er, le roi des Ostrogoths d'Italie, il vient enfin de comprendre qu'une politique d'oppression des catholiques ne fait qu'augmenter la répulsion des Gallo-Romains pour les envahisseurs barbares et ne saurait que renforcer un parti antiwisigoth déjà bien établi. Le concile s'inscrit donc dans la ligne de la publication, le 2 février, de l'abrégé du Code théodosien. S'inspirant largement de la loi romaine, ce "bréviaire d'Alaric" a été édicté afin de réconcilier la société civile. L'assemblée d'Agde a, au plan religieux, le même objectif.
La participation de nombreux évêques laisse augurer du succès du concile. Trente cinq prélats ont fait le déplacement. Quatre des six grandes régions du royaume wisigoth sont représentées par leur métropolitain, l'évêque de la capitale provinciale. Il y a là Tétrade de Bourges pour l'Aquitaine première, Clair d'Eauze pour la Novempopulanie, et pour la province d'Arles Césaire, qui préside les débats. Quant à Vérus, métropolitain de l'important diocèse de Tours, bien qu'officiellement en exil, il participe à la réunion de manière indirecte mais néanmoins patente. Assigné à résidence à quelques lieues d'Agde, il rencontre plusieurs fois Césaire et ne manque pas de se faire représenter au concile.
Après avoir débattu de points de discipline ecclésiastique et de la protection des biens de l'Église, les prélats s'apprêtent à regagner leur diocèse. Auparavant, en clôture des séances, une prière est adressée à Alaric II, lui souhaitant, ainsi qu'à son royaume, longue vie et prospérité. Cette déclaration est le signe manifeste que le roi des Wisigoths a agi en bon politique en autorisant la réunion des évêques catholiques. Aussi, profitant de l'effet positif d'Agde, le souverain fait annoncer, par la voix d'Eudonius, grand dignitaire de la Cour, que désormais un concile se tiendra chaque année. Le prochain rendez-vous, est fixé en 507, à Toulouse, capitale du royaume. Mais, du fait de la victoire des Francs sur les Wisigoths à Vouillé, où Alaric II trouvera la mort, l'assemblée d'Agde restera le seul concile jamais réuni par un roi wisigoth arien.
Le Concile de Césaire d'Arles 
Rappelé par Alaric II de son exil de Bordeaux, Césaire d'Arles est à la fois l'instigateur du concile d'Agde et le principal artisan de sa réussite. Il ne manque d'ailleurs pas de le faire remarque dans la notice qu'il adjoint à sa signature : reprenant la formule utilisé par Hilaire lors du concile de Riez, il déclare avoir conduit les débats sous l'inspiration des pères de l'Eglise et revendique l'établissement du consensus entre les participants. Cette attitude ne peut pourtant pas dissimuler les dissensions qui divisent le diocèse de Césaire. Ainsi, en l'absence des évêques alpins, mais aussi d'autres prélats dissidents, la province d'Arles est la moins représentée à Agde, après la région de Bordeaux. Cet état de fait justifie le virulent canon XXXV, excluant de la communion les évêques qui ne se seraient ni rendus à la convocation du métropolitain d'Arles ni fait représenter. 
Extrait de :
http://chrisagde.free.fr/merovingiens/concileagde.htm
La liste (en latin) des canons édictés par le concile et la liste des évêques présent, où de leurs représentants est disponible en bas de cette page.

Les diocèses représentés au concile d'Agde (Wikipedia)

En guise de bibliographie, citons le savant ouvrage LE CONCILE D'AGDE ET SON TEMPS. 506-2006. (465 pages) , réalisé pour l'occasion du XVe centenaire du concile par Jean-Claude Rivière médiéviste ; Jean-Paul Cros président du GRAA (Groupes de Recherches Archéologiques d'Agde) ; et Jacques Michaud, qui a signé en 2006 le livre "Agde, 2 600 ans d'histoire", professeur émérite d'histoire à l'Université de Perpignan et Directeur de la collection "Villes et territoires" aux éditions Privat.


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